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Ariane et Stéphane ont été envoyés deux ans au Brésil, à Salvador de Bahia, avec leurs trois enfants, pour coordonner les projets sociaux d’une paroisse locale. Avant de partir, ils se sont interrogés sur l’impact carbone qui serait le leur s’ils traversaient la planète en avion. "Nous sommes tous les deux sensibles aux questions écologiques donc c’est une question que nous nous sommes posée, mais nous avons choisi d’assumer. Cela peut paraître égoïste, comme choix, mais partir en mission était notre appel à nous", confie Ariane. Aller à la rencontre des plus pauvres, se mettre au service des plus démunis, faire l’expérience d’une fraternité universelle… Tout cela est apparu plus essentiel aux yeux d’Ariane et Stéphane. "D’autant plus que notre mode de vie là-bas n’avait rien à voir avec la vie en France ! La sobriété que nous avons vécue à Salvador, sans voiture, sans consommation superflue, sans produits importés ni transformés, a largement dû compenser notre aller-retour en avion !"
Une conviction corroborée par une récente étude menée par Fidesco visant à évaluer l’impact carbone d’un volontaire en mission et à le comparer avec celui d’une personne demeurant en France. Le résultat est clair : chaque année, un volontaire en mission émet environ 38% de CO₂ de moins que s’il était resté en France. Avec environ 200 volontaires sur le terrain par an, Fidesco permet une économie de 560 tonnes de CO₂ par an. "Nous avons repris les principaux postes définis dans une étude menée par le cabinet Carbone 4 de Jean-Marc Jancovici, qui évalue l’impact carbone moyen d’un Français en prenant en compte ses déplacements, son logement, son alimentation et ses achats quotidiens. Et là où un Français émet en moyenne dix tonnes de CO₂ par an, un volontaire sur le terrain n’en émet que six, grâce à son mode de vie plus simple", explique Wandrille Costrel, coordinateur de missions chez Fidesco, ancien volontaire et chargé de l’étude en question.
Un souci de plus en plus présent
"C’est une préoccupation qui grandit chez les candidats à la mission, et cette étude permet d’apporter des réponses chiffrées en amont de ce questionnement", souligne Wandrille. Une préoccupation écologique de plus en plus prégnante. C’est également le constat fait par Bruno Champion, chargé du recrutement des volontaires chez Fidesco. Selon lui, le souci de l’empreinte écologique liée à la mission est apparu récemment, depuis trois, quatre ans. "La question n’est pas centrale lors des entretiens, mais elle est de plus en plus présente et surgit bien souvent dès la première rencontre", reconnaît-il.
Émerge parfois chez les candidats une forme de culpabilité à prendre l’avion, à utiliser du charbon de bois pour se chauffer, comme c’est le cas à Madagascar, ou encore à ne plus bénéficier d’une gestion responsable des déchets. "Les pays dans lesquels nous envoyons des volontaires n’ont pas les mêmes préoccupations écologiques que la France, il s’agit donc d’arriver à concilier son propre engagement écologique et la réalité du terrain là-bas", explique Bruno.
Un mode de vie plus simple, pendant et après la mission
Si le souci écologique est moindre dans les pays de mission, le mode de vie simple et sobre qui les caractérise en compense les effets. C’est ce dont témoignent Serge et Marie-Claire, partis au Cameroun pendant deux ans avec leurs trois enfants. "En Afrique, le bilan carbone par personne est bien inférieur à celui émis dans les pays européens. On utilise très peu d’électricité – nous avions juste un frigo et un ordinateur ! –, on consomme des produits locaux, les bouteilles sont consignées, les objets réparés…", explique Serge. La consommation n’est pas la même non plus parce que la manière de vivre est différente. "Nous passions très peu de temps dans la maison finalement", se souvient Ariane de son expérience au Brésil. "Et puis on ne se déplaçait pas, ou très peu, on faisait tout à pied ou à vélo, on vivait dans notre quartier, dehors, au contact des autres, on ne se souciait pas de notre consommation mais plutôt de notre voisin !"
Un mode de vie plus simple que les volontaires conservent généralement, autant que possible, au retour de mission. "Certes nous avons besoin d’une voiture ! Mais cela ne nous viendrait pas à l’esprit de consommer autant qu’avant !", s’exclame Ariane. "On se satisfait pleinement d’un mode de vie plus simple, on a une vieille voiture, on passe les vacances dans nos familles, nous n’avons pas repris l’avion depuis que nous sommes rentrés en juillet 2021, comme si la mission avait assouvi ce désir, créé par le monde occidental, de découverte et d’aventures." Ce qui compte désormais pour Ariane et sa famille, c’est la quête de relations humaines. "En mission, nous avons été bercés par les liens fraternels que sait si bien tisser le peuple brésilien, et nous ne pouvions plus envisager de vivre sans", confie-t-elle. "Nous avons réalisé là-bas que l’on peut être pleinement heureux en menant une vie sobre !"
Chez Serge et Marie-Claire, la mission a également transformé leur manière de vivre. "Ce n’est même pas un effort, c’est devenu un réflexe", expliquent-ils. Après deux ans passés dans une maison où il n’y avait pas l’eau courante, leurs habitudes ont changé : "On fait attention à ne pas gaspiller l’eau : on se réjouit d’une douche chaude mais on ne passe pas des heures dessous, après avoir passé la serpillière, on garde le seau d’eau pour la prochaine chasse d’eau". Une autre façon de vivre, plus respectueuse de la terre et de ses ressources, fondée sur une expérience concrète. Envoyé en Zambie comme volontaire en 2019, Wandrille a été témoin des effets du changement climatique et en est encore aujourd’hui profondément marqué : "Les années où il n’y a pas de pluie, donc pas de récolte, les gens ont faim. Cela ouvre les yeux et le cœur sur la réalité. Au retour, on n’est plus le même."
Des projets de développement durable
Si l’ONG se montre soucieuse d’évaluer le bilan carbone de ses volontaires, Fidesco s’engage aussi depuis déjà plusieurs années dans des projets de développement durable. Certaines missions, baptisées Laudato si' en référence à l’encyclique du pape François sur la sauvegarde de la maison commune, intègrent par exemple des actions de reboisement comme c’est le cas à Madagascar ou encore au Pérou, où la mission a pour objectif de reverdir en partie la banlieue de Lima, la capitale du pays. Plus largement, les actions dans lesquelles Fidesco s’investit en faveur de l’environnement sont multiples : traitement des eaux usées, tri des déchets, irrigation, sensibilisation et éducation, formation agricole… et prennent corps au Chili, en Zambie ou encore au Cameroun.
Serge, expert agricole, a ainsi mis ses compétences au profit d’une ferme pilote à Obala (Cameroun). Une manière de contrer une "aberration écologique", selon ses mots. L’Afrique importe de nombreuses matières premières, alors qu’elle peut les produire, mais aussi des produits transformés en provenance d’Europe ou d’Amérique latine. "Au lieu d’importer des pâtes de blé, on peut produire sur place des pâtes à base de manioc", illustre-t-il. Il a ainsi géré pendant deux ans une ferme avec une quinzaine de salariés, spécialisée dans l’élevage de porcs et les plantations de cacao et de bananiers plantain. "L’objectif était de produire des jeunes sujets et des plants de qualité afin de les fournir ensuite aux agriculteurs locaux. Une meilleure génétique permet d’obtenir de meilleurs rendements. On développe ainsi un écosystème, avec des moyens de production adaptés, pour une consommation locale", explique-t-il.
La mission au service de l’écologie intégrale
A travers des missions au plus proche de la terre, mais aussi en faveur de la santé, de l’éducation, etc…, les projets de développement portés par Fidesco s’inscrivent pleinement dans le souhait émis par le pape François d’une "écologie intégrale" (Laudato si’), c’est-à-dire qui tient compte des dimensions humaines et sociales de l’écologie. « Il n’y a pas deux crises séparées, l’une environnementale et l’autre sociale, mais une seule et complexe crise socio-environnementale. Les possibilités de solution requièrent une approche intégrale pour combattre la pauvreté, pour rendre la dignité aux exclus et simultanément pour préserver la nature », enjoint le Pape dans son encyclique. En envoyant des volontaires se mettre au service des plus pauvres, c’est bien cet objectif que sert l'ONG. "La recherche d’une écologie intégrale, qui s’intéresse au bien de la personne, ne peut pas faire l’économie de la rencontre, de la fraternité", estime Bruno Champion.
Si on veut ouvrir la question écologique à une perspective plus large, intégrale, on ne peut pas prendre uniquement en considération l’impact carbone du voyage en avion. Il convient de faire aussi entrer dans le discernement les raisons profondes qui poussent à envisager la mission : pourquoi est-ce que je veux partir en mission ? À quoi suis-je appelé ? Un mode de vie simple, l’engagement en faveur du développement durable, prendre soin des plus fragiles, ne sont-ils pas autant de composantes essentielles à l’écologie ?
Pour en savoir plus
Prochaines rencontres pour partir en mission à l’été 2025 :
Paris : mardi 10 décembre, mardi 25 février à 18h.
En visioconférence : mardi 28 janvier, mardi 11 mars à 19h.
En partenariat avec Fidesco