Moins d’un an après la publication d’une première autobiographie, Vivre : Mon histoire à travers la grande Histoire, qui faisait le récit de François depuis son enfance à Buenos Aires jusqu'au Vatican, le pape François publie cette semaine en seize langues une nouvelle autobiographie baptisée cette fois Espère (Albin Michel). Dans cet ouvrage, le Pape revient notamment sur ses origines familiales et sur la migration de ses parents de l’Italie vers l’Argentine à la fin des années 1920. Jorge Mario Bergoglio y dévoile aussi plusieurs épisodes violents et traumatisants de sa jeunesse en Argentine.
Mais il met aussi en valeur l’importance de l’humour selon lui. Et de reprendre à son compte une citation de l’écrivain français Romain Gary (1914-1980) qui définissait l’humour comme “l’affirmation de la supériorité de l’être humain sur ce qui lui arrive”. François explique que sa famille “a connu beaucoup d’épreuves, de souffrances, de larmes, mais même dans les moments les plus difficiles, nous avons constaté qu’un sourire, un rire, pouvait nous donner l’énergie nécessaire pour repartir de l’avant”. Le pape revient avec amusement sur son audience du printemps dernier aux humoristes. “L’un d’eux m’a dit avec humour qu’il est bon d’essayer de faire rire Dieu… sauf que, en raison de son omniscience, il anticipe toutes vos blagues et en ruine la chute”, se souvient-il. François relève que de nombreux prêtres ont de l’humour, mais aussi les papes, mentionnant notamment le sens de la repartie de ses prédécesseurs Jean XXIII et Jean Paul II.
Les blagues sur les jésuites
Le premier pape issu de la Compagnie de Jésus dit notamment apprécier les blagues sur les jésuites, qui lui rappellent “celles sur les carabiniers en Italie, ou sur les mamans juives dans l’humour yiddish”. François raconte “l’histoire d’un jésuite un peu vaniteux qui a un problème cardiaque et doit être admis à l’hôpital. Avant d’entrer dans la salle d’opération, ce jésuite demande à Dieu : ‘Seigneur, mon heure est-elle venue ?’ ‘Non, tu vivras encore au moins quarante ans’, lui répond Dieu. Dès son rétablissement, il en profite pour se faire greffer des cheveux, lifter le visage, liposucer les paupières, les dents… bref, il en sort changé. Mais à la sortie de l’hôpital, une voiture le percute et il meurt. Dès qu’il se présente devant Dieu, il proteste : ‘Seigneur, mais… tu m’avais dit que je vivrais encore quarante ans !’. Et Dieu : ‘Oups, pardon… je ne t’avais pas reconnu…’”.
Avec un grand sens de l’autodérision, le pontife s’amuse aussi à raconter la blague du “pape François en Amérique”, une rocambolesque histoire dans laquelle il se met lui-même en scène, après son atterrissage à New York pour son voyage apostolique, au volant d’une limousine poursuivie et arrêtée par la police. Le pape met en valeur la simplicité des enfants, qui "sont les champions de la spontanéité, de l’humanité, et nous rappellent que ceux qui renoncent à leur humanité renoncent à tout, et que lorsqu’il nous devient difficile de pleurer sérieusement ou de rire passionnément, c’est que notre déclin a vraiment commencé".