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Elles ont choisi d’accoucher sans péridurale

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Anna Ashkova - publié le 17/10/21 - mis à jour le 21/10/24
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Les femmes sont peu nombreuses à accoucher sans péridurale, cette anesthésie loco-régionale qui réduit, voire supprime les douleurs lors de l'accouchement. Pourtant certaines décident de relever le défi. Retour sur leurs motivations et conseils de préparation.

Envie de garder le contrôle, rester mobile pour accompagner la descente du bébé, éviter l’injection d’un anesthésique local ou volonté d’être plus vite d’aplomb après la naissance... Autant de raisons qui motivent les futures mamans à accoucher sans péridurale. En France, une femme sur cinq fait ce choix selon la dernière enquête nationale périnatale

Actrice de son accouchement

Marthe était angoissée par la grande aiguille libératrice et les complications éventuelles qui pouvaient survenir en cas de péridurale. « Je voulais que mon accouchement se passe le plus naturellement possible. Je ne voulais pas de surmédicalisation », explique la jeune femme. « Je voulais être le plus possible actrice de mon accouchement, ne pas rester sur le lit, « attachée » de tous les côtés, pouvoir me déplacer, marcher, gérer mes douleurs… », confie pour sa part Sarah qui a accouché sans péridurale pour son troisième enfant. 

« Je ne vois pas l’accouchement sans péridurale comme une fin en soi, mais comme une façon d’être davantage actrice, décisionnaire, poursuit la jeune maman. Si le déroulement de l’accouchement fait qu’on finit par demander une péridurale, c’est un choix qui est probablement opportun et dans ce sens pourquoi pas. Le plus important d’après moi est qu’on puisse avoir un projet d’accouchement propre, ne pas être intimidée par le fait de ne pas être une professionnelle et s’autoriser à avoir un avis sur la question, voire un désir ».

Un défi à relever

Pour Anastasie, la péridurale apparaît comme une substance chimique qui chamboule le corps. « La péridurale rend la douleur moins vive ou l’enlève complètement. La douleur ne se rend pas au cerveau qui commande les glandes endocrines. Celles-ci arrêtent donc de produire les hormones nécessaires à l’accouchement (prostaglandines, ocytocine, endorphines, puis adrénaline au moment de la poussée). Pourtant, ces hormones aident non seulement la mère mais aussi l’enfant. Je ne voulais pas qu’elles soient bloquées par la péridurale », explique cette jeune mère qui a accouché de ses deux enfants sans péridurale.

Ma mère a toujours accouché sans péridurale. A ma quatrième grossesse, je me suis dit que je pourrais aussi y arriver.

Enfin, pour certaines, il s’agit d’une forme de challenge personnel pour se prouver que l’on en est capable. « Ma mère a toujours accouché sans péridurale. A ma quatrième grossesse, je me suis dit que je pourrais aussi y arriver. D’autant plus que je n’avais plus cette appréhension de l’accouchement. Je savais comment ça allait se dérouler et je connaissais la douleur que j’allais ressentir », explique Carmen.

Une solide préparation pour mieux supporter la douleur

Beaucoup tirent leur chapeau à celles qui comme Marthe ou Sarah relèvent ce qui s’apparente à un véritable défi. Et pour cause, qui dit accouchement naturel dit douleur. Pour y faire face, Sarah s’est surtout conditionnée psychologiquement : « Je me suis préparée principalement dans ma tête. J’ai imaginé le plus possible les moments où j’allais craquer pour pouvoir les dépasser le jour J. J’ai lu pas mal de choses sur la visualisation de l’obstacle (dans ce cas, la douleur) pour être capable de passer par-dessus le jour de l'accouchement. Bien sûr, j’ai pris quelques cours de préparation (respiration, positions), mais je pense que c’est le mental qui a le plus compté ».

Même son de cloche du côté de Carmen : « Pendant le travail, je me réconfortait à l’idée que j’en ai que pour quelques heures, et après je verrai mon bébé. J’ai aussi beaucoup prié. Je me suis complètement remise entre les mains de Dieu. Durant le travail, j’ai récité la prière du cœur et Je vous salue Marie ».

Celles qui souhaitent avoir des clefs pour gérer la douleur disposent de plusieurs outils : sophrologie, haptonomie, exercices de respiration... Marine a suivi des cours pour femmes enceintes. « Le jour J, ce sont surtout les différentes positions, le ballon de mobilisation et les douches chaudes qui m’ont aidé à mieux gérer ma douleur, confie-t-elle. Le pic de douleur ne durait que quelques secondes et les intervalles entre les contractions étaient plus longs. Ces quelques minutes me permettaient de me détendre rapidement, voire de m'assoupir et reprendre des forces avant l’arrivée d’une nouvelle vague de douleur ». Anastasie, quant à elle, a opté pour des cours de chant prénatal. « On aurait dit des chants celtiques », sourit la trentenaire. Pour soulager ses premières contractions, elle a aussi passé plusieurs dans un bain chaud.

Aucun regret ou presque…

Pour d’autres, en revanche, les cours n’étaient pas d’une grande aide le jour J. « Mes contractions étaient si fortes que je n’arrivais même pas à respirer. Je hurlais de douleur, mais il était déjà trop tard pour poser la péridurale », se souvient Marthe, qui a décidé pour son deuxième accouchement d’opter pour la péridurale.

Une fois le bébé entre les bras, c’est le calme après la tempête. « Je ne jugerai jamais une femme qui a accouché avec une péridurale, c’est une question très intime et personnelle, à l’instar de l’allaitement. Ce que je sais, c’est que je recommencerai sans hésiter », confie Anastasie. Aucun regret non plus pour Carmen : « J’ai vécu une expérience inestimable ! Je suis contente d’avoir réussi ».

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