Grièvement blessé lors de l’attentat de Saint-Étienne-du-Rouvray, Guy Coponet, aujourd’hui âgé de 92 ans, a livré un récit poignant pétri d’espérance chrétienne devant la cour d’assises spéciale de Paris au quatrième jour du procès. Un témoignage douloureux sur le martyre du père Hamel et sur ce qu’il a lui-même traversé (il a été contraint par les deux terroristes de filmer la mort du prêtre avant de recevoir lui-même plusieurs coups de couteau dont un à la gorge, ndlr). Alors qu’il gît au sol, "faisant le mort" et "se maintenant le cou" comme il pouvait, ce catholique pratiquant confie avoir prié.
Je n’y suis pour rien si j’ai été sauvé ce jour-là à quelques minutes près. On fait confiance en la présence qui nous habite.
"Toute la présence spirituelle qu’on continue à avoir, quand on est à moitié dans le coma, c’est un drôle de truc. Ça tourne, on rentre en prière perpétuelle", a-t-il raconté. Récitant dans la salle d’audience à haute voix d’un ton puissant et fragile, phrase par phrase, la prière du Je vous salue Marie, il s’arrête sur la dernière phrase : "Et à l’heure de notre mort". "C’est sur ces mots, quand je finissais ma prière à Marie, que j’ai entendu la porte s’ouvrir", se remémore-t-il.
Aux questions du président de la cour d’assise, Franck Zientara, et des avocats, les réponses de Guy Coponet irradient de sa foi, de son espérance. C’est peut-être sa réponse à la dernière question de l’avocate générale lui demandant s’il a pu dire tout ce qu’il espérait que Guy Coponet a achevé de bouleverser l’ensemble des personnes présentes. Sa réponse n’a été rien d’autre que la prière d’abandon de Charles de Foucauld. "Dans tout ce qui s’est passé, je n’y suis pour rien", a-t-il assuré en préambule avant d’enchaîner : "Seigneur fais de moi ce qu’il te plaira. Quoi que tu fasses de moi je t’en remercie, je suis prêt à tout, j’accepte tout." "C’est ça le moteur, la force", conclut-il. "Je n’y suis pour rien si j’ai été sauvé ce jour-là à quelques minutes près. On fait confiance en la présence qui nous habite."