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L’aumônerie de Sciences Po, au service de la foi et de la mission

SCIENCES PO PARIS

L'entrée de Sciences-Po Paris.

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Kévin Boucaud-Victoire - publié le 16/11/17
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Au lendemain de la messe des étudiants qui a rassemblé quelques 2 300 personnes à Notre-Dame de Paris, zoom sur une aumônerie qui revendique un dynamisme spirituel et missionnaire.La rue Saint-Guillaume demeure un des lieux emblématiques de la vie étudiante parisienne. Avec ses 13 000 élèves et 216 enseignants-chercheurs, l’établissement se distingue par une certaine vitalité associative. Parmi les associations qui y ont droit de cité, nombreuses sont celles qui sont liées à la politique, le syndicalisme ou la culture. Moins connu, le Centre Saint-Guillaume (CSG), aumônerie de Sciences Po, fondée en 1962, est probablement l’une des plus dynamiques.

Jusqu’en 2015 les associations de l’école étaient soumises à une procédure annuelle de reconnaissance par les étudiants. Elles devaient en début d’année recevoir le soutien d’au moins 120 étudiants afin d’être admises par la direction. « L’association a toujours été la première à être reconnue », s’enorgueillit Pierre Jova, son ancien président, aujourd’hui journaliste à l’hebdomadaire Famille chrétienne.

L’enracinement spirituel

Et de fait, dans une école aussi grande que Sciences Po, où se croisent des milliers de jeunes souvent dans l’indifférence la plus totale, l’aumônerie constitue « un endroit convivial », assure Louise Guillanton, son actuelle présidente. « Elle permet à des étudiants de faire des rencontres authentiques », précise-t-elle. On peut y prier quotidiennement, ce qui permet à l’aumônerie d’être un lieu réellement « épanouissant » et « stimulant pour la foi ». Situé à deux minutes à pieds de l’école, rue de Grenelle, le CSG propose également une messe chaque jeudi soir où les étudiants se pressent volontiers.


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« Ma priorité est d’enraciner davantage la vie spirituelle des étudiants », souligne le père Jacques Enjalbert. Depuis 2013, ce jésuite est le principal aumônier du CSG. Concrètement, si l’aumônerie propose des voyages d’agréments à ses membres, elle propose également des retraites. Elle développe également un aspect social assumé. Avec ces jeunes issus de « la génération pape François », l’aumônier tâche de construire avec ces jeunes « une église par les pauvres », avec des messes en prison, des maraudes ou plus récemment une immersion de 48 heures dans les quartiers nord de Marseille.

L’aumônerie entend également prendre sa part dans la mission d’évangélisation, même si dans une école publique, l’exercice est à première vue périlleux. Comment ? D’abord « en étant témoin du Royaume de Dieu, auprès des autres », indique le père Jacques Enjalbert. « Le CSG est un lieu ouvert et chrétien, avec des fidèles de toute tendance politique et de milieux sociaux très divers, la simplicité et la confiance règnent, il est alors facile d’inviter des amis non-chrétiens », explique-t-il.

Des conférences et des tracts

C’est notamment le cas lors des conférences qui suivent les messes du jeudi soir. Celles-ci, qui sont de vrais moments d’échanges intellectuels et de débats d’idées, « portent sur des sujets très divers, théologiques ou sociétaux », détaille Louise Guillanton. La jeune femme explique que « les intervenants sont souvent des laïcs et ont des profils très différents ». En témoignent les venues récentes de Jean-Marc Sauvé, l’actuel vice-président du Conseil d’État et du spécialiste des religions, Odon Vallet.


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Pour le père Jacques Enjalbert, « les différentes distributions de tracts, comme le font les autres associations, afin d’inviter les jeunes à venir voir l’aumônerie », constituent une autre façon d’évangéliser. Pierre Jova explique qu’à une époque, les membres distribuaient également « des versets et des exemplaires du Nouveau Testament ». Et cela marche. « Chaque année, nous avons un ou deux baptêmes et quelques confirmations », se félicite le père Enjalbert, tout en admettant que la mission d’évangélisation n’a rien d’une sinécure « dans le contexte laïc contemporain où toute expression cultuelle est vite assimilée à du prosélytisme ».

Une revue baptisée Kérygme

Enfin l’aumônerie de Sciences Po publie de manière plus ou moins régulière une revue d’enseignement théologique baptisée Kérygme, nom qui fait référence au contenu essentiel de la foi en Jésus-Christ annoncée et transmise aux non-croyants par les premiers chrétiens. Fondée en 2010, la revue est entièrement rédigée par des étudiants, sous la coordination d’un étudiant et d’un aumônier. Vendue un euro symbolique, elle traite de thèmes comme « La foi passée au crible de l’athéisme », « Le Mal et le Pardon » ou encore « Volonté de Dieu et liberté de l’Homme ».

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