Aux premiers siècles du christianisme, la liturgie n'autorisait pas à mettre sur l'autel autre chose que l'évangéliaire et la pyxide — le boîtier contenant l'hostie consacrée — pour respecter le caractère sacré de la table eucharistique. Derrière l'autel était donc aménagé un rebord permettant de placer tous les objets liturgiques nécessaires à la célébration de la messe. Au fil du temps, le simple gradin se transforme en retable que l'on décore. Les saints sont alors les sujets principaux.
Au XIe siècle, le retable s'agrandit et devient de plus en plus imposant au point de se transformer en un vaste panneau représentant les fêtes liturgiques. Suivant les régions et la richesse des églises, les retables, mobiles ou fixes, étaient construits en bois, en stuc, en pierre sculptée et parfois en marbre. Les sujets variés, sculptés ou peints, étaient toujours l'occasion d'un catéchisme imagé tout en étant le signe de la dévotion des commanditaires et des fidèles. Les vies de Jésus, de la Vierge Marie et des saints étaient ainsi le plus souvent mis à l'honneur.
À la fin du Moyen Âge, les retables se complexifient. Certains comportent plusieurs panneaux. On les appelle diptyque (pour deux), triptyque (pour trois), polyptyque... D'autres se composent de volets que l'on ferme ou que l'on ouvre en fonction des temps liturgiques, ce qui permet de laisser apparaître différentes scènes. Une prédelle — bande étroite peinte sous la scène principal et placée horizontalement sur toute la largeur — peut également se rajouter et permet à l'artiste d'aborder d'autres thèmes, en lien ou non avec le sujet principal du retable.
Plus tard, on commence à intégrer le tabernacle au cœur du retable. Ensemble, les deux éléments forment un monument décoratif cohérent et le tabernacle, où repose le Corps du Christ, est ainsi magnifié par cette immense structure qui l'entoure.