À quelques jours des Jeux olympiques, Paris achève de se préparer à accueillir sous une chaleur de plomb les milliers d’athlètes et de touristes venus du monde entier. À l'église de la Madeleine, en ce vendredi 19 juillet au matin, l’Église est la toute première à donner le coup d’envoi, avec la célébration de la messe d’ouverture de la "trêve olympique", une tradition qui remonte à la Grèce antique. Sous les voûtes immenses de la majestueuse église, parée pour l’occasion des couleurs olympiques, les costumes des personnalités politiques et des délégations étrangères côtoient les maillots et baskets des amoureux du sport. Présidée par l’archevêque de Paris, Mgr Laurent Ulrich, la célébration a rassemblé une centaine d’ambassadeurs, les représentants du Comité international olympique ainsi que quelques personnalités politiques françaises dont la ministre de la Culture, Rachida Dati, la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra ou encore la maire de Paris, Anne Hidalgo.
Cette messe est le moment pour l'Église de prier tout particulièrement pour la paix entre les nations, alors que la trêve olympique marque symboliquement l'arrêt des hostilités dans le monde, jusqu'au 15 septembre. "Malheureusement les guerres en cours ne cessent pas pendant les Jeux mais le désir de la paix se répand à la faveur des rencontres permises dans ces épreuves sportives", a déploré Mgr Ulrich dans son homélie, louant toutefois l'esprit de compétition qui développe, "par-dessus tout", "l'amour des adversaires qui ne sont pas des ennemis à abattre, mais des concurrents qu'on cherche à dépasser pour mieux se dépasser soi-même". "Ô que l'esprit de justice nous vient difficilement, et combien nous sentons que nos efforts doivent être inspirés par le Seigneur lui-même !", a-t-il ajouté. Portée par le talent des jeunes chanteurs de l'Académie musicale de Liesse, la célébration s'est terminée par un lâcher de colombes sur le parvis de la Madeleine.
"Seul Dieu peut adoucir le coeur des hommes"
À la sortie de la messe, la joie se lit sur les visages et il règne cette effervescence des grandes occasions. "C'est très important de se réunir pour la paix et la joie, cette cérémonie m'a rappelé le jardin d'Eden", soulève Annie*, une fidèle d'origine chinoise qui a participé à la célébration par la lecture de la prière universelle en mandarin. "C'était une très belle célébration, cela fait plusieurs semaines qu'on la prépare", se réjouit également le père Jason Nioka, tout juste ordonné prêtre pour le diocèse de Paris et aumônier des Jeux Olympiques. "Cette célébration marque le début des JO et l'Église les commence vraiment à sa place, en priant pour la paix et pour les athlètes." "C'était magnifique, toute cette énergie, la prière était puissante", ajoute le père Joseph Fitzgerald, envoyé par la Conférence épiscopale des États-Unis pour accompagner les athlètes et visiteurs américains. Daniel Hamm, catholique américain et passionné de triathlon, s'est voulu un "ambassadeur spirituel" pour les États-Unis. "Dans ma famille, on a toujours beaucoup aimé les JO, cela représente l'unité des nations", explique -t-il, un chapelet autour du cou et un autre dans la main. "C'est primordial de participer à cette messe, parce que seul Dieu peut adoucir le cœur des hommes. Il faut que Dieu rentre dans ces Jeux !"
*Le prénom a été modifié à la demande de l'intéressée.