Vera, future baptisée : “Je ne voulais pas me marier à l’église sans en comprendre le sens”

Elle a découvert Dieu… à l’école primaire ! Vera, 26 ans, qui vit à Cherbourg (Manche) et travaille dans les ressources humaines, va recevoir le baptême le 19 avril prochain en l’église Notre-Dame du Vœu. Élevée par des parents très éloignés de la religion, elle n’a pas découvert Dieu au sein de sa famille mais par l’école catholique qu’elle fréquentait. "J’étais une enfant curieuse et à l’écoute et j’assistais aux cours de catéchisme avec une grande attention. J’ai toujours eu la conviction qu’il y avait quelque chose de plus grand que nous". Adolescente, l’idée du baptême lui trotte dans la tête, puis, ainsi qu’elle le concède, "le temps est passé et l’envie également".

Une rencontre va changer sa vie alors qu’elle a 21 ans : celle de Romain, aujourd’hui son mari, issu d’un milieu familial catholique pratiquant. Au bout de quelques années, "il m’a demandée en mariage et m’a exprimé son souhait que cela puisse se faire à l’église", confie la jeune femme. "J’étais pour, mais plus par amour que par conviction." Cependant, Vera aime aller au fond des choses et y repense régulièrement au cours des mois qui suivent, jusqu’à finir par se dire : "Pas question de me marier à l’église sans en comprendre le sens !". De fil en aiguille, la réflexion s’approfondit. Elle rencontre un prêtre qui lui propose un rendez-vous rapide et l’invite à se joindre à un parcours Alpha qui démarre la semaine suivante. "Les étoiles étaient alignées", sourit-elle.

Ce parcours est une véritable révélation pour la jeune femme. Elle est surprise par la variété des personnes présentes, loin des clichés et des images figées. "Il y avait des gens très différents et cela a créé une vraie richesse au sein de notre groupe. Ils m’ont accueillie et nous nous sommes tous apprivoisés. Au cours du parcours, je me suis sentie véritablement à ma place. C’était la première fois que cela m’arrivait. Je n’ai senti aucun jugement : nous pouvions parler librement. C’est curieux car dans la vie de tous les jours, je ne serais pas forcément allée vers ces gens-là".

Peu à peu, son regard se transforme. "J’ai appris à être plus bienveillante et à me tourner vers des personnes dont j’aurais eu tendance à me méfier naturellement. Je me suis pris une claque et j’ai réalisé qu’il fallait que j’arrête de juger à première vue." Elle évoque une personne du groupe qui semblait fragile et en marge de la société. "Nous étions à la même table et j’ai découvert une personnalité que je n’imaginais pas, quelqu’un qui n’était pas seul autant que je le pensais, et certainement plus entouré que moi, finalement. Cela m’a fait tout drôle." Son regard s’adoucit, comme avec cette ancienne camarade de promo dont les multiples tocs l’agaçaient beaucoup et au sujet de laquelle elle peut dire aujourd’hui : "Elle est autant aimée de Dieu que moi et nous sommes sur un pied d’égalité. Chacun a son histoire et les gens ont le droit d’être qui ils sont."

Au fur et à mesure des rencontres et des témoignages, une nouvelle attirance pour Dieu naît en elle. "J’ai compris la puissance de l’amour de Dieu dans la vie des gens. Je me suis dit : “Si tout le monde y a droit, pourquoi pas moi ? Ce qui m’a manqué petite, c’est de savoir que Dieu veille sur nous et que je ne suis pas seule. J’ai cette image de Dieu qui tient une porte ouverte pour chacun de nous et c’est à chaque personne de choisir de la franchir ou non. J’ai ressenti le désir d’ouvrir mon cœur à Dieu et je me suis dit que pour pouvoir sceller cette union, il fallait recevoir le baptême. J’avais l’impression qu’il me manquait encore quelque chose, que je n’étais pas totalement engagée".

La fin du parcours Alpha coïncide avec le début du temps de préparation au mariage. "J’ai alors compris ce que c’était que de choisir d’aimer quelqu’un. On peut tomber amoureux, mais choisir d’aimer quelqu’un jusqu’au bout, c’est encore autre chose”, s’émerveille-t-elle. Ce temps de préparation nourrit sa relation à Dieu : “Dieu nous aime inconditionnellement et la Bible nous demande d’aimer à notre tour. Ce n’est pas toujours évident dans la vie quotidienne", sourit la jeune femme. "Mais il faut s’en remettre à lui et c’est apaisant de se dire qu’on n’est pas seul dans son couple”. Vera et Romain se marient le 7 septembre 2024 et aujourd’hui, elle attend son premier enfant. “Ma belle-famille s’amuse à dire qu’il sera baptisé deux fois !", lance-t-elle joyeusement. Une fois dans le ventre de sa mère, une autre fois lors de son “véritable” baptême.

Elle garde un souvenir émerveillé de son entrée en Église. "Toute l’assemblée était dedans tandis que j’étais dehors. J’ai toqué et je suis entrée avec la procession. Quelle émotion d’être portée par toute cette foule avec l’orgue derrière : c’était trop beau !". Le 19 avril sera la date de son baptême mais aussi la date anniversaire de la mort de sa belle-mère, décédée il y a plusieurs années. Son mari lui en a beaucoup parlé et elle confie avoir l’impression de la connaître. Elle voit cette coïncidence de dates comme un “clin Dieu” et la promesse que cette femme qu’elle n’a pas connue veillera sur eux de Là-haut. Pour le moment, Vera se prépare à recevoir le baptême tant attendu : "Cela va enfin sceller cet amour avec Dieu et ça, ce n’est pas rien !".