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Avec les JO de Paris 2024, place à la paix et au dépassement de soi !

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Le perchiste français Thibaut Collet posant à côté de Notre-Dame , cathédrale de Paris qui accueille les Jeux olympiques et paralympiques du 26 juillet au 8 septembre 2024.

Agnès Pinard Legry - publié le 25/07/24
La France, et plus particulièrement Paris va vibrer, du 26 juillet au 8 septembre, au rythme des Jeux olympiques et paralympiques. Si l’événement et l’organisation nécessaires à son bon déroulement ont pu inquiéter ou agacer en amont, place désormais aux Jeux, ce grand moment de communion de tous les pays par le sport, et à l’esprit olympique si bien résumé par sa devise : "Plus vite, plus haut, plus fort."

L’excitation et la joie semblent enfin l’avoir emporté dans le cœur des Français et des Parisiens. Les Jeux olympiques (JO), compétition sportive la plus suivie de la planète, s’ouvrent officiellement ce vendredi 26 juillet à Paris. Et la cérémonie d'ouverture promet d'être grandiose ! Projections, des jeux de lumière et effets spéciaux... Les organisateurs ont annoncé un spectacle en douze tableaux, s’appuyant, selon le metteur en scène Thomas Jolly dans le quotidien Le Monde, "sur tous les emblèmes de la ville et les sens qu’ils produisent". un tableau spécial sera consacré à Notre-Dame de Paris. Jusqu’au 11 août ce ne sont pas moins de 10.500 athlètes représentant les couleurs de 206 pays qui vont s’affronter dans 43 disciplines. Il s'agit, certes, seulement de sport, mais l'évènement promet d'être magnifique avec tout les ingrédients ce qui font grandir les hommes : le dépassement de soi, l’esprit d’équipe, le dialogue, la réconciliation…

Paris a mis les petits plats dans les grands avec un budget de près de 9 milliards d’euros pour accueillir des millions de spectateurs. Alors bien sûr, fidèles au caractère qu’on leur prête bien volontiers, les Français ont râlé : "ça va être l’horreur dans les transports", "Paris ne nous appartiendra plus", "Les grillages défigurent la capitale"… Pourtant, à l’heure de l’ouverture des jeux, l’inquiétude et l’agacement laissent progressivement place à une excitation mâtinée de joie et de fierté. D’immenses gradins ont été installés dans des lieux magnifiques et on ferme les yeux en imaginant la clameur monter à chaque exploit à venir.

Un événement que la foi n’a pas déserté, loin de là ! Une semaine avant la cérémonie d’ouverture des jeux, le 19 juillet, l’archevêque de Paris a présidé une messe à la Madeleine en présence de délégations diplomatiques étrangères inaugurant ainsi la trêve olympique. Cette antique tradition remonte remis au goût du jour dans les années 1990 prévoit que la ville accueillant les Jeux et tous les athlètes ne soient pas attaqués pendant la durée des épreuves. En somme, son but est de préserver, dans la mesure du possible, les intérêts des athlètes et du sport en général ainsi que d’utiliser le rôle du sport pour promouvoir la paix, le dialogue et la réconciliation. L’occasion pour les chrétiens de prier tout particulièrement pour la paix, dans cette église de la Madeleine choisie comme point d’ancrage spirituel des Jeux de Paris. Mgr Ulrich a lu à cette occasion la lettre du pape François exhortant à vivre ce temps dans un "esprit de fraternité" afin de "renforcer l’unité de la nation". Cinq colombes se sont envolées à l’issue de la célébration du parvis de l’église, symbole de cette concorde devant la place du même nom à quelques dizaines de mètres.

Lâcher de colombes à l'issue de la messe en l'église de la Madeleine, 19 juillet 2024.

Afin d’habiter – et d’évangéliser – ce temps des JO, l’Église en France a lancé le programme "Holy Games" : installation d’une chapelle des sportifs en l’église de La Madeleine, routes d’été proposées aux jeunes afin qu’ils fassent découvrir aux touristes et aux curieux notre patrimoine religieux, bénédiction tous les soirs à Notre-Dame-des-Victoires des médaillées du jour… Les initiatives ne manquent pas ! À la veille de l’ouverture des JO, jeudi 25 juillet, c’est une grande veillée de bénédiction des athlètes qui s’est tenue en la basilique de Saint-Denis. C’est aussi en cette basilique que la flamme olympique conclut son périple de trois mois. Nul doute que la flamme olympique trouvera brillera d’une lueur particulière en ce lieu qui fit dire à l’abbé Suger, son architecte, en 1144 : "L’église tout entière brille de la lumière admirable et ininterrompue de vitraux resplendissants, illuminant la beauté intérieure."

Présente, la foi l’est aussi dans le village olympique avec les quelque 120 aumôniers de cinq religions qui se partagent le centre multiconfessionnel installé dans le village olympique et se relaieront de 7 à 23 heures afin d’apporter une présence spirituelle aux athlètes venus du monde entier. Parmi eux se trouve le père Jason Nioka, ordonné il y a quelques semaines pour le diocèse de Meaux, ancien judoka. S'il n'est pas devenu judoka, son expérience de sportif de haut niveau ne lui en sera pas moins nécessaire pour accomplir la mission que le Seigneur lui confie. Qui de mieux placé qu'un chrétien ayant traversé les joies et les souffrances du sport pour aider des athlètes à cheminer vers le Christ, dans une période si intense de leur vie ?

"Plus vite, plus haut, plus fort"

Événement sportif le plus suivi de la planète, les JO doivent enfin beaucoup aux valeurs chrétiennes de son fondateur, Pierre de Coubertin. Ce Français, ancien élève des jésuites, voulait faire du sport une école de dépassement, de respect et de fraternité. Il trouva au Vatican un allié précieux pour lancer les Jeux olympiques. De congrès en comités, de salons en banquets, l’idée d’éduquer par le sport fait son chemin. Son programme sportif est diffusé dans les établissements scolaires privés, où Pierre de Coubertin fera tandem avec le père dominicain Henri Didon. En 1894, il lance lors d’un colloque à la Sorbonne le projet audacieux de restaurer les jeux olympiques grecs, dans une vision renouvelée, qui magnifie le sport comme force créatrice d’une énergie vitale et comme support diplomatique de la paix internationale. C’est finalement deux ans plus tard, en 1896, qu’auront lieu les premiers JO à Athènes.

Pierre de Coubertin reçoit du père Didon la devise de son futur mouvement olympique : Citius, altius, fortius, c’est-à-dire "Plus vite, plus haut, plus fort". Comme la devise olympique, le drapeau aux cinq anneaux est encore aujourd’hui porteur d’un message de paix et de vitalité. L’Église se retrouve dans son héritage pour que le sport, selon l’appel du pape François, continue à "faire construire des ponts, abattre les barrières, favoriser des relations de paix". 

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