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Notre-Dame de Paris, la cathédrale au centre du village mondial

notre dame; cathedral
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Jean-Baptiste Noé - publié le 05/12/24
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La réouverture de Notre-Dame de Paris, en présence de cinquante chefs d’État étrangers dont Donald Trump, est un événement mondial qui montre la persistance de la dimension géopolitique de l’art et de la culture. Elle est également le fruit de nombreux dons personnels venus de France et du monde entier, observe le géopoliticien Jean-Baptiste Noé, témoins des liens qui unissent les hommes au-delà des frontières.

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Notre-Dame de Paris est désormais plus neuve et plus belle qu’elle n’était en 2019, quelques jours avant son incendie. Outre la nef et le mobilier liturgique, de nombreuses chapelles ont été nettoyées et restaurées, alors même que ces travaux n’étaient pas prévus dans les plans de rénovation engagés au moment de l’incendie. Si une telle reconstruction a été possible, c’est en partie grâce à de très nombreux dons privés, qui témoignent de l’aura du bâtiment bien au-delà du cadre catholique et parisien.

Une aura mondiale

Ce sont ainsi près de 850 millions d’euros de dons qui ont été collectés, permettant de couvrir le montant des travaux, qui s’est élevé à 700 millions d’euros. Si les Français sont majoritaires parmi les donateurs, les dons proviennent de 150 pays différents. Une diversité géographique qui témoigne de l’aura de Notre-Dame qui s’étend bien au-delà de la France et du monde catholique. Les Américains sont les premiers contributeurs étrangers, avec un montant de dons qui atteint les 57 millions.

En France, les grands groupes industriels ont largement contribué à financer les travaux : LVMH et L’Oréal, à hauteur de 200 M€ ; la famille Pinault et TotalEnergies, pour 100 M€ ; Bouygues et JC Decaux pour plus de 10 M€. Ce mode de financement, entièrement privé et sans argent public, reprend les méthodes médiévales où les cathédrales étaient financées par les commerçants et les bourgeois des cités où elles étaient édifiées. Plus près de nous, l’édification de la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre fut également financée par une souscription de fonds privés. Ici, la charité privée est mise au service du bien commun.

Un patrimoine mondial

Ce type de financement n’est pas rare. Après la Première Guerre mondiale, John D. Rockefeller, alors l’homme le plus riche du monde, finance en grande partie la reconstruction de la cathédrale de Reims bombardée par les Allemands. Il a également sauvé le château de Versailles en finançant la rénovation de la toiture, travail ingrat mais indispensable, permettant d’arrêter les infiltrations et ainsi de sauver le bâtiment. Cela témoigne de l’aura mondiale du patrimoine remarquable, qui est à la fois l’expression d’une culture particulière, ancrée dans un lieu et une époque, et un symbole plein de sens au-delà de sa sphère culturelle.

La rénovation d’Angkor Vat, des joyaux historiques du Japon, des sites archéologiques de Grèce et d’Égypte est régulièrement financée par des étrangers passionnés, dont certains investissent une grande partie de leur fortune. Le Louvre dispose quant à lui d’un mécénat spécialement chargé de collecter des fonds à l’étranger. Cela témoigne d’une géopolitique de l’art, qui est à la fois instrument de puissance, que l’on appelle le soft power, instrument d’influence et instrument de cohésion et de dialogue. L’art est un vecteur pour faire échanger des personnes qui sont parfois très opposées, d’opérer des échanges avec des pays fermés, de mettre en relation des cultures.

Notre-Dame, un lieu d’échange

Ce rôle de l’art est particulièrement opérant avec Notre-Dame. La République laïque s’accommode d’une messe qui sera célébrée le 8 décembre pour officialiser la réouverture, comme d’une cérémonie le 7 décembre qui mêlera le spirituel et le profane, sur le parvis. Une symbolique forte, qui démontre que les églises demeurent au centre des villages et que par l’art et par le patrimoine, il est possible de toucher les cœurs et les esprits et de relier les hommes par-delà les frontières. Dans un monde marqué par les guerres et les conflits innombrables, cette renaissance, après l’incendie terrible de 2019, est une magnifique démonstration d’espérance.

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