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Le cyber-harcèlement : une face noire des réseaux sociaux

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Isabelle Cousturié ✝ - publié le 30/05/13
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Après les Etats-Unis et le Canada, une autre adolescente se suicide en Italie à cause d’humiliations sur le net

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Le cyber-harcèlement est un phénomène devenu une vraie plaie sociale dans un grand nombre de pays du monde, notamment aux Etats-Unis et au Canada, mais qui n’épargne pas non plus l’Europe, où les spécialistes parlent d’une « vraie face noire des réseaux sociaux ».

En octobre 2012  Amanda Todd, une jeune canadienne de 15 ans s’était donné la mort après avoir annoncé son geste sur Youtube et révélé avoir été victime de harcèlement pendant 3 ans.

Le mois dernier, Rehtaeh Parsons, toujours au Canada, est décédée à l’âge de 17 ans après avoir tenté de se suicider quelques jours plus tôt, après un viol par 4 individus qui faisaient en outre circuler des images du viol subi sur Facebook.
En Italie, c’est une adolescente de 14 ans, Carolina, demeurant à Novare, dans le nord du pays,  qui s’est suicidée après la diffusion sur Facebook d’une vidéo où elle était humiliée.

En France, le site du Ministère de l’Education révèle que 9% des élèves déclarent avoir subi moqueries, humiliations ou insultes via SMS ou internet, les filles étant davantage concernées que les garçons.

Ce cyber-harcèlement fait des ravages, plonge les victimes dans une dépression profonde, les isole et dans les cas extrême, les porte au suicide.

Que faire pour freiner cette « cyber intimidation » ?

Pour endiguer ce phénomène,  la ministre français de l’Economie numérique, Fleur Pèlerin, prépare un projet de loi pour protéger la vie privée sur Internet. La Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) propose quant à elle que les parents et leurs enfants soient davantage sensibilisés aux dangers d'Internet et des réseaux sociaux, à travers une campagne d’information d’envergure.

Mais il faut aussi éduquer en mettant en place des campagnes d'explication dans les écoles et collèges, estiment les spécialistes, et apprendre aux élèves comment ils peuvent protéger leur vie privée sur Internet.

Au lendemain de l’affaire de cyber-harcèlement qui a provoqué le suicide de Carolina, Aleteia a demandé à une pédagogue, Maria Grazia Lombardi, chercheur à l’université de Salerne (Italie), comment se défendre et comment réagir :

M.G. Lombardi : Tout d’abord, il faut  éduquer au dialogue. Il faut inciter les jeunes à parler, à extérioriser ce qu’ils ressentent, à raconter les actes d’intimidation qu’ils subissent ou les situations qui, d’une manière ou d’une autre, mettent en danger leur socialisation, leur univers relationnel. Il faut qu’ils aient la possibilité de demander de l’aide. Les enfants doivent apprendre dès leur plus jeune âge à communiquer, à  dire ce qu’ils ressentent. Il faut les habituer à communiquer, à s’extérioriser.

Et puis, il faut inviter les jeunes à trouver une personne de référence, un adulte en qui ils ont confiance, qu’ils peuvent mettre au courant et à qui ils peuvent demander de l’aide, pas nécessairement un parent, plutôt un enseignant ou un ami. Il est important de parler avant que la situation ne nous échappe.

Enfin, il est fondamental de faire travailler les jeunes sur leur estime, mais cela avant qu’ils ne soient victimes de harcèlement, c’est un domaine qui demande du temps, qui est difficile et peut demander des années.

Que peut faire le jeune quand il voit qu’il devient la cible de harcèlement aussi bien dans la vie réelle que sur le web ?

Dans tous les cas, il doit apprendre à ne pas avoir peur de dire ce qui le met mal à l’aise et à faire confiance aux centres et aux spécialistes qui travaillent dans ce secteur. En outre, il est important de compter sur l’aide et l’implication des professeurs. « Parler » est le mot-clef.
Il ne faut que l’enfant s’isole. Ce que je conseille à ces jeunes pour interrompre le cercle vicieux du harcèlement (allant de l’intimidation au harcèlement), c’est de faire intervenir une tierce personne, un adulte, de l’extérieur, qui puisse interrompre cette spirale destructrice.

De quelle manière devrait réagir la famille, les amis et la société en général ?

Les adolescents, même s’ils ont du mal à parler, laissent de toute façon transparaître des signes aux adultes. Les indicateurs  de leur malaise intérieur peuvent être : une fermeture excessive, une baisse dans les études, un manque d’appétit, une phrase exagérément triste sur leur blog ou leur mur… Les parents assistent à un changement. Si l’adolescent ne se comporte pas comme d’habitude, cela doit être une alerte pour l’adulte, il doit en tenir compte.
La famille et les adultes en général devraient chercher à capter ces signes de difficulté chez les adolescents, et les inciter à parler, à sortir de leur souffrance, pour essayer d’instaurer des liens éducatifs. Le « tu peux me faire confiance », est le premier élément pour pouvoir construire un nouveau parcours, pour trouver une issue.
Le soutien que l’on doit apporter, et qui ne doit pas être jugement, mais plutôt une écoute, permettra ensuite d’instaurer un processus de récupération, avec un réseau de professionnels.

Au niveau préventif, quelles stratégies conseiller ?
Invitons nos enfants à utiliser les réseaux sociaux comme un outil de support à la socialisation et non pour socialiser. Cela signifie, par exemple sur Facebook, de n’accepter uniquement comme amis que les personnes que l’on connaît, de faire attention à ne pas partager d’images avec tout le monde, à ne pas dévoiler sur le réseau l’intégralité de notre vie sociale mais seulement quelques aspects, et surtout ne jamais donner d’informations intimes ou personnelles.

(Propos recueillis par Silvia Costantini)

Sources :
http://www.aufeminin.com/societe/cyber-harcelement-une-ado-de-17-ans-se-suicide-s45735.html

 

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