Enlevé fin mai dans le nord-ouest du Nigeria, le père Stephen Ojapah a passé un mois en captivité, retenu en otage par ses ravisseurs, des hommes proches du groupe terroriste Boko Haram. Libéré fin juin, il a partagé son témoignage auprès de l’agence de presse Catholic News Agency. Un témoignage simple, humain mais aussi empli de foi. Âgé de 38 ans, le père Stephen Ojapah n’a pas passé un jour de sa vie de prêtre sans prier pour les prêtres, religieux et religieuses enlevés, torturés et tués quasi-quotidiennement par des terroristes au Nigeria. Une situation qui est devenue bien réelle pour lui lors de son enlèvement dans la nuit du 25 au 26 mai.
"Pendant les trois premières heures, j'étais traumatisé et je pouvais à peine me tenir debout", confie-t-il. "Ils m'ont battu et m'ont insulté, mais je n’arrêtais pas de m'évanouir." Très vite, il réalise que son enlèvement n’est pas un acte aléatoire. "Ils savaient exactement ce qu’ils faisaient et il est devenu clair qu'ils ne le faisaient pas seulement pour l'argent." Les jours et les heures de marche s’enchaînent. "Nous avons prié le chapelet en silence pendant la marche", se souvient Ojapah. Il a également récité des mots d'un psaume qu'il connaissait de mémoire. "Les mots nous ont calmés, nous donnant l'impression d'être à l'abri du danger", a-t-il déclaré.
Les religieux disent que les voies de Dieu sont impénétrables. Dieu écrit droit sur une ligne tordue.
Finalement, après plus de 30 jours entre les mains des terroristes, le père Ojapah est libéré. Je ne pensais pas que je pourrais un jour pardonner à mes ravisseurs », reprend-t-il. "Mais après quelques semaines, je l’ai fait, et cela n’a fait qu’approfondir mon amour pour Jésus". Et d’ajouter : "Les religieux disent que les voies de Dieu sont impénétrables. Dieu écrit droit sur une ligne tordue."
Avec près de 210 millions d’habitants, le Nigeria est l’un des pays les plus peuplés au monde. Il souffre d’une insécurité rampante et préoccupante. Théâtre de violences djihadistes depuis douze ans dans le nord-est, de mouvements séparatistes au sud-est, de pilleurs au nord-ouest, le pays voit maintenant l’insécurité gagner le sud-ouest. Les massacres de chrétiens ainsi que les enlèvements et assassinats de prêtres soulèvent l’indignation et la colère de nombreux religieux et évêques pour qui la situation sécuritaire du pays est devenue hors de contrôle.