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S’il y a bien une chose à laquelle Aurélie est farouchement attachée, c’est son indépendance. Et sa liberté. À 21 ans, la jeune femme a choisi d’être conductrice de poids lourd frigorifique dans l’Aude et relit chaque jour Castelnaudary à Toulouse. Au volant de son véhicule, elle est seule. Enfin, plus tout à fait maintenant puisque Dieu l’accompagne. Alors qu’elle se prépare à recevoir le baptême lors de la vigile pascale, elle se confie tout en pudeur et en simplicité sur ce Jésus qu’elle a rencontré à travers Christophe et Catherine, un couple d’agriculteurs catholiques près de Castelnaudary où elle était en stage.
Encore en lycée agricole, elle s’investit à 100 % dans son stage. Travailleuse, elle gagne rapidement la confiance de Christophe et Catherine et remarque au fil des jours de "petits détails" qui l’interpellent comme "la prière à table". "Moi je ne connaissais pas du tout ça, je ne savais même pas qu’il y avait encore des gens qui allaient à la messe régulièrement aujourd’hui", raconte-t-elle. Mais, surtout, se dégage de ce foyer une bienveillance et une chaleur qu’elle n’avait jamais rencontrées avant. "J’ai perdu mon père et il était alcoolique donc c’était un peu compliqué niveau familial", résume-t-elle sobrement. Avec sa mère, profondément fâchée avec la religion, le courant est électrique. Quant à ses deux sœurs, elle ne leur parle plus vraiment.
Alors, au côté de Christophe et Catherine et de leur famille, elle se sent un peu toute chose. "J’étais un peu gênée car pas habituée à voir tant de gentillesse", tente-t-elle de dédramatiser alors même que l’émotion pointe dans sa voix. "Mais j’étais aussi émerveillée, je voulais avoir ça : de la gentillesse et non de la violence." Une gentillesse qu’elle retrouve également dans son apprentissage : "Lorsque je faisais des bêtises, je ne me suis jamais fait crier dessus ou sentie minable car j’avais mal fait quelque chose", assure-t-elle. "Ils m’ont toujours expliqué ce qui n’allait pas afin que ça ne se reproduise pas et que j’y arrive la fois d’après", se souvient-elle.
La messe "comme un appel"
Le premier stage débouche sur un second où elle décide d’interroger directement Christophe sur cette foi qui rayonne tant dans leur foyer. "Je lui ai demandé ce que c’était que la foi, pourquoi il était croyant et ce qu’était la messe", reprend Aurélie. "Et puis j’ai demandé à aller à la messe pour voir, par curiosité." Au bout de quelques dimanches, elle ressent le besoin d’y aller "comme un appel". Plus elle découvre ce Dieu qui aime et qui pardonne, plus elle passe du temps avec Christophe et Catherine, plus Aurélie mesure ce qu’elle peut changer dans sa vie. "J’ai senti qu’en m’appuyant sur Jésus, je pouvais à mon tour changer des choses dans ma vie pour être plus heureuse et surtout partager cette joie autour de moi."
"J’ai senti qu’en m’appuyant sur Jésus, je pouvais à mon tour changer des choses dans ma vie pour être plus heureuse et surtout partager cette joie autour de moi."
La jeune femme décide de faire un pas vers sa famille. "J’ai attendu l’anniversaire de l’une de mes sœurs pour reprendre contact", se souvient-elle. "On était voisines et l’on ne se parlait plus alors ce jour-là je lui ai fait un cadeau que je suis allée lui donner. On a 13 ans d’écart et des caractères très différents mais ce geste l’a touché et depuis nous sommes de vraies sœurs." Vient le tour de sa maman. "C’est toujours parti au quart de tour avec ma mère", reconnaît-elle volontiers. "Mais là où je l’accusais de tous les torts j’ai réalisé que moi aussi je n’avais pas un caractère facile. J’ai décidé de faire des efforts, de faire plus attention tout simplement." Et Aurélie de poursuivre : "Je ne pouvais pas que recevoir, il fallait que je donne aussi." Au bout d’un ou deux ans, réalisant que "cette façon d’être, de penser et de vivre n’est pas si mal", elle se lance dans le catéchuménat et choisit Christophe comme parrain.

Alors que le jour de son baptême approche, Aurélie est bien évidemment émue. Mais fidèle à elle-même, la jeune femme ne souhaite pas "trop" en faire. "J’aime ce que je deviens depuis que j’ai Jésus dans ma vie", résume-t-elle. "J’ai appris à dire "merci" pour ce que j’ai, pour ce que je deviens et je suis bien décidée à continuer." Un témoignage qui a déjà porté du fruit : sa mère qui refusait d’aller à la messe a accepté de l’accompagner à plusieurs reprises. "C’est comme si elle avait retrouvé goût à la foi ! ".
