Claire Crockett, une nouvelle millennial en route pour la sainteté

Alors que le bienheureux Carlo Acutis doit être canonisé en 2025, c’est une autre jeune femme, bien de son époque, dont on apprend l’ouverture d’une cause en béatification. Une jeune religieuse, Claire Crockett, morte en 2016 à l'âge de 33 ans, pourrait bien devenir une nouvelle figure inspirante pour la jeunesse. Une messe doit être célébrée le 12 janvier prochain à Madrid (Espagne), pour l’ouverture de la cause en béatification de cette jeune religieuse née en 1982 à Derry, en Irlande. Pourquoi en Espagne ? Parce que l'ordre religieux auquel Claire Crockett appartenait, les Sœurs Servantes de la Maison de la Mère, y a son siège. C’est d'ailleurs l’une des sœurs de l'ordre, Kristen Gardner, qui est chargée de diriger l'enquête.

Claire Crockett a marqué ses contemporains par son parcours, sa conversion fulgurante, sa joie de vivre et sa mort soudaine, il y a tout juste huit ans. C’est en effet lors du tremblement de terre de magnitude 7,8 qui a frappé l’Équateur le samedi 16 avril 2016, que sœur Claire a trouvé la mort, comme plus de 700 autres personnes. La jeune femme est décédée dans l’effondrement d’un escalier de l’école gérée par les Servantes de la Maison de la Mère, où elle enseignait la musique, alors qu’elle aidait d’autres religieuses à descendre. Cinq autres postulantes sont également décédées. Deux ans après sa mort, en 2018, la perte de Sœur Claire a conduit sa communauté à célébrer sa vie et ses réalisations dans un documentaire intitulé All or Nothing, qui est accessible en ligne gratuitement. Les religieuses se souviennent d’elle comme d'une “sœur d’une grande générosité, dotée d’un don de sympathie très particulier et d’un charisme spécial pour s’occuper des enfants et des jeunes”.

Rapidement, son témoignage de foi va toucher de nombreuses personnes et les sœurs vont diffuser des éléments de sa vie et de sa conversion. Claire était une jeune femme bien de son temps, avec une adolescence plutôt dissipée. “J’aimais beaucoup faire la fête, depuis mes 16 ou 17 ans, je passais tous mes week-ends à boire avec mes amis. Je dépensais tout mon argent en alcool et en cigarettes.” Parallèlement la jeune femme s’épanouit sur scène, elle brille dans une compagnie de théatre et se met à rêver d’une vie d’actrice. Elle tournera même dans un premier film. 

C’est alors qu’une amie lui propose un voyage gratuit en Espagne, et que Claire découvre par hasard, et trop tard pour annuler, qu’il s’agit en fait d’un pèlerinage de 10 jours avec des quarantenaires “chapelet à la main”, en pleine Semaine Sainte ! En racontant cette anecdote plus tard, Claire ajoutait, “Maintenant, je vois la manière utilisée par la Vierge pour me ramener à la maison, à son foyer, à la maison de son Fils”. Car c’est lors du Vendredi Saint, devant le Saint Sacrement, qu’elle vit une véritable rencontre avec Jésus. “Le Seigneur m’a montré comment ma folle vie blessait son Sacré Cœur. Je savais que je devais tout laisser et le suivre. Très clairement, Il me demandait de Lui faire confiance, de mettre ma vie entre ses mains et d’avoir la foi”. La jeune femme va alors prendre le voile à l’âge de 18 ans, et pendant 15 ans, elle va rayonner auprès des enfants dont elle s’occupe dans une école fondée par sa communauté, en Equateur. 

A l’annonce de l’ouverture de sa cause, le curé de la paroisse natale de Sœur Claire à Derry, le père Gérard Mongan, a expliqué qu'elle avait déjà ramené de nombreuses personnes à la foi grâce à son histoire de conversion. « Les habitants de Derry et d'ailleurs sont bouleversés par la possibilité d'avoir un jour leur propre sainte. Elle est source d’élévation pour de nombreux jeunes qui s’inspirent de sa vie, notamment de sa joie contagieuse. Nous attendons tous avec impatience l'ouverture officielle de sa cause, lorsqu'elle deviendra une servante de Dieu”.