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« Nous ne sommes pas appelés à nous marier avec chacun des catholiques célibataires que nous rencontrons »

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Emma, psychologue, et son mari Didier, animent le blog hispanophone « Emma y Didier ». Ses conseils sont précieux pour dans l’aventure conjugale. “Comment as-tu su que Didier était la bonne personne pour toi ? “, me demanda un jour une adolescente de 17 ans. “Je m’échine à chercher et à savoir si ce garçon serait le bon conjoint pour moi. Tous les jours je prie Dieu afin qu’Il m’aide à voir clair dans ces incertitudes”.

Pour bien des jeunes catholiques, comme cette jeune fille, qui vivent la chasteté et espèrent l’amour véritable, naviguer à travers les méandres des rendez-vous, relève du défi et du combat contre la frustration, particulièrement de nos jours.

Par la foi, nous savons que nous avons été créé à l’image et ressemblance de Dieu (1 Jean 4 : 8), que nous sommes appelés à aimer et à être aimés. Lorsque j’étudiais la Théologie du Corps, j’ai aussi appris que nous portons tous en notre cœur l’aspiration à devenir le “cadeau” de quelqu’un.

Cependant, au fur et à mesure que le temps passe, l’angoisse survient. Nos amis se marient et nous éprouvons la tentation conformiste de nous engager dans la première relation venue, afin de ne pas rester seuls. Bien souvent, si nous abritons le profond désir d’un amour vrai, nous ne croyons pas réellement en son existence.

Quand cela arrive, nous dérivons alors vers ce que j’appelle “la première erreur de toute une série d’erreurs”. Par désespoir et manque de confiance en nous-mêmes, nous basculons en mode “chasse” et nous nous mettons à considérer l’autre, n’importe quel sujet catholique du sexe opposé, comme étant le potentiel “élu”.

Nous voyons des signes là où il n’y en a pas. Nous interprétons des attitudes et des comportements en nous fondant davantage sur notre impatience que sur la réalité. Nous nous emplissons d’illusions.

Nous ne sommes pas appelés à nous marier avec chacun des catholiques célibataires que nous rencontrons. Si ta vocation est le mariage : tu es appelé à épouser une personne en particulier. Dieu sait déjà qui est notre futur conjoint, et vraiment, Il veut le meilleur pour nous. La dernière chose qu’Il voudrait, c’est que nous nous contentions de nous conformer par peur, par luxure ou par insécurité, et qu’ainsi, nous démolissions l’ensemble des étapes.

Il a des “projets sur vous, projets de paix et non de malheur, afin de vous donner un avenir et de l’espérance.” (Jérémie 29, 11) –  certes, je sais bien combien l’attente dans le temps de Dieu peut être frustrante à première vue. Mais cela doit bien valoir la peine, car son temps est bien le meilleur.

Quand j’étais célibataire, je demandais à mes amies mariées comment elles avaient découvert que leur époux était l’unique personne. Elles me répondaient en disant :”On le sait, tout simplement”. Cela m’avait bien contrariée car au fond, cela ne m’apportait aucune explication. En revanche, cette phrase prit tout son sens quand arriva la personne tant espérée.

C’est pourquoi, avec mon mari, nous avons quelques conseils à partager pour aider à discerner si Dieu vous appelle ou non au mariage avec telle ou telle personne.

Nous partons du préalable que toute personne lisant ce texte :

1) A déjà discerné sa vocation

2) Recherche un couple dans la sainteté

3) Désire plus que tout au monde le Ciel pour elle-même et pour la personne qu’elle aime.

Ainsi, il y a trois signes pour découvrir si cette personne, est la bonne personne :

Paix et joie véritables

Deux dons importants de l’Esprit saint sont la paix et la joie. Nous avons beau nous mentir à nous-mêmes, nos cœurs perçoivent quand quelque chose va mal. Pour quelle raison cherchons-nous sinon des excuses et des explications quand nous savons au fond de nous que cette relation n’est pas faite pour nous. Cette anxiété, ce “vide dans l’estomac”, cette peur, cette préoccupation, cette tristesse, tous ces efforts pour rationaliser notre relation : tout cela ne peut passer inaperçu.

Vous aurez peut-être entendu un(e) amie (et peut-être vous-même) tenir ce genre de propos : “Bon, il ne partage pas la foi comme moi, mais avec le temps, je pourrais l’aider à se rapprocher de Dieu“, “Il est très peu affectueux, mais toute sa famille est ainsi“, “Il m’a trompé, mais il s’en est repenti, il m’assure que cela n’arrivera plus jamais, après ces deux fois“, ou le « pire » pour terminer, “Non, il n’est pas parfait, mais cela vaut mieux que rien“. Bien évidemment, nous ne cherchons pas le partenaire parfait (parce qu’il n’existe pas), mais nous voulons la personne appropriée ! (Dieu parle de cela aussi. Dans le doute, consulte la Genèse 2, 18).

Un des apports spirituels les plus significatifs que Didier dans ma vie est le discernement ignacien, grâce auquel j’ai découvert un élément fondamental qui consiste à apprendre à distinguer la présence (ou l’absence) de paix dans les décisions que nous prenons dans la vie. Au fond, cette paix est le résultat de l’écoute et de l’abandon à la volonté de Dieu. Agir conformément au cœur du Christ et non en son encontre. Lorsque nous nous créons des excuses pour rationaliser le comportement de l’autre, ou que nous commençons à compromettre nos valeurs et nos principes, des alarmes essentielles en nous s’éveillent, elles nous laissent pressentir que ce manque de paix en notre cœur est dû au fait que cela n’est pas la relation qu’Il souhaite pour nous, et encore moins pour notre vocation.

De la même manière, cette joie et cette allégresse qui naissent de la paix, lorsque nous sommes dans une relation qui nous invite à être saints, sont indispensables pour déterminer si oui ou non il s’agit de la bonne personne. En cela, nos parents et amis sont d’un grand soutien, parce que ce bonheur dans nos vies ne peut pas passer inaperçu (contrairement à une relation purement émotionnelle).

La relation t’invite à donner le meilleur de toi-même

Naturellement, dans une relation il y aura des moments au cours desquels l’un des deux sera plus fort que l’autre sur un aspect spirituel, émotionnel, intellectuel, physique ; toutefois, il est important que les deux préservent leur identité propre. Il ne faudrait pas que l’un des deux s’auto-confie la mission de transformer ou d’améliorer l’autre, ou à l’améliorer. En revanche, de manière personnelle, chacun peut et doit se sentir poussé à grandir au regard du témoignage vivant qu’est l’autre.

Lorsque nous essayons d’entraîner l’autre à se convertir à un modèle qui structure notre esprit, en vérité, nous sommes en train de ne pas accepter la situation telle qu’elle est. Nous finissons par nous perdre nous-mêmes. Si quelque chose dans notre relation ou chez notre conjoint ne nous plaît pas, si l’on estime que cela est vraiment important pour nous, alors il ne faut certainement pas avoir recours à des mécanismes de défense pour nier la réalité.

Ne laisse pas perdurer quelque chose qu’en vérité, tu ne désires pas. Représente-toi le mariage comme une “course vers le Ciel”, pour citer saint Paul. Le conjoint court à tes côtés, ensemble vous courez jusqu’à la ligne d’arrivée au Ciel. Quand la fatigue s’installe, vous devrez vous encourager mutuellement. Quand l’un tombera, l’autre sera là pour l’aider à se relever. L’idée n’est pas de courir dans cette vocation, avec quelqu’un qui vous précède à des kilomètres, ou avec quelqu’un qui ne cherche pas à persévérer dans l’effort. Le mariage en soi est déjà un véritable défi, et ce même lorsque les deux conjoints sont à l’unisson ou sur la même longueur d’onde. Imaginez l’instant d’une seconde, combien cela serait difficile voire même impossible, si cette syntonie n’existait pas.

Un autre élément qui peut nous aider est de voir la relation à la lumière de l’amitié. Après tout, une relation saine est celle dans laquelle l’amitié et la romance vont main dans la main. De la même façon que les vrais amis suscitent le meilleur en toi, l’amitié dans le couple devrait être tout aussi vertueuse, nous encourageant à partager un objectif commun : le Ciel.

Dans le mariage catholique, les conjoints sont appelés à s’accompagner mutuellement vers Dieu. Avec ce projet ancré dans l’âme, le couple doit se soutenir pour grandir en sainteté et faire fructifier des dons et des talents. S’il y a bien quelque chose qui appauvrit notre spiritualité, c’est d’écarter la vie de prière. Si tu sens que tu stagnes dans ton couple, que tu ne t’y épanouis pas (ou encore, que tu empêches l’autre de grandir), il se peut que ce ne soit pas la personne que Dieu aie en tête pour toi.

Un amour en liberté

L’amour véritable croît uniquement sur le sol de la liberté, cette dernière se manifeste dans deux directions.

1) Quand tu te rends compte que vous pouvez tous les deux vivre l’un sans l’autre, que vous n’avez pas besoin de l’autre, qu’il n’y a pas d’attache qui vous lie, et que malgré tout, vous désirez librement vivre unis pour toujours, pour l’unique raison que vous souhaitez profiter et jouir de chaque jour comme une nouvelle opportunité de vous rendre heureux et être saints. En édifiant un futur ensemble, où les rêves de tous les deux ainsi que ceux de Dieu trouvent leur place.

2) Quand tu parviens au point à partir duquel, tu peux révéler ton véritable être, sans masques ni tromperies, en étant tel quel face à l’autre, sans crainte ni honte. Ton conjoint connaît le meilleur et le pire de toi, et il t’aime malgré tous tes défauts et tes faiblesses. En retour, tu connais le meilleur et le pire de l’autre, tu l’aimes avec cela, et peut-être même davantage à cause de cela. Personne n’est parfait, cette personne unique et spéciale pour toi le saura mieux que quiconque. Ce sont ces attitudes qui percent à jour la véritable liberté insufflée par un amour selon Dieu.

Pour finir, nous souhaiterions vous dire de ne pas avoir peur de laisser Dieu écrire votre histoire d’amour. Espérez et ayez confiance, ses plans sont bien meilleurs que les nôtres.

Didier et moi, aux côtés de bien d’autres couples consacrés dans le mariage, nous portons ce témoignage qu’il est bien possible de trouver ce quelqu’un avec qui vous pourrez être vous-même et avec qui vous pourrez jouir de la paix, de la joie et de la liberté provenant d’une vie à l’image du cœur du Christ.

Prochainement et si Dieu le permet, nous pourrons fêter notre deuxième anniversaire de mariage. Vous pouvez être certains que nous prierons pour vous, pour vos discernements, et pour que vous puissiez cheminer emplis de confiance en Dieu, qui vous aime et vous donne Sa main, à tout moment.

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