Un tout nouvel ouvrage consacré à l’église Saint-Roch vient de paraître dans la collection “La grâce d’une cathédrale” aux éditions La Nuée Bleue.Un point commun entre Corneille, Le Nôtre, Bossuet, Diderot, Fragonard, Champollion, Alfred de Musset, ou Yves Saint-Laurent ? Leurs obsèques ont été célébrées dans l’église Saint-Roch à Paris. L’édifice qui fut au cœur d’un quartier intellectuel, artistique et mondain au XVIIe siècle, est aujourd’hui la paroisse des artistes. Cet ouvrage qui lui est dédié fait partie d’une belle entreprise éditoriale qui s’intéresse à l’histoire et au patrimoine des églises sans mettre de côté leur caractère spirituel. Les différentes facettes – histoire, art, architecture, musique et vie quotidienne – de Saint-Roch nous sont révélées à travers des essais complets et pas moins de 200 images. Entretien avec le père Philippe Desgens, curé de Saint-Roch, aumônier des artistes et co-auteur de l’ouvrage.
Aleteia : Vous êtes à l’origine de l’édition de ce livre, quelles étaient vos motivations ?
Père Philippe Desgens : Tout d’abord, la beauté de notre église ! Je trouvais inconcevable que Saint-Roch n’ait jamais fait l’objet d’un très beau livre d’art alors que son patrimoine artistique est considérable. Depuis mon arrivée il y a huit ans, je cherchais la possibilité de publier et l’occasion m’en a été donnée en découvrant la collection “La grâce d’une cathédrale” initiée par Mgr Doré lorsqu’il était archevêque de Strasbourg. C’est d’ailleurs le nom de cette collection qui m’a donnée l’idée du titre La grâce de Saint-Roch.
Que signifie votre invitation au lecteur à un “voyage dans le temps, l’art et la foi” ?
C’est un voyage dans le temps à travers l’histoire de l’église qui commence au XVIIe siècle lorsque Louis XIV posa la première pierre de l’édifice en 1653, à l’âge 14 ans. L’église ne sera achevée qu’au milieu du XVIIIe siècle, soit 80 ans plus tard. On parcourt ainsi deux siècles d’histoire de l’art, en commençant par une façade et une nef assez classique, pour arriver à la chapelle de la Nativité dont le caractère baroque est extrêmement théâtrale. Les différents artistes qui ont travaillé dans cette église (tels le sculpteur Falconet ou les peintres Vien et Pierre au XVIIIe siècle) ont eu à cœur de faire passer le message de la Foi à travers l’art. L’église n’est pas un musée mais bien un lieu où se réunit la communauté chrétienne et ces œuvres forment une catéchèse en images. Le visiteur croyant ou non est frappé lors de son entrée dans le bâtiment par l’élévation, la lumière et les volumes. Il doit alors s’interroger et se laisser toucher par la grâce de Saint-Roch, car c’est essentiellement un lieu qui parle de spiritualité et de foi.
“Saint-Roch paroisse des artistes”, d’où vient cette vocation ?
C’est une vocation assez récente puisque Saint-Roch a été érigée en paroisse à la moitié du XVIIIe siècle et qu’elle n’est paroisse des métiers du spectacle que depuis 1925 environ. En fait, il se trouve qu’en 1922, deux sociétaires de la Comédie Française ont eu l’idée de créer une aumônerie pour les comédiens. Il faut savoir qu’il existe un passif entre le théâtre et l’église. Leur but était alors d’aboutir à une réconciliation et pour cela ils sont allés demander la bénédiction du Pape à Rome. Au départ, seuls les comédiens étaient concernés, aujourd’hui cette aumônerie est destinée à tous les artistes du spectacle.
La grâce de Saint-Roch, un livre à offrir ?
J’espère que ce livre va donner envie aux gens de visiter cette église si belle et qu’ils se laisseront toucher par sa grâce. Que les croyants puissent illustrer les lumières de leur foi et que les non-croyants se laissent prendre par la beauté du lieu ! Pour ceux qui connaissent déjà l’église, cet ouvrage les renseignera sur l’histoire, l’origine des œuvres, les différents artistes, et leur permettra de rentrer dans une connaissance plus approfondie de tout ce qui préside à la beauté de cet édifice. Les fêtes de Noël approchent et… c’est un très beau cadeau de fin d’année !
La grâce de Saint-Roch. Au cœur de Paris, la paroisse des artistes, éditions La Nuée Bleue, 2015, 180 p., 27 x 36 cm, cartonné sous jaquette, 45 euros