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La Résurrection, antidote à l’esprit revanchard

Esperanza
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Jean-Michel Castaing - publié le 31/03/24
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En vivant de l’intérieur la victoire pascale du Christ, nous nous approprions la victoire de son amour sur la haine, la vengeance et le ressentiment.

On peut légitiment s'étonner que le Christ ressuscité des morts ne soit apparu qu'à ses disciples et sympathisants. Comment expliquer ce choix ? Est-ce le désir de rester dans l'entre-soi de la petite communauté qu'il avait commencé à former sur les routes de Galilée ? Non, la raison principale est que seule la foi est capable de reconnaître Celui qui est entré dans la vie de Dieu le jour de Pâques. Cette vie n'est pas perceptible par nos sens charnels : seule la foi peut l'atteindre. Voilà pourquoi le Christ s'est manifesté aux seules personnes qui avaient cru en lui, même imparfaitement, durant son existence terrestre. Notons au passage que c'est le Ressuscité qui a l'initiative de ses apparitions. Il se donne à voir : la perspicacité et le désir des disciples n'y ont  aucune part.

Le Christ n'a jamais voulu humilier personne

Cependant, la question rebondit : pourquoi ce choix si restreint des bénéficiaires des apparitions pascales ? Le Christ n'est-il pas le Sauveur du monde ? Son message et son règne ne concernent-ils pas tous les hommes ? En fait, le Christ n'est apparu qu'à ses familiers (Marie-Madeleine, les Onze, les pèlerins d'Emmaüs) parce qu'il ne veut pas imposer son règne. Il est venu conquérir les cœurs, non prendre une revanche sur son échec. Il n'a pas désiré vaincre ses ennemis et prendre une revanche sur eux en les humiliant par un triomphe d'empereur romain après sa levée d'entre les morts. Il attend d'eux au contraire le repentir suscité par la prédication de ses apôtres, comme ce sera le cas le jour de Pentecôte après le discours de Pierre (Ac 2, 37-38). 

La victoire de Pâques est celle de l'amour

Ainsi, la Résurrection constitue-t-elle un antidote efficace aux pulsions revanchardes et vengeresses qui sont parfois les nôtres après avoir essuyé un échec ou une humiliation. En priant et en intériorisant dans nos âmes la victoire de Pâques, l'Esprit de Jésus transforme peu à peu nos poussées de violence en zèle missionnaire et en prière pour nos adversaires.  Mission impossible ? L'Esprit saint, le Maître de l'impossible, est là précisément pour convertir nos cœurs à la douceur du Ressuscité !

Contre la fatalité de la loi du plus fort

Enfin, cette leçon de la Résurrection est également valable dans le domaine politique.

"Ressuscité, [Jésus] paraît échapper totalement à la politique, comme il échappe au pouvoir de ceux qui l'ont mis à mort, écrivait le bibliste Jacques Guillet. Il aurait pu manifester sa victoire d'une façon visible, apparaître à Jérusalem, se faire reconnaître d'un peuple en délire et retourner ses adversaires. Alors il eût fait un geste politique sur le terrain même où ces politiques se plaçaient, il eût simplement démontré la loi du plus fort et prouvé qu'une fois de plus l'homme rejoint spontanément la victoire. Il n'était vraiment pas nécessaire que le Fils de Dieu mourût pour apporter cette démonstration qui s'impose tous les jours. Mais il eût alors laissé la politique à sa fatalité et prouvé que décidément il n'existait aucun espoir de la mettre au service de l'homme et de la vérité" ("Jésus-Christ dans notre monde", DDB).  

[EN IMAGES] Les plus belles représentations de la Résurrection :

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