L’évêque de Nanterre Mgr Michel Aupetit a été nommé par le pape François archevêque de Paris. Il succède à Mgr André Vingt-Trois, qui avait remis sa lettre de “renonciation” le 7 novembre dernier, et sera installé le 6 janvier prochain.Revêtir la tenue du service, Mgr Michel Aupetit en a l’habitude. Nommé ce jeudi 7 décembre archevêque de Paris par le pape François, l’évêque de Nanterre a toujours placé sa vie au service des autres. Une exigence qui s’est d’abord traduite par sa première vocation, la médecine.
« Depuis tout petit, je rêvais d’être médecin parce que je supportais mal de voir souffrir ceux que j’aimais », a-t-il confié dans un entretien accordé à Paris-Match. Né à Versailles en 1951, Michel Aupetit a eu plusieurs vies. Après des études au lycée Hoche (Versailles), il entre à la faculté de médecine de Necker puis à Bichat. « Je voulais devenir médecin de campagne, j’ai donc fait des remplacements, tout en poursuivant des études de bioéthique médicale. Puis je me suis installé comme généraliste à Colombes avec des amis. Je les avais prévenus : “Dans dix ans, je refais le point. Et douze années plus tard, j’ai annoncé à mes associés : “Je rentre au séminaire !” », détaille l’évêque.
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Ordonné prêtre à 44 ans par Mgr Lustiger
Titulaire d’un doctorat en médecine, d’un diplôme universitaire d’éthique médicale obtenu à la faculté de médecine de Créteil et d’un baccalauréat canonique de théologie, il est ordonné prêtre à l’âge de 44 ans par Mgr Jean-Marie Lustiger pour le diocèse de Paris. De 1995 à 1998, il sera vicaire de Saint-Louis-en-l’Île, puis vicaire de Saint-Paul-Saint-Louis de 1998 à 2001. Il est dans la foulée nommée curé de Notre-Dame-de-l’Arche-d’Alliance, dans le XVe arrondissement, jusqu’en 2006. De 2006 à sa nomination épiscopale, il est vicaire général de l’archidiocèse de Paris.
Engagé au service de la vie
C’est en février 2013 qu’il est nommé évêque auxiliaire de Paris avec le titre d’évêque titulaire de Massita par Benoît XVI. Le 4 avril 2014, le pape François le nomme évêque de Nanterre. Sa devise : « Je suis venu pour que les hommes aient la vie, pour qu’ils l’aient en abondance. ». Organisé en neuf doyennés, le diocèse de Nanterre est composé de 81 paroisses et compte 120 églises. Dans cette fonction d’évêque, c’est-à-dire de successeur des apôtres pour conduire un diocèse, Mgr Michel Aupetit s’est continuellement engagé au service de la vie.
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Élu cette année président du Conseil épiscopal famille et société de la Conférence des évêques de France, il s’est ainsi beaucoup exprimé sur les questions que pose la bioéthique. Ses ouvrages L’embryon, quels enjeux ? et plus récemment Construisons-nous une société humaine ou inhumaine ? interpellent le lecteur sur la société que nous construisons aujourd’hui et sur le nécessaire équilibre à trouver pour conserver sa dignité d’homme. « Face à l’opacité de la mort et à son énigme, la conscience cherche au plus profond d’elle-même, et avec l’aide d’autrui, la lumière qui l’habite pour trouver réconfort et paix, expliquait-il en 2015. Quelle que soit cette lumière – la foi en Dieu ou la simple gratitude pour la vie –, le chemin vers la mort est difficile et rude. Nul ne s’y aventure sans le juste et fidèle soutien de l’équipe soignante, de proches et de la société. C’est à cela qu’une société se reconnaît digne de l’humanité des siens. » Une vocation, oserions-nous dire un sacerdoce.
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