Angelo Roncalli fut le premier Pape à visiter une prison. Il affirmait à l’époque « je suis aussi l’évêque de ces prisonniers ! »
24/04/14
Lorsque Pie XII le nomma cardinal, en janvier 1953, c’est le président français Vincent Auriol, chef du parti socialiste, qui lui imposa la barrette cardinalice dans le grand salon de l’Élysée. Ce même jour, lorsqu’il fut reçu par l’archevêque de Paris, Monseigneur Feltin, le cardinal Roncalli dit une des phrases qui resta dans les mémoires des personnes présentes « Dire que j’aurais tellement voulu être un simple prêtre et terminer mes jours dans ma terre natale ! » Peu de temps après, il fut nommé patriarche de Venise.
Patriarcat de Venise
Alors qu’il était patriarche de Venise, il apprit que le président Auriol, son ami depuis qu’il était lui-même nonce apostolique en France, serait de passage à Venise pendant quelques jours. Il décida alors de lui rendre visite là où il logeait. En sortant de l’ascenseur, le président reconnu son ami Angelo Roncalli dans le hall et lui tendit les bras avec affection.
Le patriarche décida ensuite de lui faire visiter son lieu de résidence. Vincent Auriol retint fut la modestie de l’endroit. C’est là qu’avait également vécu Pie X, lorsque lui aussi était patriarche de Venise. À ce propos, Monseigneur Roncalli déclara « Lui aussi était issu d’un milieu modeste, comme moi ! Tous les deux, nous nous contentions de peu. »
Depuis Venise, le futur Pape fit des pèlerinages à Lourdes, Fatima et Saint-Jacques de Compostelle, sans oublier Sotto il Monte, où vivaient encore les membres de sa famille.
Il prit le nom de Jean XXIII
Dans la soirée du 28 octobre 1958, trois semaines après la mort de Pie XII, le cardinal Roncalli, sur le point de fêter ses 78 ans, fut élu Pape et pris le nom de Jean XXIII. Le nom de Jean avait été le plus emprunté chez les successeurs de Pierre. Pour la plupart de ceux-ci, majoritairement élus au même âge que lui, les pontificats avaient été brefs. C’est pourquoi le Pape Roncalli affirmait « Qui devient Pape à 78 ans n’a pas un long avenir. »
Et il ne s’était pas trompé. Son pontificat fut court : 4 ans et 7 mois. Mais, en si peu de temps, il réussit à conquérir le cœur du monde. Pour les gens, Jean XXIII était un véritable père. Grâce à sa gentillesse, sa sensibilité et surtout sa convocation du Concile Vatican II, il fut un pape décisif pour le futur de l’Église catholique et très influent pour les autres confessions chrétiennes, les non chrétiens, les agnostiques et les athées.
Une vingtaine d’heures après avoir été élu, il prononça un discours par radio très surprenant pour l’époque, depuis la chapelle sixtine. Dans cette allocution, il défendait l’unité chrétienne. Dans le même temps, il rendait hommage aux prêtres, moines et laïcs catholiques qui « souffrent la persécution, là où la liberté religieuse n’existent pas. »
Puis il affirma que la charité du Seigneur n’avait pas de limites, qu’Il accueillait sans conditions les personnes voulant retrouver la véritable foi. Il souhaitait que ce retour au Christ se produise le plus vite possible, avec l’aide et l’inspiration de Dieu. Il continuait en disant qu’il fallait diriger notre appel aux dirigeants de toutes les nations, entre les mains desquels se trouvait le destin, la prospérité et les espérances de chaque peuple.
Jean XXIII a surpris le monde entier en adoptant si rapidement les moyens de communication, comme ici la radio pour son premier discours en tant que successeur à la chaire de Pierre. Malgré son âge, il a sur montrer vigueur et dynamisme tout en ne cessant jamais de faire preuve d’humilité.
Évêque de Rome
La taille et la corpulence du Pape le rendait chaleureux et proche des gens. Il n’en a jamais eu honte. D’ailleurs, à ce sujet, il avait le sens de l’humour et riait de lui-même. Par exemple, le premier jour qu’il utilisa sa chaise à porteurs, il demanda au chef des transporteurs «