Ponçage, peinture, finition… Tout ce qu’il faut savoir pour réussir les étapes clés de la rénovation d’un meuble ancien !Lors de la Foire de Paris 2017, nous avons eu l’occasion d’assister à une conférence sur la rénovation de vieux meubles, animée par Marie Ducreux, auteure du blog Une hirondelle dans les tiroirs. Cette passionnée de déco et de DIY, qui se décrit elle-même comme « une chineuse compulsive » rénove avec goût du mobilier vintage dans son atelier à Nantes, et qu’elle revend ensuite sur sa boutique en ligne.
Tables de ferme, commode vintage, buffet vieillot… Tout peut-être remis au goût du jour selon Marie qui nous encourage à ne surtout rien jeter. On a profité de sa présence à Paris pour lui poser toutes les questions qui surviennent lorsque l’on s’attaque à la rénovation d’un vieux meuble en bois, qu’il soit de famille ou chiné en brocante.
1 . Nettoyage : comment préparer le meuble à la rénovation ?
Avant tout chose, si votre meuble est encrassé, Marie vous conseille de le nettoyer. Pour le décrasser, vous pouvez vous aider d’un aspirateur, d’une brosse ou encore d’un chiffon humide. Si votre meuble n’est pas trop sale, vous pouvez sauter l’étape du nettoyage et passer à la phase ponçage.
Il arrive souvent que les meubles anciens soient recouverts de papier adhésif pour les protéger. Pour retirer facilement ce papier, armez-vous d’un décapeur thermique ou, à défaut, d’un sèche-cheveux. Grâce à la chaleur, le papier autocollant s’enlèvera sans difficultés. N’hésitez pas à vous “aider d’une spatule en métal si besoin”, précise Marie. Pour ôter l’aspect collant, frottez avec de laine d’acier imbibée d’acétone. Attention, il faut mettre un masque et des gants pour vous protéger.
Une fois que votre meuble est propre, démontez tout ce qui pourra être facilement remonté, c’est-à-dire les parties avec des vis ou des charnières. Marie vous suggère notamment de retirer les poignées et les portes. En effet, travailler à plat s’avérera beaucoup plus facile, que ce soit pour poncer ou pour peindre.
2 . Ponçage : quel grain, quel geste ?
Ne vous ruez pas sur votre ponceuse avec n’importe quel papier à poncer. Le choix du grain à son importance. « La règle », nous explique Marie, « c’est d’aller d’un grain petit (par exemple 80) à un grain élevé (180) ». De cette façon, on élimine dans un premier temps les irrégularités avant de lisser le bois dans un second temps. Si vous prévoyez de repeindre votre meuble, vous pouvez vous « contenter » d’un grain 120 avant d’appliquer la sous-couche. Une fois que la sous-couche est sèche, vous devrez la poncer avec un grain plus fin (180 ou 240) avant d’appliquer la deuxième couche. De cette façon, vous vous assurez de la bonne tenue de votre peinture.
Si vous envisagez de garder le bois brut, il faudra finir le ponçage avec un papier abrasif grain 240. Que vous ponciez à la main pour les recoins ou à la machine pour les surfaces plus grandes, n’oubliez pas de « poncer dans le sens des veines », précise la blogueuse. Une fois le meuble poncé, il faudra l’aspirer afin d’appliquer la peinture ou le papier peint sur une surface bien propre.
3 . Vernis résistant : quelle solution ?
Vous avez beau vous acharner, le vernis de votre meuble s’écaille à peine lorsque vous essayez de l’enlever ? Peu adepte des décapants généralement très toxiques, Marie recommande plutôt l’aérogommage. Cette technique est un dérivé du sablage qui permet de nettoyer de nombreuses surfaces, dont le bois. Vous pouvez louer le matériel ou le faire faire. Pour retirer le vernis résistant d’une chaise grâce à l’aérogommage, il faut compter une quinzaine d’euros.
4 . Rouleau ou pinceau : comment repeindre ?
Si Marie utilise les peintures de la marque Ressource, connues pour le pouvoir couvrant et leur facilité d’application, bien d’autres peintures peuvent être utilisées pourvu qu’elles soient adaptées au support à repeindre. Dans tous les cas, sachez que, comme pour le ponçage, il y a un sens pour appliquer la peinture. Il convient en effet de croiser. « Personnellement, j’ai remarqué que le meilleur résultat est d’appliquer d’abord perpendiculairement au sens des veines puis de croiser dans le sens des veines », indique Marie qui conseille aussi de ne pas mettre trop de peinture mais plutôt d’appliquer la matière en couches fines et d’étirer le plus possible la peinture. « Préférez 3 couches fines plutôt que 2 épaisses. Cela fait vraiment une différence en terme de finitions », continue Marie qui utilise un pinceau pour peindre les angles et qui privilégie le rouleau pour le reste afin de ne pas faire de traces.
Si vous utilisez une peinture acrylique, il est plutôt conseillé d’utiliser des pinceaux aux poils synthétiques car ils n’absorbent pas l’eau et donc, il ne se déformeront pas. Pour les rouleaux, si le support à peindre est lisse, Marie recommande plutôt un rouleau laqueur ou éventuellement un rouleau à poils court (10mm max). Astuce de l’experte : « Pour éviter de devoir laver le matériel et attendre qu’il sèche entre 2 couches, on imbibe le rouleau et le pinceau de peinture et on l’enroule dans du film alimentaire jusqu’au lendemain. Ainsi, la peinture ne sèche pas. ».
5 . Motifs, pochoirs : soyez créatifs
Côté peinture, Marie vous encourage à être créatif en ne repeignant pas intégralement le meuble. Vous pouvez marquer une ligne et ne repeindre que le haut d’un bureau par exemple ou seulement les pieds d’une table. Pour une chaise, pourquoi ne pas créer des « chaussettes » en ne repeignant que le bas des pieds. Pour Marie, il ne faut pas hésiter à jouer avec toutes les faces du meuble pour créer des perspectives. Peindre un motif géométrique en s’aidant de masking tape pour délimiter la zone à peindre ou utiliser des pochoirs est aussi une très bonne idée pour moderniser un meuble ancien.
6 . Finition : faut-il nécessairement vernir ?
Une fois que vous avez repeint votre meuble, vient la question de la finition. Il ne faudrait quand même pas abîmer le meuble que vous venez de rénover avec soin et patience. S’il s’agit d’une table, le plateau sera forcément beaucoup sollicité. Marie vous conseille de le protéger en utilisant un vernis mat qui ne modifiera pas l’aspect de votre peinture. S’il s’agit d’une armoire, de toute évidence moins sensible aux coups et aux traces qu’une table, vous pouvez vous passer du vernis. À l’inverse, si le meuble est très sollicité et exposé aux projections d’eau, comme un buffet ancien que vous transformez en meuble de salle de bains, il faudra appliquer un vernis extrêmement résistant. Selon Marie, le plus adapté est le vernis marin utilisé pour les bateaux.
7 . Papier-peint, tissu, papier adhésif : quelles alternatives à la peinture ?
Si on pense beaucoup à la peinture pour relooker un meuble ancien, Marie vous suggère tout de même d’autres solutions. Ainsi, le papier peint est aussi parfaitement adapté pour recouvrir le fond d’un secrétaire abîmé ou égayer le fond d’une armoire. Avant de le coller, la blogueuse recommande de peindre le fond en blanc pour éviter que le bois ne ressorte par transparence. Le papier adhésif permet aussi de relooker un vieux meuble très rapidement (en évitant l’étape ponçage). C’est le cas du papier adhésif effet marbre qui a particulièrement la cote en ce moment. « Le tissu est aussi une très bonne option, notamment pour les petites surfaces », précise Marie. Le choix est très grand, le prix attractif et la pose très facile. Elle recommande d’utiliser du vernis colle (mod podge) à appliquer sur la surface à recouvrir puis à étaler sur le tissu. Transparent, il protégera également le tissu.
Derniers conseils de Marie concernant le choix du meuble : si vous le pouvez, évitez les meubles anciens peints à la glycéro et les meubles anciens cirés. Pour les premiers, la peinture est très difficile à poncer, pour les seconds, ils sont compliqués à travailler et nécessitent l’utilisation de produits chimiques pour les décirer. Si vous débutez dans la rénovation de meubles anciens, veillez donc à choisir un meuble facile à poncer avec peu de recoins et de relief au risque d’être découragée dès le début. Pour juger si le meuble sera facile à poncer, Marie vous conseille d’analyser l’état du vernis : “Si le vernis est déjà abîmé et parti par endroits, il y a de fortes chances qu’il soit peu résistant au ponçage”.