Son modèle à la guerre ? Leclerc ! Quoi d'étonnant pour un général que de s'inspirer de ce militaire aux nombreux exploits, de la Bataille de France à celle de Koufra, en passant par la libération de la Normandie et de Strasbourg ? C'est ce que confie le général François Lecointre, ancien chef d'état-major des armées, dans un entretien au Figaro. Mais le général d'armée ne réserve pas son admiration qu'au maréchal Leclerc de Hauteclocque... D'ailleurs, son modèle par excellence n'a dirigé aucune armée - sur Terre du moins - et n'est autre que le Prince de la Paix. "Je relisais l'autre jour quelque chose sur mon oncle, qui est mort en Algérie à 23 ans, et qui répondait à un de ses oncles prêtre : Le Christ, c'est ma vie", confie-t-il. "La figure qui m'inspire le plus, c'est le Christ. Je ne vois pas d'autre figure plus importante que celle-là."
Homme de guerre et catholique
Le feu, le sang, la mort, le bien et le mal, la foi du soldat, le sacrifice... Toutes ces questions épineuses sont abordées sans détour, avec acuité. "Quand on fait la guerre, on va tuer des gens et on ne va pas seulement risquer sa vie. D'ailleurs, je pense que le fait de risquer sa vie est acceptable pour un soldat parce que précisément, cela lui permet de rééquilibrer le tabou absolu qu'il transgresse en allant donner la mort", confie le général, auteur du livre Entre guerres paru récemment aux éditions Gallimard. Omniprésent sur le terrain, proche de ses hommes, le général Lecointre s'est notamment fait connaître à Sarajevo pour un fait d'armes majeur : la dernière charge à la baïonnette menée au sein de l'armée française, en 1995, alors qu'il était capitaine du 3e régiment d'infanterie de marine. Son expérience le pousse à évoquer sa foi catholique avec pudeur. "J’estime qu’une vie impossible à sacrifier est une vie perdue", confie ainsi le général à Famille Chrétienne avant de citer le philosophe tchèque Jan Patocka : "Une vie qui n’est pas disposée à se sacrifier est une vie amputée dont la mort s’est déjà emparée dans son dos."
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