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Les peuples de la Bible : les Samaritains, honnis d’Israël, aimés par Jésus

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Le Samaritain s'arrêtant sur son chemin pour secourir l'homme mourant. Gravure anonyme du milieu du XIXe siècle.

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Philippe-Emmanuel Krautter - publié le 09/05/23
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La Samarie et ses habitants sont bien connus des lecteurs de la Bible dans laquelle ils sont cités à de multiples reprises dès le premier Livre des Rois. Mais c’est surtout avec Jésus que les Samaritains seront évoqués, et ce, à contre-courant de leur mauvaise réputation…

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Le premier Livre des Rois dans l’Ancien Testament relate la naissance de la ville de Samarie sur la montagne du même nom  (1 R 16, 23-24) :

En la trente et unième année du règne d’Asa, roi de Juda, Omri devint roi sur Israël, pour douze années, et il régna six ans à Tirsa. Puis il acheta le mont de Samarie à Sémer, au prix de deux lingots d’argent. Il fortifia la montagne et donna à la ville qu’il avait bâtie le nom de Samarie, du nom de Sémer, le maître de la montagne.

Nous sommes au IXe siècle av. J.-C. et ce monarque  - Omri - qui sera le père du fameux roi Achab, l’époux de Jézabel, peut s’enorgueillir d’être le fondateur de la célèbre cité et de sa région. Située entre la Méditerranée et le Jourdain, la Samarie offre un paysage montagneux et aride dont la ville de Samarie ainsi bâtie et  proche de Sichem deviendra la capitale du royaume d’Israël.

Une mauvaise réputation

Cependant, rapidement, les Samaritains acquerront une mauvaise réputation, leur roi Omri, puis son fils Achab, faisant tout ce qui était répréhensible au regard de Dieu nous dit la Bible (1 R 16, 31-33) :

Acab, fils d’Omri, fit ce qui est mal aux yeux du Seigneur, plus encore que tous ceux qui l’avaient précédé. Son moindre tort fut d’imiter les péchés de Jéroboam, fils de Nebath, car il prit pour femme Jézabel, fille d’Ethbaal, roi des Sidoniens, et il alla servir Baal et se prosterner devant lui. Il lui dressa un autel, dans le temple de Baal qu’il avait construit à Samarie. Acab fabriqua aussi le Poteau sacré d’Ashéra. Par ses actions Acab ne cessa de provoquer l’indignation du Seigneur, Dieu d’Israël, plus encore que tous les rois d’Israël qui l’avaient précédé. 

Le péché d’idolâtrie et de paganisme allait ainsi condamner ce monarque et son pays aux yeux des Juifs pour qui les Samaritains seront dès lors dignes du plus grand mépris. La chute de ce fameux royaume en – 721 av. J.-C. pour devenir successivement une province assyrienne, babylonienne, perse, grecque et romaine ne permettra nullement de relever sa mauvaise réputation… Il faudra attendre le Nouveau Testament pour que les choses s’inversent quelque peu et surtout les actes et paroles de Jésus.

Jésus et les Samaritains

En effet, ce sera surtout avec le Nouveau Testament que le nom des Samaritains ressortira de manière récurrente dans les propos et paraboles de Jésus. Contrairement à leur mauvaise réputation, le Christ les évoquera souvent de manière élogieuse. Néanmoins, soulignons que Jean rapporte cependant dans son Évangile à côté des paroles de Jésus cet antagonisme ancien et traditionnel entre Samaritains et Juifs (Jn 4, 9) :

La Samaritaine lui dit : “Comment ! Toi, un Juif, tu me demandes à boire, à moi, une Samaritaine ?” – En effet, les Juifs ne fréquentent pas les Samaritains.

Un peu plus loin toujours dans ce même Évangile, des propos très durs témoignent également de cette inimitié entre Juifs et Samaritains (Jn 8, 48-49) :

Les Juifs répliquèrent : “N’avons-nous pas raison de dire que tu es un Samaritain et que tu as un démon ?” Jésus répondit : “Non, je n’ai pas de démon. Au contraire, j’honore mon Père, et vous, vous refusez de m’honorer.”

Jésus ira même encore plus loin avec sa fameuse parabole du "Bon Samaritain",  une expression scandaleuse qui était une contradiction dans les termes – et une provocation – pour les Juifs de son époque. L’épisode est bien connu mais mérite d’être rappelé tant il témoigne du message radical présenté par Jésus (Lc 10, 30-35) :

Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho, et il tomba sur des bandits ; ceux-ci, après l’avoir dépouillé et roué de coups, s’en allèrent, le laissant à moitié mort.Par hasard, un prêtre descendait par ce chemin ; il le vit et passa de l’autre côté. De même un lévite arriva à cet endroit ; il le vit et passa de l’autre côté. Mais un Samaritain, qui était en route, arriva près de lui ; il le vit et fut saisi de compassion. Il s’approcha, et pansa ses blessures en y versant de l’huile et du vin ; puis il le chargea sur sa propre monture, le conduisit dans une auberge et prit soin de lui. Le lendemain, il sortit deux pièces d’argent, et les donna à l’aubergiste, en lui disant : “Prends soin de lui ; tout ce que tu auras dépensé en plus, je te le rendrai quand je repasserai.” 

Cet enseignement accessible à tous se passe de commentaires et témoigne du message novateur de Jésus pour qui compassion et charité transcendaient tous les interdits et inimitiés.

Ce message au cœur des Évangiles demeure d’autant plus vivant qu’une poignée de Samaritains sont encore présents à notre époque en Israël et en Cisjordanie…

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