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Nantes : le mystère du chemin de croix de Saint-Similien

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L'une des stations du chemin de croix de l'église Saint-Similien (Nantes).

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Victor Nexon - publié le 25/04/23
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C'est une drôle de découverte faite par Rémi Fruchard tandis qu'il flânait au marché aux puces de la place Viarme, à Nantes : là devant lui, les stations de chemins de croix volées quelques jours plus tôt dans sa paroisse.

Voilà une découverte qu'il ne s'attendait certainement pas à faire en chinant, comme à son habitude, parmi les brocanteurs du samedi réunis sur la place Viarme, à Nantes. Quelle ne fut pas en effet la surprise de Rémi Fruchard, médecin à la retraite et fidèle de Saint-Similien, lorsqu'il aperçoit, parmi les antiquités exposées, trois des stations de chemin de croix du XIXe siècle volées quelques jours plus tôt dans sa paroisse les 10 et 11 mars. Le choc est d'autant plus grand que c'est sa propre épouse qui avait constaté leur vol. Un paroissien avait alors porté plainte.

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© Laurence et Rémi Fruchard

Après le vol, le couple s'est rendu dans "un dépôt d'objets religieux où sont entreposés tableaux, crucifix et objets de culte ne servant plus et attendant d'être réemployés. "On nous a alors donné un chemin de croix complet, des chromolithographies de style sulpicien que l'on a accroché le 31 mars", précise Rémi Fruchard. C'est alors que le plus surprenant se produit : un nouveau vol a lieu dès le lendemain et une station de ce nouveau chemin de croix est dérobée.

Le voleur, "un monsieur qui présente bien"

L'histoire aurait pu s'arrêter là mais c'est alors qu'un nouveau rebondissement se produit : au marché aux puces qu'il fréquente avec assiduité tous les samedis matin, à deux cents mètres seulement de l'église, Rémi Fruchard remarque les stations III et VIII manquantes à la suite du premier vol. Après avoir appelé la police, ils constatent que sur le livre recensant l'ensemble des ventes du brocanteur figurent le nom et l'adresse du voleur, "un professeur à la retraite qui volait dans les églises, y compris la quête", un "monsieur qui présente bien" selon lui : achetée pour 50 euros, le commerçant a ensuite revendu l’oeuvre pour près de 400 euros.

Une belle marge donc, sans que le brocanteur ne sache, selon le paroissien, que ces tableaux étaient le fruit d'un larcin : "Quand le brocanteur a voulu connaître la provenance de ces tableaux, le voleur a répondu que son frère possédait une chapelle en ruines et qu'il cherchait à se débarrasser de son mobilier et qu'il pourrait même lui apporter d'autres objets." Au total, trois des quatre stations volées ont été retrouvées. Un soulagement pour Rémi Fruchard, très attaché à son église et qui, malgré les vols, demeure résolu : "Notre église est ouverte toute la journée et le restera. Notre curé était désolé certes mais ne nous sommes pas laissés abattre, nous avons pris la décision d'aller de l'avant."

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