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Que faire face à la persécution silencieuse ?

Męska ręka z różańcem

Image d'illustration.

Jean-Michel Castaing - publié le 14/07/24
Confrontés à une conspiration du silence comme ils n’en n’avaient jamais connue dans l’histoire, les chrétiens européens doivent se concentrer sur l’essentiel afin d’éviter d’être aspirés par le trou noir de l’indifférence et de l’intimidation.

En Europe, les chrétiens ne sont plus livrés aux lions ni pourchassés comme des ennemis du genre humain. Une forme inédite de persécution s’abat sur eux : celle du silence. Pas seulement par la violence ou la calomnie, mais par l’ignorance volontaire. La religion disparaît des écrans radars dans l’espace public. Aussi, rester fidèle à l’Église devient-il un acte héroïque tant cette fidélité passe pour ringarde et incongrue. Dans ces conditions, les chrétiens sont tiraillés entre l’option de rejeter en bloc le monde actuel et celle de se réfugier dans un entre-soi en attendant des jours meilleurs. Cependant, ces deux solutions ne répondent pas aux recommandations du Christ à ses disciples restés dans le monde. Alors, que faire ? Voici quatre pistes à suivre pour vivre le plus sereinement possible cette nouvelle modalité de persécution par l’indifférence (liste non exhaustive).

1Assumer le contexte de persécution silencieuse

L’acceptation du statut de persécuté découle de la prise de conscience que suivre le Christ nous vaudra toujours des ennuis, de quelque nature qu’ils soient. Les Béatitudes ne sont pas du goût du monde. Ce dernier ne se privera pas de le faire savoir aux disciples de Jésus, surtout en ces temps où ils sont devenus minoritaires et où la position de l’Église est fragilisée. "Heureux êtes-vous si l’on vous insulte, si l’on vous persécute et si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi" (Mt 5, 11). Un homme prévenu en vaut deux. 

croix, prison, discriminations, persécutions

2Relativiser le brouhaha médiatique

Devant l’omniprésence des problématiques politiques et sociétales relayées par les médias, des polémiques oiseuses complaisamment étalées sur la place publique, les chrétiens pourraient croire que les questions qu’ils portent (le salut, la vie éternelle, la charité) ne sont plus d’actualité. Rien n’est plus faux. Toutefois, pour replacer les enjeux fondamentaux portés par la foi au centre de leurs préoccupations, il est conseillé de savoir "débrancher" afin de cesser de répondre aux injonctions et sollicitations des médias qui désirent s’accaparer l’intégralité de leur attention. Cela ne signifie pas se désintéresser de la politique et de la recherche du bien commun.

3Mettre l’invisible au premier plan

Corollaire de la deuxième piste à suivre, cette troisième voie consiste à garder constamment à l’esprit que les enjeux les plus importants pour le chrétien sont invisibles aux yeux de la chair : le salut, la divinisation, l’adoption filiale par le Père, la vie éternelle. Or, afin de mieux se concentrer sur l’invisible, il est de bon conseil de se détacher de toutes les hypnoses qui accaparent notre esprit : écrans, réseaux sociaux, télévision. Au maelstrom politico-médiatique et aux stimuli des polémiques qui renaissent chaque jour, le chrétien préfèrera les sacrements et les groupes de prière. Dans cette perspective, il aura gardé d’oublier que l’Église est nécessaire au salut, malgré la doxa qui tente d’en minimiser l’importance, quand elle ne la discrédite pas. En temps de persécution, même seulement silencieuse, l’Église est la ville refuge des disciples du Christ qui met l’invisible à la portée de tous.    

Christian woman praying in church

4 Ne pas se couper du monde

Enfin, quatrième piste à suivre : se garder de s’évader dans un monde parallèle "spiritualiste". Dieu aime le monde et surtout les femmes et les hommes qui le peuplent. Se replier dans un entre-soi douillet, vivre comme dans une citadelle assiégée, serait non seulement contreproductif mais surtout contraire au message et au modèle du Christ. Au surplus, comment pourrions-nous témoigner de la Résurrection si nous restons entre nous, en snobant nos frères et sœurs ? Prendre conscience de la persécution n’implique aucun repli sectaire. L’Esprit Saint rend forts. À l’amour du prochain qu’il met en nos cœurs, l’Esprit ajoute la force d’aller rejoindre nos frères et sœurs dans les périphéries qu’ils habitent. La joie et la consolation de l’Esprit compensent amplement les tourments de la persécution.

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