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Des parents américains réalisent la promesse faite à leur fils dans le coma

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Associated Press - publié le 29/01/14

Le magnifique témoignage de parents qui, suite à un accident, ont accompagné leur fils pendant 31 ans, jusqu’à sa mort.

29/01/2014

Paul Cortez se souvient de cette nuit comme si c’était hier. Pourtant, cela s’est passé il y a 31 ans.  Il entrait alors dans l’unité des soins intensifs du service pédiatrique du centre médical régional du comté de Riverside en Californie. Là, il y découvrait son fils de 7 ans, à deux doigts de la mort. Le jeune garçon avait le corps recouvert de bandages, desquels sortaient les fils et les tubes qui le maintenaient en vie. Les médecins annoncèrent alors à M. Cortez que son fils Mikey ne survivrait probablement pas.

Un conducteur ivre venait de percuter le véhicule dans lequel se trouvait Mikey et d’autres membres de sa famille. Quatre d’entre eux, dont la mère de Mikey et deux de ses frères et sœurs furent blessés et hospitalisés. Quatre autres, dont le frère aîné de Mikey, décédèrent dans l’accident.

Ne sachant que faire, Paul Cortez s’agenouilla près de son fils et prit la main de Mikey dans la sienne. Là, il fît une promesse au Seigneur. Si son fils vivait, quel que soit son état, lui et sa famille resteraient toujours à ses côtés. Bien que M. Cortez soit un homme très attaché à la religion, ce genre de chose peut paraître étrange à première vue. Il n’avait en effet jamais demandé de faveur à Dieu. Mais comme il se le remémore aujourd’hui, « c’était notre fils ».

Mikey ne retrouva ni l’usage de la parole ni l’usage de ses jambes. Mais durant les 31 ans qui suivirent, ses parents continuèrent à l’élever à la maison et le firent participer à toutes les activités possibles. A Noël, durant les vacances familiales, au cours des activités sportives du lycée, ils furent toujours présents à ses côtés, jusqu’à ce qu’il décède le mois dernier.

La voix tremblante d’émotion, M. Cortez a déclaré « j’ai demandé à Dieu qu’Il guide notre famille, je lui ai demandé qu’Il nous aide. Et Il l’a fait ». Austin Miguel Cortez, « mais on l’appelle Mikey » a confié sa mère, était le plus jeune des quatre enfants de Paul et Roonie Cortez. Il a toujours été le plus sociable et le plus farceur de la famille. C’était une boule d’énergie, il faisait toujours des plaisanteries. M.Cortez a d’ailleurs ajouté « Si vous regardez les photos, vous pouvez vous en rendre compte car qu’il riait tout le temps ».

La famille Cortez vivait à Temecula, à mi chemin entre San Diego et Los Angeles. En mars 1982, ce n’était guère plus qu’un lieu pittoresque entre collines et vignobles. En raison de la beauté du lieu, M.Cortez y avait emménagé trois ans plus tôt avec sa famille.

Un jour, Mikey et sa famille prirent la voiture familiale pour aller retrouver M. Cortez et passer la soirée dehors. Ils empruntèrent alors une petite route de campagne à deux voies quand un chauffeur en état d’ébriété les percuta de front. Mme Cortez souligne qu’ « à cette époque il n’y avait pas de ceinture de sécurité ». Tous furent projetés hors du véhicule, à la suite de quoi  Mikey a subi de graves lésions cérébrales.

Le garçon est resté dans un état proche du coma, ayant peu conscience de ce qui l’entourait. Bien que Mikey ne soit jamais sorti de cet état, son père décida de lui donner la meilleure vie possible. Quand Paul Cortez enseigna à ses enfants Angelica et Tony comment jouer au football, Mikey était présent, dans son fauteuil roulant. Quand Tony intégra les équipes de football américain et de basket-ball de son lycée, Mikey assista à tous les matchs.

Une année, Mikey se rendit en famille dans le village montagneux de Lone Pine, où il resta dans son fauteuil roulant, emmitouflé de la tête aux pieds, pour voir son frère jouer. Pour son père, « il était conscient de tout ce qu’il se passait autour de lui, grâce aux contacts visuels et aux gestes qu’il faisait. Il ressentait la douleur mais aussi les chatouillis. Parfois, il souriait ». Comme lorsqu’ils lui mirent une paire d’oreilles de Mickey Mouse sur la tête lors d’une excursion à Disneyland. Quand son oncle préféré entrait dans sa chambre, il entendait sa voix et se retournait pour le voir. Quelques années plus tard, il faisait de même lorsqu’il entendait ses neveux et nièces le saluer d’un « Salut oncle Mikey ».

Pendant longtemps, il y a eu un débat pour savoir si ces réactions n’étaient pas de simples réflexes plutôt qu’un acte cognitif.  Le docteur Paul Vespa, directeur des soins intensifs en neurologie à l’université de Californie de Los Angeles (UCLA), a indiqué qu’il existe quelques cas où les personnes dans un état profondément végétatif semblent reconnaître certaines choses. Il a ajouté qu’ «étant très atteints, ils ne peuvent interagir qu’à des niveaux très basiques ». Faire en sorte qu’ils aient la vie la plus normale possible, comme l’a fait la famille de Mikey, les aide probablement.

Au fil des années, les médecins qui doutaient que Mikey survivrait plus d’une semaine après l’accident, commencèrent à se lasser de pronostiquer son décès… Roonie Cortez a ainsi raconté que « la première fois, ils nous ont dit qu’il ne passerait pas la nuit. Puis guère plus que quelques mois, et ensuite entre trois et cinq ans. Et enfin, ils levèrent les bras au ciel et dirent « qui sait ? » ».

En 2013, après avoir atteint ses 38 ans, la santé de Mikey commença à se dégrader. Il y a huit mois, les médecins lui diagnostiquèrent une insuffisance rénale en phase terminale. Les médecins ont alors conseillé à la famille Cortez de faire entrer leur fils dans un service de dialyse. Mais les Cortezdécidèrent de faire comme ils l’avaient fait la première fois, le garder à la maison. Le 24 décembre de l’année passée, la famille prit une photo avec Mikey. Mais cette fois ci, il n’a pas souri. Il était pâle et avait les yeux fermés. Trois jours plus tard, Mikey mourut chez lui, entouré de ses proches. C’était la veille de ses 39 ans.

M. Cortez a confié qu’il y a 31 ans, il n’ « avait pas la moindre idée » de comment il allait tenir sa promesse. Mais maintenant, M. et Mme Cortez affirment qu’ils seraient prêts à le faire de nouveau car leur fils les a unis. Ils ont donné à Mikey une vie pleine de sens en le gardant avec eux, entouré de ses proches. L'an passé, alors qu’il donnait une conférence sur la conduite en état d’ébriété, une femme est venue parler à M. Cortez. Elle lui avoua qu’elle avait été camarade de classe de Mikey. La jeune femme dit alors à M. Cortez qu’au fil des années, elle et les autres avaient beaucoup appris du message de Mikey. Et M. Cortez de conclure « Nous nous sommes embrassés et avons pleuré ensemble ».

Article traduit de l’édition espagnole deAleteiapar Gaëlle Bertrand

Tags:
EuthanasieHandicap
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