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Comment sainte Thérèse est-elle devenue “patronne des missions” sans jamais sortir de son couvent ?

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Bénédicte de Saint-Germain - publié le 07/10/17 - mis à jour le 26/04/23
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Le Congrès Mission débute cette année le 1er octobre, le jour de la fête de la sainte Thérèse de Lisieux. Cette jeune carmélite a été proclamée "patronne des missions" sans être jamais sortie de son couvent. Surprenant ? Non, loin de là.

Quand les portes du couvent de Lisieux se referment sur elle le jour de la Pentecôte 1887, la jeune Thérèse Martin a déjà l’âme enflammée pour la mission : elle désire "se faire apôtre au Carmel" (Lettre à l’abbé Bellière, le 21 juin 1897). Sous quelle forme ? Elle l’ignore encore mais elle se sait revêtue d’une "force divine" depuis que l’année passée à Noël, le Seigneur lui a accordé une grâce de conversion. Toute sa vie, elle va demander et faire prier pour que le Seigneur augmente en elle "le désir de L’aimer et de Le faire aimer".

Par ses prières et ses sacrifices, Thérèse de l’Enfant-Jésus veut sauver des âmes mais aussi en gagner de nouvelles. Elle dit à Jésus, son Bien-Aimé :

"Rappelle-toi de la très douce Flamme
Que tu voulais allumer dans les cœurs.
Ce Feu du Ciel, tu l’as mis en mon âme,
Je veux aussi répandre ses ardeurs.
Une faible étincelle, ô mystère de vie
Suffit pour allumer un immense incendie.
Que je veux, ô mon Dieu,
Porter au loin ton Feu !" (Poésie de Thérèse "Jésus mon Bien-Aimé, rappelle-toi !...")

Elle désire que de plus en plus de personnes, partout dans le monde, connaissent l’amour de Jésus. Un Carmel vient d’être fondé à Hanoï. Comme elle aimerait y être envoyée ! Mais sa santé est trop fragile : elle ne supporterait même pas le voyage. Le Seigneur exaucera son désir autrement. Différents événements lui montrent de quelle manière elle sera missionnaire.

Ses prieures confient à son intercession deux prêtres, l’abbé Maurice Bellière, missionnaire en Afrique puis l’abbé Adolphe Roulland, envoyé en Chine. Ils deviennent pour elle des petits frères spirituels, ceux justement que ses parents n’ont pas pu avoir, eux qui rêvaient d’avoir un fils missionnaire ! Elle prie spécialement pour eux, offre des sacrifices et leur écrit autant que la règle le lui permet. Elle suit attentivement leur apostolat, les encourage, les soutient. Ensemble, ils unissent leurs forces pour la mission : "Ma seule arme est l’amour et la souffrance [tandis que] votre glaive est celui de la parole et des travaux apostoliques" (Lettre au père Roulland, 30 juillet 1896).

L’apôtre dans le monde et l’apôtre dans la prière ne font qu’un dans la Communion des saints. Thérèse est comme le cœur battant qui envoie le sang aux mains que sont les missionnaires. Au terme d’une lettre écrite au père Roulland, elle lui demande de bénir "le petit zéro que le Bon Dieu a placé près de vous" :

"Travaillons ensemble au salut des âmes ; moi je puis faire bien peu de chose, ou plutôt absolument rien si j’étais seule ; ce qui me console c’est de penser qu’à vos côtés je puis servir à quelque chose ; en effet le zéro par lui-même n’a aucune valeur, mais placé près de l’unité il devient puissant, pourvu toutefois qu’il se mette du bon côté, après et non pas avant !... C’est bien là que Jésus m’a placée et j’espère y rester toujours, en vous suivant de loin, par la prière et le sacrifice" (Lettre au père Roulland, 9 mai 1897).

Le "petit zéro" a bien travaillé. Ses deux frères spirituels lui diront de son vivant toute leur reconnaissance pour son soutien efficace. Du ciel, elle continuera à les aider. L’abbé Roulland témoignera à son procès de canonisation.


Toutes les citations sont tirées des Plus belles lettres et des Poésies et Prières de  sainte Thérèse de Lisieux, Éditions de l’Emmanuel.

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