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Un calvaire qui vient rappeler le contexte de violence et d’insécurité qui règne au Soudan. Mgr Yunan Tombe Trille, évêque du diocèse d’El Obeid, au Soudan, et président de la Conférence épiscopale du pays, a été violemment passé à tabac fin novembre par des membres du groupe paramilitaire Forces de soutien rapide (FSR) alors qu’il rentrait au Soudan fin novembre après avoir assisté au Congrès eucharistique de Juba, au Soudan du Sud. Il était accompagné d’un diacre, Joseph, lorsqu’il est tombé entre les mains du FSR. "J’ai reçu d’innombrables coups violents sur le cou, le front, le visage et les deux côtés de la tête", a-t-il raconté dans un rapport qu’ACI Afrique a pu consulter. "Je ne peux plus mordre dans la nourriture", poursuit-il. Et l’évêque de conclure : "Avec le diacre, nous avons frôlé de peu le martyre."
Ce n'est pas la première fois que Mgr Yunan Tombe Trille regarde la mort en face alors que la guerre fait rage au Soudan où il sert depuis qu'il a été ordonné pour le diocèse d’El-Obeid il y a 33 ans. Le 20 avril 2023, cinq jours seulement après le début des combats entre les forces armées soudanaises et les forces de sécurité soudanaises, l'évêque d’une soixantaine d’années et quelques membres du clergé ont échappé de peu à la mort lorsque des roquettes ont frappé les locaux de sa cathédrale, détruisant le portail principal de la cathédrale Marie-Reine d'Afrique et la résidence des prêtres.
Un pays déchiré
Déchiré par les factions rivales, le Soudan subit une violente instabilité politique depuis 2020. Le coup d’État de 2021 à Khartoum n’en finit pas avec l’éclatement du conflit entre les alliés d’hier. Depuis un an maintenant, le Soudan s’est embrasé. Bombardements et affrontements entre factions rivales luttant pour le pouvoir plongent le pays dans le chaos, et les victimes civiles se comptent par milliers. Les derniers bilans officiels font état de plus de 13.900 morts et de 8,1 millions de personnes déplacées dont environ 1,8 million à l’extérieur du pays. Et la petite communauté chrétienne n’est pas épargnée. "Elle représentait avant la guerre 5% de la population mais elle était tolérée et pouvait gérer quelques hôpitaux et écoles – même si elle n’était pas autorisée à parler de sa foi", avait ainsi expliqué Kinga Schierstaedt responsable des projets de l’Aide à l’Église en détresse au Soudan.