Quand un amour excessif peut cacher un profond mal-être.
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Est-ce mal de trop aimer un animal ? On pourrait trancher sur cette question, simplement, en répondant non. Néanmoins, du point de vue moral, la question n’est pas tout à fait correctement formulée. Il ne s’agit pas tant de se questionner pour savoir si l’on aime excessivement un animal, mais plutôt de se demander si nous ne serions pas face à un substitut. Une forme d’attachement qui comblerait les personnes en carence d’amour.
Il est bien difficile d’apposer des règles générales. D’un côté extrême, nous pourrions placer l’amour d’un aveugle envers son chien-guide, qui représente une aide considérable et surtout inestimable. Dans l’autre extrême, il y aurait cette fameuse actrice, véritable sex symbol des années 60 et 70, qui de nos jours vit entourée de chiens et déclare être profondément déçue par les hommes. Son attitude serait-elle la conséquence d’un orgueil blessé ?
Ne pas se détourner de l’amour humain nécessaire à l’homme
L’amitié (l’amitié particulière entre époux et entre parents et enfants) existe et se donne d’une façon propre aux personnes humaines. Même lorsqu’il a des réactions semblables à celles des hommes, un animal ne peut correspondre pleinement. Voilà pourquoi, le Catéchisme de l’Église catholique affirme que “l’on peut aimer les animaux ; on ne saurait détourner vers eux l’affection due aux seules personnes”. (nº 2418).
Le fait de dissimuler le manque d’affection en le remplaçant par l’affection d’un animal de compagnie appauvrit la vie humaine. Parfois, il peut nous arriver de croiser une dame dans la rue, portant dans ses bras un petit chien, tel un petit enfant. Au fond et en vérité, cela fait de la peine et nous afflige, car c’est un exemple visible de solitude.
Ne pas confondre amour et besoin possessif
D’autant plus que si l’on pouvait comparer cette affection avec celle que l’on peut ressentir envers les personnes humaines, elle serait entièrement déformée, puisqu’il s’agit d’un amour possessif. En soi, cela n’est pas mauvais avec un animal – car il est, effectivement, en notre possession – mais cela est inapproprié et complètement égoïste avec une personne.
En guise d’objection, on pourra dire que certaines solitudes ne sont pas choisies. Prenons par exemple, le cas d’une veuve à qui ses enfants ne prêtent aucunement attention. Il est bien sûr logique et évident qu’elle soit à la recherche d’une fidèle compagnie au moyen d’un animal domestique.
Seulement, c’est une chose de n’avoir aucune autre solution en main et une autre, de se conformer uniquement à cela. Il ne faut pas s’enfermer physiquement et affectivement avec ses animaux, adorables soient-ils. Dans tel cas, on ne saurait que trop encourager à rechercher de belles amitiés, sans délaisser ses animaux.
La Genèse l’affirmait déjà : “Il n’est pas bon que l’homme soit seul”. (Genèse, 2, 18).