Bruxelles : une icône écrite en mémoire d’Anne-Raphaëlle Lauras

Il y a des témoignages qui marquent des vies et portent en eux une Espérance bienvenue en ces temps troublés. C’est le cas avec cette bouleversante mais joyeuse bénédiction qui a eu lieu le 1er novembre dernier, dans l’église de la Sainte-Trinité, dans le quartier du Châtelain, à Bruxelles. Bénir une nouvelle chapelle, accessible tous les jours au public, dans une église qui a elle-même été réouverte en mai dernier, après des années de fermeture, ce n’est pas si courant en Belgique et en 2024 ! 

C’est pourtant ce qui a rassemblé un groupe d’amis autour de  Cédric Claessens, curé, et de Clément Lauras, 46 ans, qui a perdu le 3 novembre 2023 son épouse Anne-Raphaëlle, alors âgée de 45 ans. "Par sa personnalité, Anne-Raphaëlle, que nous appelions tous “Phalou”, était connectée aux gens et attirait beaucoup de monde à elle", raconte Clément. Les caméras du média Lou avaient d’ailleurs suivi son épouse l’an dernier. Elle racontait son quotidien avec le cancer avec lequel elle vivait depuis ses 13 ans. Une vidéo qui a dépassé les frontières et fait plus de huit millions de vues. "À la mort de ma femme, j’ai reçu beaucoup de témoignages d’amitié et de nombreuses personnes me demandaient ce qu’elles pouvaient faire, à part nous envoyer des fleurs. C’est là que j’ai eu l’idée de financer l’écriture d’une icône, dédiée à Notre-Dame du Perpétuel Secours, que mon épouse priait beaucoup."

Avec la Providence, il y a toujours de nombreux virages et péripéties pour arriver au résultat, il faut donc continuer à raconter cette belle histoire avec les mots de Clément : "Quand nous avons compris qu’Anne-Raphaëlle vivait ses derniers mois, nous avons décidé de partir plusieurs semaines faire un tour de France pour voir nos proches et nos amis", explique-t-il. "Quelques jours avant notre départ de Bruxelles, une amie belge vient voir Phalou et lui prête une petite icône de Notre-Dame du Perpétuel Secours, afin que celle-ci l’accompagne dans notre périple, puisque nous n’avions pas prévu de pèlerinage particulier. Pendant notre séjour, nous avons donc prié devant cette icône chaque soir, avec les gens qui nous entouraient. Puis ce fut le retour à Bruxelles, où les fenêtres de notre appartement donnent sur le parvis de l’église de la Sainte-Trinité, que nous avons toujours connue fermée depuis notre arrivée en Belgique en 2018." Cette église, longtemps fermée à cause de travaux délicats à entreprendre et d'un cruel manque de financements, a finalement été rouverte en mai dernier, par la volonté de fidèles et investis paroissiens.

"À la mort de Phalou, l’idée a donc commencé à germer qu’en plus d’une belle et grande icône, nous pourrions financer une chapelle dédiée dans cette église, si proche de chez nous et le projet s’est rapidement monté avec le curé et les paroissiens." Avec la participation de leurs amis et de leurs familles, Clément a ainsi pu financer une partie de la peinture de la nouvelle chapelle, son aménagement et l’écriture d’une grande icône, par l’artiste Véronique Vié, reprenant l’originale attribuée à saint Luc, et devant laquelle la Vierge Marie lui aurait dit : "Mon aide accompagnera toujours cette image." "Comme le jour anniversaire du rappel à Dieu d’Anne-Raphaëlle tombait un dimanche, le 3 novembre, par facilité d’organisation, le père Cédric m’a suggéré de faire la bénédiction de l'icône et de la chapelle le jour de la Toussaint, le vendredi 1er novembre dernier." "C’était une première pour tout le monde, curé compris, nous n’avions jamais assisté à la bénédiction d’une nouvelle chapelle !"

"Anne-Raphaëlle avait une telle capacité à être dans la vie, c’est l'héritage qu’elle nous laisse." C’est ainsi qu’amis et famille se sont retrouvés pour ce moment émouvant , "mais joyeux", insiste Clément, où chaque proche a peint une étoile dans ce ciel entourant la nouvelle icône, et où désormais chaque passant peut venir prier et se recueillir. Car, ce qui touche le plus Clément aujourd'hui, après des années de fermeture de cette église qu’il voit de ses fenêtres, c’est que la partie accédant à la chapelle de Notre-Dame du Perpétuel Secours est désormais ouverte chaque jour, et que chaque fois qu’il y jette un œil en passant, il voit une ou plusieurs personnes en train de prier ou de déposer une bougie. "Encore un fruit de mon épouse, de son combat et de sa mort, voilà qu’une nouvelle chapelle s’ouvre permettant aux passants de venir prier Notre-Dame du Perpétuel Secours, en 2024". Quel témoignage, quelle Espérance !