Le 24 janvier 1925, il y a exactement cent ans, le jeune garçon Guy de Fontgalland meurt à l’âge de 11 ans au milieu des siens, rue Vital à Paris dans le XVIe arrondissement. Guy est tombé malade le 7 décembre précédent, jour anniversaire de son baptême et de sa consécration à la Vierge Marie. Dans la nuit du 31 décembre 1924 au 1er janvier 1925, entendant les cloches de Saint-Jean-de-Passy sonner minuit, il comprend que l’année nouvelle commence. "C’est celle-là où je mourrai, celle du jubilé, confie-t-il à sa mère. C’est une belle année pour aller au Ciel."
Tous les jours un sacrifice
La brève existence de Guy de Fontgalland se caractérise par l’évidence de la présence de Dieu en lui et autour de lui. Dès l’âge de 4 ans, il demande à faire sa première communion. Il doit attendre l’âge de 7 ans pour se préparer à cet événement si désiré, lequel a lieu le 22 mai 1921 dans la crypte de l’église Saint-Honoré-d’Eylau. Au cours de son action de grâce, Guy promet à Jésus de devenir prêtre. Il entend alors dans le fond de son âme ces paroles inattendues qu’il garda secrètes jusqu’à sa maladie : "Tu ne seras pas mon prêtre. Je ferai de toi mon ange." Ce à quoi, stupéfait, Guy répond : "Oui."
Parmi les résolutions spirituelles prises lors de sa retraite de première communion, il y a celle "de ne jamais passer un jour sans faire un sacrifice qui [lui] coûte". Un vendredi où il n’y a pas de viande au menu, un plat que Guy n’aime guère mais qu’il se force à manger patiemment, il compense le sacrifice de la viande en mettant intentionnellement un caillou dans sa chaussure en communion aux souffrances du Christ. Il n’en dit rien à personne jusqu’à ce que sa mère constate son pied endolori et reçoive les explications de Guy. Cet acte insolite provenait d’un amour pour Jésus déjà habituel et vertueux chez cet enfant.
Son grand secret
Le silence de Dieu suit la révélation du 22 mai 1921. Pourtant, Guy n’oublie jamais les paroles divines entendues si distinctement ; elles furent son grand secret. Il en renforce le souvenir en répétant volontiers : "Oui est le plus joli mot que l’on puisse dire au bon Dieu." Après de longs mois de silence et d’attente, Guy a la confirmation de l’appel de Dieu entendu à l’âge de 7 ans, lorsque la Vierge Marie, à Lourdes, le 14 juillet 1924, lui confirme "qu’[elle] viendrait bientôt [l]e chercher pour [l]’emmener au ciel tout droit". L’ascension spirituelle continue cette fois dans un climat intérieur de plus grande sérénité. La nuit s’en était allée.
Oui est le plus joli mot que l’on puisse dire au bon Dieu.
L’enthousiasme de son "oui" lors de l’action de grâce du 22 mai 1921 s’était purifié dans le silence de Dieu. Ce n’est qu’au cours de la soirée du 7 décembre 1924, dès les premières heures de la diphtérie qui doit l’emporter, que Guy révèle à sa mère ces conversations intimes entre Jésus, la Sainte Vierge et lui. "Le bon Dieu me veut, je me laisse prendre", finit-il par dire. Madame de Fontgalland fut la première à recevoir les confidences surnaturelles de son enfant, sans très bien savoir ce qu’il fallait croire et penser.
Un retentissement mondial
Tout au long de sa courte et si intense vie spirituelle, Guy a cherché à corriger ses défauts, son insolence, son amour-propre. Il fut insolent et puni. Lorsque la punition était terminée, il courait se jeter dans les bras de son père le temps d’un "câlin". Son adhésion à la volonté de Dieu, son application à se convertir autant qu’un enfant peut le faire, y compris et surtout à travers la nuit de la foi lorsque plus rien ne se fait entendre, qu’il n’y a personne pour le comprendre jusqu’au jour où Notre-Dame de Lourdes vint le rassurer, mérite d’en faire un intercesseur puissant dans nos moments de lutte spirituelle.
Après la mort de Guy, sa mère consent à écrire quelques souvenirs sur son fils qui parurent sous le titre Une âme d’enfant. À la surprise de ses parents, ce petit ouvrage connaît des rééditions et des traductions à travers le monde entier. Les faveurs spirituelles ou temporelles attribuées par des milliers de gens à la puissance de l’intercession de ce petit Parisien, les multiples demandes de béatification dont celle de l’épiscopat brésilien le jour de la bénédiction de la statue du Christ Rédempteur à Rio, incitèrent Mgr Jean Verdier, cardinal archevêque de Paris, d’ouvrir un procès diocésain de béatification en 1932. La cause de Guy fut mise en suspens en 1947 pour des raisons que l’on connaît aujourd’hui, lesquelles ne sont ni théologiques, ni canoniques, ni morales, seulement circonstancielles et datées.
Sa mission ne fait que commencer
Le rayonnement spirituel du serviteur de Dieu Guy de Fontgalland n’a pas disparu. Sa mission ne fait que commencer. Des jeunes chrétiens de la génération Z, touchés par l’histoire de Guy, ont créé l’association "Mission Guy de Fontgalland" pour faire connaître sa vie et son message. Ils prient pour que le procès de Guy de Fontgalland soit réouvert. Georges, 19 ans, confie : "L’engagement inébranlable de Guy et son amour du prochain et du bon Dieu, offrent une source d'inspiration précieuse. Malgré les peurs d'une mort subite, il n'a jamais perdu sa confiance en Jésus à qui il avait dit oui. Dans notre monde où des jeunes sont souvent confrontés aux pressions sociales et une quête de sens, son exemple montre que la foi est à une source de force et de résilience." Cent ans après sa mort, en cette année jubilaire, la sainteté des enfants est un cadeau pour l’Église, qui n’a pas révélé toute l’espérance qu’elle contient.
Pratique :
Guy de Fontgalland, Un sacrifice de louange, Ludovic Lécuru, Le Serment-Fayard, Paris, 1998 ; Un ange pour Jésus, Téqui, Saint-Cénéré, 2003.
Contact : missionguydefontgalland@gmail.com ;
Instagram : @missionguydefontgalland.