Des filles de Loth à la belle-fille de Judas, le professeur Joseph Weiler évoque les épisodes les plus “dissimulés” des Ecritures Saintes.Etes-vous bien certain de connaître tous les épisodes racontés dans la Bible ? Au Meeting annuel de Rimini en Italie, Joseph H.H. Weiler, président de l’Institut Universitaire Européen, propose un nouvel angle de lecture sur quelques figures présentes dans les Ecritures. Des personnages aussi méconnus qu’intéressants, en ce sens qu’ils font émerger certains principes éthiques, dont la justice et le pardon de Dieu.
Les filles de Loth
Le choix du professeur s’arrête sur l’épisode de l’inceste des filles de Loth (Gen.19, 1-38). “Il s’agit de figures et d’extraits périphériques, et le style du récit le confirme encore: un style sec, peu connoté du point de vue de l’interprétation des valeurs”. Ce sont des textes qui, selon Weiler, laissent toute latitude à la spéculation du lecteur. Le professeur en construit l’interprétation la plus humaine et raisonnable : les deux filles ont seulement en apparence trompé le père, en l’impliquant dans l’inceste rapporté. Selon lui, il y a “un autre facteur, mystérieux, mais raisonnable, qui influent sur le comportement des protagonistes: le mal de l’absence de descendance”, qui pour Weiler est pire que la relation incestueuse. Ainsi, dans le Plan de Salut, il n’y a pas de condamnation, mais la justice, souvent pas immédiatement compréhensible par le coeur de l’homme.
La belle-fille de Juda
Joseph Weiler présente ensuite la figure de Tamar, la belle-fille de Judas (fils de Jacob) et la figure de Ruth (Gen. 38, 1-30): “Ce sont des figures périphériques, comme les filles de Loth dont on ne connaît même pas le nom”, commente le professeur. “Ruth, la moabite, et Tamar, mère de Peres, sont tout de même citées dans la généalogie du roi David et donc de Jésus, le Christ. Tamar est un figure qui semble controversée : elle épouse les deux premiers fils de Judas et, une fois morts, elle se fait passer pour une prostituée pour séduire Judas.
A la lumière de ces épisodes, Joseph Weiler, qui pour sa part est juif pratiquant, affirme : “Dans le Dieu de la Bible, il n’y a pas un ‘pour toujours’ mais toujours le pardon, la possibilité de la réhabilitation”. On ne peut dès lors que se référer au message du pape François lors de son arrivée au premier jour du Meeting, où sont justement citées “les périphéries du mystère du péché, de la douleur, de l’injustice, de l’ignorance”. Des gestes qui peuvent être pardonnés uniquement par le Créateur et Sauveur à la fois.
Dieu est miséricorde
Joseph Weiler souligne que, même dans ces épisodes, “le destin n’a pas laissé l’homme seul”. C’est pour cela que l’engagement est nécessaire (de même que la simplicité) pour que nous nous rendions compte de l’oeuvre du Seigneur dans la vie de chacun. “Dieu utilise tout, même la contradiction, même le mal. La condamnation ne nous revient pas. Il faut que la peur soit vaincue pour que nous nous apercevions que le Seigneur est surtout miséricorde”.
*Article traduit de l’édition italienne d'Aleteia par Solène Tadié.