Le père Ihor Makar est le directeur d'un bureau local de Caritas, situé à Kherson, en Ukraine. Prêtre greco-catholique, il se rendait à l’église, lundi 6 janvier dernier, pour célébrer la Divine Liturgie à l'occasion de la fête de la Théophanie (l’Épiphanie). Dans sa voiture, il était accompagné de plusieurs séminaristes, quand il a soudain remarqué qu’un drone dans le ciel les suivait. "À cause du gel, la route était très glissante et nous ne pouvions ni nous arrêter ni faire demi-tour", a expliqué le père Makar à Vatican News. "J'ai compris que ce drone nous visait probablement". Et effectivement, le drone a alors lancé un engin explosif, brisant les vitres de la voiture, transperçant les portières et les roues avec des projectiles. Miraculeusement, seule la jambe du prêtre a été touchée par une partie de ces éclats, il va devoir être opéré, mais aucun séminariste n’a été tué ni blessé.
Les attaques de drones se multiplient
Ce n'est pas la première fois que le père Makar, aumônier des Chevaliers de Colomb, est affecté par la guerre, qui dure depuis 2014. En 2022, lui, sa femme et ses quatre enfants avaient dû abandonner leur lieu de vie, à Antonivka, dans la banlieue de Kherson, qui était alors sur la ligne de front. Dès lors, le père Makar coordonnait les livraisons de nourriture et de médicaments aux paroissiens, quand la Russie occupait Kherson. Mais depuis leur retrait de la ville, en novembre 2022, les Russes restent en embuscade. L'administration militaire de Kherson a déclaré à la BBC que depuis le mois de juillet dernier, les attaques de drones russes s'étaient multipliées, faisant plus de 400 civils blessés, dans près de 5.000 attaques de drones. D’ailleurs, le même jour que l’attaque du prêtre, dans le village voisin de Shyroka Balka, un homme de 48 ans, qui était dans la rue, a trouvé la mort à cause d’explosifs lancés d'un drone.