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D’esclaves à avocates : une fondation au secours des victimes du trafic d’enfants

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J-P Mauro - publié le 07/08/17
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La fondation Free a Girl cherche à redonner du pouvoir aux victimes du trafic d’enfants en Asie, au Brésil et aux Pays-Bas.

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En 2013, ABC News avait consacré un article à une petite fille indienne prénommée Durga. Elle avait été vendue à l’âge de 9 ans et était obligée de nettoyer la maison de son “maître”, la traitant comme un vulgaire objet et la privant de ses droits. Quand la police la libère, elle a 11 ans, est à peine vêtue — elle n’avait le droit qu’à des sous-vêtements — et couverte de brûlures après avoir été punie avec de l’huile chaude pour son travail considéré comme trop lent.

Elle a été placée au Rainbow Home, un refuge pour enfants géré par l’organisation catholique Bosco, qui a pris soin de la fillette traumatisée. Un an plus tard, Durga a des amis, une maison et va à l’école. Elle est pleine d’espoirs :

“Durga voudrait également rencontrer un homme qui l’épousera et ne la battra pas. Elle réfléchit un instant, parcourt de ses doigts ses lèvres pleines de cicatrices. “J’aimerais devenir avocate” déclare-t-elle.

Elle ne représente pas un cas isolé. Fides indique que plus d’un million de filles sont victimes de la prostitution infantile en Inde. Ces filles sont vendues comme des esclaves et vivent un enfer : elles reçoivent plus de vingt “clients” par jour, subissent des coups, la faim et sont privées de leurs droits.

Une organisation située aux Pays-Bas appelée Free a Girl Foundation travaille à faire prendre conscience de ce poids sur la civilisation et exposer l’impunité des proxénètes :

“Le mouvement Free a Girl se bat contre le trafic d’êtres humains et l’exploitation sexuelle commerciale des enfants. Il mobilise également des ressources pour conduire à bien des projets dans les pays touchés par ces phénomènes. Le mouvement y arrive en faisant prendre conscience des problèmes que représentent la prostitution infantile et l’impunité des criminels qui l’organisent. Nous croyons qu’il est temps de changer la conversation, qu’il faut mobiliser la société, pour qu’elle se rallie aux victimes de ces crimes, et avec elles demander justice. Il est important de briser le silence dans de nombreux pays sur le sujet de la prostitution infantile et de poursuivre en justice les proxénètes.”

La fondation Free a Girl est à présent partenaire de School for Justice et tente de rendre le pouvoir à celles qui se sont vues tout prendre. 19 survivantes du trafic d’enfants auront accès à l’université et étudieront le droit. Fides écrit :

“Selon la fondatrice du projet, l’objectif n’est pas seulement d’arracher ces fillettes aux filets de la prostitution mais surtout de leur permettre de devenir les meilleurs avocats et procureurs du pays afin d’éradiquer l’impunité de laquelle jouissent les proxénètes en Inde.
Nous espérons que Durga, maintenant âgée de 17 ans, intègrera School for Justice et réalisera son rêve de devenir avocate. Le projet déposera de puissantes armes légales entre les mains de celles qui comprennent de la manière la plus intime qui soit la nécessité de mettre fin aux trafics d’enfants.”

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