Le Burkina Faso a vécu fin septembre son deuxième coup d’État militaire en moins d’un an. Alors que la menace terroriste s’intensifie dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, vient s’ajouter une instabilité politique depuis l’annonce par des soldats vendredi 30 septembre de la démission de ses fonctions du chef de la junte, Paul-Henri Sandaogo Damiba, pour le remplacer par un jeune capitaine de 34 ans, Ibrahim Traoré. Face à cette situation et alors que s’ouvre en octobre le mois missionnaire pour l’Église, l'archevêque de Ouagadougou, Mgr Philippe Nakellentuba Ouédraogo, a déclaré avec force : "Notre réponse à la kalachnikov, c’est la prière."
Nous devons intensifier notre prière en ce mois d'octobre en faveur de la paix, dans notre pays et dans le monde entier.
"Comment témoigner de l'amour et de la miséricorde de Dieu face au terrorisme meurtrier qui plonge dans le désespoir la vie quotidienne d'hommes et de femmes, victimes directes ou collatérales de cette violence injuste et inutile ?", s’interroge ainsi l'archevêque. Et de détailler sa réponse : "Notre réponse à la Kalachnikov est la prière. Cela signifie que nous devons intensifier notre prière en ce mois d'octobre en faveur de la paix, dans notre pays et dans le monde entier."
Pour mémoire, le Burkina Faso est le théâtre depuis plusieurs années d’attaques terroristes et d’enlèvements suivis d’assassinats, que ce soient de laïcs ou de religieux. Depuis 2015, ces attaques terroristes ont fait près de 2.000 morts et quasiment deux millions de déplacés. Dans cette situation, le cardinal Ouédraogo rappelle que "face aux défis du terrorisme et de l'instabilité politique, l'Église, étroitement liée au monde et à son histoire, ne peut qu'être un signe et un témoignage de solidarité en promouvant un monde d'amour et de fraternité".