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La surprise gagne en effet le lecteur vigilant de la Bible qui ne trouvera que de rares références au fruit précisément nommé "pomme." Il en trouvera l’évocation notamment au Cantique des Cantiques, et non de manière surprenante au Livre de la Genèse où on pouvait l’attendre. Bien plus, la pomme n’est pas directement associée au fruit d’Ève, seule l’odeur même de la pomme y est évoquée ; écoutons le Cantique des Cantiques (Ct 7,9) : "J’ai dit : je monterai au palmier, j’en saisirai les fruits. Tes seins, qu’ils soient comme des grappes de raisins, ton haleine, comme une odeur de pomme… ".
Cette évocation du paradis perdu – jardin de l’amour – associant le fruit aux parfums renvoie, au-delà de leur sensualité première, à l’idée du Dieu aimant. Comment comprendre alors l’omniprésence de références au fruit du pommier pourtant si souvent et étroitement associé au jardin d’Éden et au fameux épisode de la pomme croquée par Adam et Ève ?
L’arbre de la connaissance
Contrairement à l’idée assez répandue que le fruit de la Genèse serait une pomme, la fameuse pomme de la tentation, les Saintes Écritures réservent cependant une rédaction bien plus équivoque quant à la détermination du fruit de la Genèse. Sans nommer expressément le pommier, la Bible évoque plus particulièrement deux arbres parmi la multitude d’espèces qui foisonnaient dans le jardin d’Éden, l’arbre de la connaissance du bien et du mal et l’arbre de vie. C’est le premier qui va nous intéresser en l’espèce car Dieu avait intimé à Adam et Ève de n’en point manger les fruits au risque de mourir. Mais laissons parler le texte biblique à son sujet (Gn 3,6) : "La femme s’aperçut que le fruit de l’arbre devait être savoureux, qu’il était agréable à regarder et qu’il était désirable, cet arbre, puisqu’il donnait l’intelligence. Elle prit de son fruit, et en mangea. Elle en donna aussi à son mari, et il en mangea."
Le fruit défendu croqué tout d’abord par Ève, puis par son mari sur l’instigation du serpent n’est pas explicitement nommé "pomme" dans le texte, même si la Bible latine a initialement opté pour le fruit du pommier, le mot latin malum désignant dans la langue antique à la fois le mal et la pomme…
Le péché originel
C’est ainsi par cette traduction équivoque qu’une longue tradition allait dès lors associer pomme et péché originel, la "pomme d’Adam" faisant l’objet d’innombrables représentations dans les arts alors que les interprétations les plus rigoristes allaient culpabiliser toutes les descendantes d’Ève de ce péché… Mais ce fruit va cependant également vite connaître la concurrence d’autres essences selon les aires géographiques et les cultures : figue, orange, vigne, poire ou encore grenade composeront ainsi au gré des inspirations la riche corbeille du péché originel… Il faut encore relever que ce péché originel, propre au christianisme et absent du judaïsme, renvoie à l’idée que l’homme ne saurait lui-même décider de ce qui est bien ou mal – source de tout relativisme…