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L’origine incertaine d’une des sept merveilles de Belgique

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Fonts baptismaux de la collégiale Saint-Barthélemy de Liège (Belgique).

Sophie Roubertie - publié le 05/10/24
Vous avez certainement déjà entendu parler des sept merveilles du monde antique. Mais connaissez-vous les sept merveilles de Belgique ? Parmi elles, de remarquables fonts baptismaux, fondus il y a plus de 900 ans, sont installés dans la collégiale Saint-Barthélemy de Liège.

À l’origine de sept merveilles de Belgique, deux idées prévalent : la première est que si les hommes se connaissent, découvrent mutuellement leurs cultures, les risques de conflits diminuent. La seconde tend à promouvoir les différentes régions et villes de Belgique, afin d’y attirer les visiteurs. Rien d’antique dans cette liste des sept merveilles de Belgique, puisqu’elle a été établie en 1978, mais elle nous permet de découvrir des chefs-d’œuvre qui seraient peut-être passés inaperçus. Comme ces étonnants fonts baptismaux, si anciens que les spécialistes ne sont même pas certains de leur origine.

Cette cuve aurait été réalisée pour l’église Notre-Dame-aux-Fonts de Liège au début du XIIe siècle. À moins qu’elle n’ait été primitivement destinée à la cathédrale Notre-Dame-et-Saint-Lambert, située à proximité. Ou peut-être a-t-elle été ramenée de lointaines expéditions. Car l’origine de l’objet n’est pas non plus établie. Il y avait d’excellents orfèvres à Liège, et il est possible qu’ils l’aient fondu, obtenant un des plus remarquables témoignages de leur maîtrise technique. Des chercheurs évoquent une possible réalisation à Byzance, destinée à Milan ou à Saint-Jean-de-Latran. On parle parfois du Xe siècle… Difficile de s’y retrouver ! Quelque soit la version choisie, on le voit bien, c’est le conditionnel qui prévaut.

Une seule certitude, sa qualité

Une certitude cependant ? La qualité de la réalisation, la finesse des hauts-reliefs. Un modèle d’orfèvrerie. La cuve est gravée de scènes de baptême. Celui de Jésus, ainsi que de plusieurs saints, rappelant la destination de ces fonts baptismaux. La fonte a été exécutée grâce à la technique de la cire perdue, en laiton, un alliage de cuivre et de zinc, additionné d’un peu de plomb, porté à fusion aux alentours de 1000°C.

Les bœufs étaient à l’origine douze, évoquant le passage du livre des Rois, dans lequel le roi Salomon commande une mer d’airain, supportée par douze bœufs, pour le parvis d’un temple. Regroupés par trois (mais est-ce bien la volonté des créateurs ?), tournés vers les quatre points cardinaux, ils sont aussi la représentation des douze apôtres envoyés en mission au monde entier. 

De douze, les bœufs sont maintenant passés à dix. Pendant la Révolution liégeoise, à partir de 1794, la cuve est cachée chez des particuliers. Cette période troublée voit aussi la destruction de Notre-Dame-aux-Fonts d’origine et de la cathédrale Notre-Dame-et-Saint-Lambert. La situation étant redevenue moins risquée pour les œuvres d’art, la cuve est restituée à l’Eglise en 1803, et attribuée à la collégiale Saint-Barthélemy. Entretemps, deux des douze bœufs et le couvercle ont disparu. Mais l’essentiel a été sauvé, et c’est toujours dans cet édifice religieux liégeois qu’il est possible de l’admirer. 

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