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Jérusalem n’est pas au bon endroit

Jérusalem, ville sainte, terre sainte, Israël, Palestine

Vue aérienne de la vieille ville de Jérusalem.

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Valdemar de Vaux - publié le 18/11/23
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Dieu se révèle aux hommes conformément à sa nature. Lui qui est Amour se dit délicatement, Lui qui est tout-puissant se montre dans ce qui est petit et fragile. Un exemple ? Le choix de Jérusalem comme capitale de son peuple, alors que la géographie n’y est pas favorable.

"Jérusalem, des montagnes l’entourent ; ainsi le Seigneur : il entoure son peuple maintenant et toujours"(Ps 124, 2). L’homme de Dieu qu’est le psalmiste ne s’y trompe pas : le Créateur se révèle à travers sa création. Les collines arborées de Judée sont ainsi le signe de la sollicitude du Dieu-Amour pour le peuple qu’il a choisi. Et à qui il a donné un lieu pour s’y rendre présent, Jérusalem, où Salomon construisit le Temple. 

Le choix de ce site géographique n’est pourtant ni évident ni favorable, mais pour qui veut bien lire entre les signes, voilà de quoi admirer la délicate toute-puissance – seul Dieu rend possible cet oxymore – de Celui qui s’est éminemment révélé dans un petit bébé le jour de Noël. 

Un lieu presque dénué d’eau potable

Dans leur magnifique bande-dessinée Histoire de Jérusalem publiée en 2022, l’historien Vincent Lemire et le dessinateur Christophe Gaultier font dire au narrateur – qui est un olivier du mont éponyme : "Pas facile de comprendre comment cette petite ville perdue au milieu des montagnes est devenue le nombril du monde". Et de mentionner tous les inconvénients d’une telle situation : climat rude et très contrasté (contrairement à ce que l’on imagine généralement), éloignement des routes commerciales qui passent au sud et à l’ouest, difficulté d’accès…

Parmi ces tares, une a particulièrement déterminé la vie de la cité hiérosolymitaine : Jérusalem est presque dénuée d’eau potable. La Bible s’en fait largement l’écho à travers des développements historiques mais surtout spirituels. Les habitants de la capitale de Judée doivent ainsi agrandir l’espace urbain, construire remparts, puits et tunnels, dans l’espoir de ne pas être assoiffés, surtout en temps de siège (cf. 2R 20). 

Prendre conscience de sa dépendance

La ville dépend principalement de la source du Gihon, mot hébreu qui pourrait être traduit par "jaillissement". En effet, encore aujourd’hui, l’eau sourd par intermittence, toutes les deux ou trois heures. Un phénomène naturel qui a donné lieu à une réinterprétation prophétique : le peuple doit mettre sa confiance en Dieu, qui demeure présent même si son action pourrait sembler imprévisible. Isaïe reproche ainsi aux hiérosolymitains d’avoir voulu s’appuyer sur leurs propres forces, ce qui leur vaudra bientôt une défaite militaire infligée par une armée ennemie comparée…à des fleuves puissants (cf. Is 8, 6-9). 

Pour les croyants, ce choix de Jérusalem, parce qu’il est justement inattendu, révèle aux hommes la nature de Dieu. Le Créateur ne s’est pas trompé, mais il a permis que son peuple s’installe à cet endroit pour prendre toujours plus conscience de sa dépendance. "Mes chemins ne sont pas vos chemins" dit le Seigneur (Is 55, 8). Et saint Paul : "Lorsque je suis faible, c’est alors que je suis fort." (2 Co 12, 10)

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