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Syrie : Mère Agnès-Mariam de la Croix, une voix au-dessus du bruit et de la fureur

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Actuellement en tournée dans le monde, elle accuse les « faux amis » de la Syrie de vouloir créer « des blocs antagonistes qui sécrètent un cycle de violence
06/12/2013

Ponctuellement, depuis que les villages chrétiens sont assaillis les uns après les autres , une voix sort du lot de tous les informateurs : celle de  Mère Agnès-Mariam de la Croix, la supérieure du Monastère Saint-Jacques le Mutilé, à Qara, dans la région d’Homs en Syrie : une structure antique remontant au Ve siècle après J.-C, qui appartient au diocèse gréco-catholique d’Homs et se trouve dans une zone de frontière entre les groupes belligérants.
 
C’est elle qui confirme ou dément toute information fournie, à travers la presse, par des responsables militaires ou d’organisation humanitaires et de droit de l’homme, voire des Eglises.
 
A l’occasion de l’enlèvement ou de « l’éloignement ailleurs » des  12 religieuses orthodoxe du monastère de sainte Thècle, le 2 décembre dernier à Maaloula, c’est encore elle qui est intervenue pour faire part d’un démenti de l'Armée Syrienne Libre (ASL) de toute implication dans leur enlèvement.
 
Mère Agnès-Mariam est une religieuse catholique melkite, d’origine libanaise. Elle vit en Syrie depuis 18 ans. Son monastère accueille et assiste des familles d’évacués, indépendamment de leur appartenance religieuse, et pas épargné lui non plus par les violents affrontements entre les différentes armées régulières ou rebelles.
 
Elle est vue comme un personnage controversé par plusieurs opposants dans le monde entier qui lui reprochent « d’être compatissante » envers le régime Bachar Al-Assad. Mais elle est aussi appuyée par de nombreux groupes et personnalités qui sont à la recherche d’une solution pacifique, comme la Nord-Irlandaise Mairead Maguire, prix Nobel de la paix en 1976.
 
Mère Agnès-Mariam, elle, affirme ne défendre aucune des parties en conflit (ni Bachar Al-Assad, ni l’ASL).
 
Le 3 décembre dernier, dans le cadre d’une tournée mondiale pour promouvoir la réconciliation et le pardon en Syrie, elle a déclaré aux journalistes durant une conférence de presse :
 
« Nous venons chercher le soutien des grands pays, qui sont les colonnes de la démocratie et du droit international, et les points d’appui pour toute personne désireuse de changer une situation pour le mieux ».
 
Selon mère Agnès, rapporte le site mondialisation.ca du centre de recherche canadien sur la mondialisation, ce sont « la polarisation, le fanatisme et l’esprit partisan » qui ont provoqué la descente aux enfers de la Syrie.
 
Le site se fait l’écho d’un article de Claude Lévesque pour Le Devoir (Montréal) dans lequel mère Agnès s’exprime ainsi :
 
« Au début du conflit, chaque camp prédisait que ce serait l’affaire de quelques mois. Chacun voulait anéantir l’autre. Et voilà ! Nous en sommes à la troisième année et rien n’est fait, sauf que tout est détruit. La Syrie est complètement détruite avec ses ressources sociales et culturelles. C’est une hécatombe ».
 
La supérieure accuse la plupart des médias occidentaux  et certains pays qui se disent « amis de la Syrie » de créer «  des blocs antagonistes qui sécrètent un cycle de violence ».
 
Mère Agnès est l’une des principales initiatrices de Mussalaha (« Réconciliation »), un mouvement populaire syrien qui tente de contribuer à une solution proprement syrienne, à la fois politique et pacifique, à la guerre en cours.
 
Selon mondialisation.ca, elle pourrait être pressentie comme candidate au prix Nobel de la paix pour l’an prochain.

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