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Israël veut faire revenir les pèlerins en Terre sainte

Une vue de Jérsusalem et du Jardin des Oliviers, en Terre Sainte.

Valdemar de Vaux - publié le 20/09/24
Depuis le 7 octobre, les pèlerinages en Terre sainte sont à l’arrêt. Conscient de l’enjeu touristique et financier, Israël voudrait que les chrétiens reviennent. Rencontre avec le ministre du tourisme de l’État hébreu.

En Israël, la part du tourisme dans le PIB pesait en 2019 un peu plus de 8%. Le Covid et la guerre sont passés par là et cette part est désormais sous les 4%, même si l’État israélien se réjouit d’un début de reprise. Si les chiffres sont 73% en dessous de 2023, 773 928 visiteurs internationaux sont entrés en Israël depuis janvier, dont 103 511 de France (-49%), deuxième pays représenté après les États-Unis où les évangéliques ont une forte relation avec la Terre sainte.

Face à ce constat, les autorités se mobilisent et le ministre du tourisme, Haïm Katz, est venu à Paris inaugurer le stand de son pays à l’IFTM (International and French Travel Market) ce mardi 17 septembre. Une part de leur communication met en avant le Jubilé 2025 annoncé par le pape François et dont le thème est « pèlerins d’espérance ». Évidemment, l’objectif de ce Jubilé est Rome, où 800.000 Français sont attendus, mais peut-être l’invitation du Saint-Père donnera-t-elle des idées aux chrétiens désireux de visiter la Terre sainte.

Des zones tranquilles

« À Jérusalem, à Nazareth, en Galilée, les zones touristiques sont tranquilles » assure le ministre, qui ajoute que Bethléem, lieu saint majeur, ne dépend pas de lui mais de la Cisjordanie. Comprend-t-il les appréhensions de certains à partir alors que la guerre fait rage ? « Faites confiance à Dieu et à la Providence » répond-il avec une certaine légèreté, ajoutant que les voyages sont faits de rencontres et d’accueil : « Israël a beaucoup à vous donner, Israël vous attend ! ».

Vue de l'église Sainte-Catherine, à Bethléem.

Quand on lui parle des consignes données par le ministère des Affaires étrangères français, Haïm Katz rappelle qu’il ne s’agit que de conseils qui n’ont rien de contraignant. Il n’empêche qu’à la date du 1er août on lit : « Face aux risques d’escalade militaire au Proche-Orient, il demeure formellement recommandé aux ressortissants français, sauf pour des raisons impératives, de ne pas se rendre en Israël et dans les Territoires palestiniens, y compris pour des visites touristiques et familiales. »

Chez les chrétiens locaux, ces instructions françaises passent mal. Pour beaucoup de communautés religieuses et de familles, le tourisme de pèlerinage est la principale ressource financière. « Un tiers des chrétiens de Bethléem et de Jérusalem vivent directement du tourisme, et un autre tiers en vit indirectement » expliquait Mgr Shomali, évêque auxiliaire du Patriarcat latin à Aleteia en juin.

Une certaine crainte

Pour les potentiels pèlerins, les consignes officielles engendrent une certaine crainte : « Nous avons des chefs de groupe qui veulent partir, mais ils ont du mal à convaincre les pèlerins » explique par exemple Alexandre Boulay de l’agence Terres de la Bible qui organise des pèlerinages. Pour le voyagiste, partir présente un risque financier plus élevé qu’avant le 7 octobre puisque les assurances ne prennent jamais en charge les conséquences d’une guerre, mais les parcours sont sûrs et les relais locaux permettent de s’adapter au jour le jour. « Il n’y a pas d’inquiétude particulière » affirme celui qui espère voir partir un groupe dans l’automne et qui prépare une dizaine de pèlerinages pour 2025.

« C’est toujours une grâce de découvrir la Terre sainte » a d’ailleurs conclu Haïm Katz lors de notre entretien. Ni ceux qui l’ont foulée ni ceux qui l’habitent et attendent impatiemment le retour des pèlerins ne diront le contraire, mais l’on sait bien que le ministre y a aussi ses intérêts. Le Patriarche latin, Mgr Pizzaballa, a été sûrement plus convaincant lors de la messe des Rameaux quand il a lancé : « N’ayez pas peur, revenez à Jérusalem et en Terre sainte ! Votre présence est toujours une présence de paix et aujourd’hui nous avons tellement besoin de paix » !

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