Le premier exemple de chaire à prêcher de l'histoire peut être attribuée à la tribune d'airain construite par Salomon qui s'y tenait en tendant les mains vers le ciel et placée au Temple pour y parler au peuple de Dieu.
Au début du Moyen Âge, la chaire désigne le siège de l'évêque. Construit en bois, il comportait un haut dossier et des accoudoirs. On l'appelle aujourd'hui "cathèdre". Ce meuble symbolisait la fonction d'enseignement et d'autorité de l'évêque.
A partir du XIIe siècle, les prêtres utilisent un pupitre surélevé ou une estrade mobile pour les prédications. Ils étaient placés dans le chœur et souvent en bois. Progressivement, des chaires à prêcher fixes apparaissent et sont généralement placées dans la nef pour se rapprocher des fidèles. Un abat-voix, positionné au-dessus de la chaire, permet d'éviter que la voix ne se perde. Dès le Moyen Âge, l’Église exige que la prédication soit comprise de tous et donc prononcée en langue vernaculaire.
Placée généralement à la gauche de la nef, considéré comme "le côté de l'Évangile", la chaire prend place sur un pilier ou sur un mur. Elle est constituée d'une "cuve" dans laquelle se positionne le prédicateur. Un escalier permet d'y accéder. L'abat-voix peut être fixé sur le mur ou sur un dossier rattaché à la cuve.
Visuellement, la chaire à prêcher s'orne de décor de plus en plus fastueux au fil des siècles. Les yeux des fidèles s'y tournent pendant une longue partie de la messe, il est donc important alors que son ornementation soit à la hauteur de celle de l'église. En bois sculpté, en marbre ou en pierre, les chaires accueillent des ornementations diverses et les symboles y sont souvent nombreux. L'Esprit saint, sous la forme d'une colombe, rappelle que le prédicateur doit écouter l'inspiration divine. Des anges, des trompettes et des instruments variés évoquent la puissance de la parole. La présence des évangélistes quant à elle rappelle que l'homélie doit d'abord éclairer les fidèles.