separateurCreated with Sketch.

Les précieux conseils de Thérèse de Lisieux pour discerner et accomplir sa vocation

Sculpture en bronze de sainte Thérèse de Lisieux à 11 ans, réalisée par Fleur Nabert, Chapelle Notre Dame du sourire, Lisieux (Normandie).

whatsappfacebooktwitter-xemailnative
Aliénor Strentz - publié le 30/09/21 - mis à jour le 30/09/22
whatsappfacebooktwitter-xemailnative
Thérèse Martin, une religieuse carmélite française, désirait « passer son Ciel à faire du bien sur la terre ». Aujourd’hui, elle continue encore de nous livrer ses précieux conseils.

Dans ses manuscrits autobiographiques rassemblés dans Histoire d’une âme, sainte Thérèse de Lisieux expose avec simplicité la naissance précoce de sa vocation. Tout a semblé si évident pour cette personnalité déterminée et confiante! Pourtant, "la petite Thérèse" a des conseils à nous donner sur le discernement et l’accomplissement de notre vocation. En voici cinq qui se dégagent à la lecture de ses écrits.  

1Développer sa vie intérieure

Thérèse de Lisieux ne s’est pas posée des questions pendant des lustres pour savoir quelle était sa vocation. Elle s’est présentée à elle de façon évidente car elle avait une vie intérieure très développée, et ce dès ses plus tendres années. 

Lorsqu’elle est encore élève à l’Abbaye, vers l’âge de neuf ans, une maîtresse de l'Abbaye lui demande ce qu’elle fait les jours de congé lorsqu’elle est seule. Elle lui répond qu’elle « pense ». - Mais à quoi pensez-vous ? lui dit la religieuse. - Je pense au bon Dieu, à la vie, à l’éternité… enfin je pense !... », lui répond Thérèse. La religieuse rit beaucoup. Elle comprend que Thérèse, toute petite qu’elle est, pratique déjà l’oraison… Or l’oraison est tout autant un chemin d’intimité avec le Seigneur qu’un chemin de vérité sur soi.

Si vous vous demandez pendant des mois, des années même quelle est votre vocation, c’est tout simplement qu’il y a des questions primordiales que vous ne vous êtes pas posées, et que vous avez besoin de vous occuper de votre vie intérieure avant tout. 

Astuce : Rédigez un journal spirituel, où comme Thérèse, vous pourrez noter votre vie intérieure, au fil des jours. Au début, cela ne sera pas facile, mais demandez à Thérèse de vous aider à écrire, y compris vos souvenirs. En relisant votre journal, vous comprendrez ce qui compte vraiment pour vous, ainsi que votre relation à Dieu et au prochain. Ecrivez en toute sincérité, sans vous mentir à vous-même.

2Se demander : « pour qui suis-je ? »

Lors d’une session d’enseignement à Paray-le-Monial, Mgr Yves Le Saux donna ce conseil précieux : pour trouver sa vocation, il faut passer de la question shakespearienne "Qui suis-je ?" (celle du Roi Lear) à la question plus constructive "Pour qui suis-je ?". Pour qui êtes-vous ?

Thérèse a répondu très tôt à cette question. Elle voulait entrer au Carmel pour deux catégories de personnes principalement : les pécheurs loin de Dieu et les prêtres. Elle savait qu’elle donnerait sa vie au Carmel pour eux. Cela lui a donné des ailes pour braver par la suite tous les obstacles qui n’ont pas manqué de se dresser sur son chemin.

Songeons à de nombreuses autres personnes qui nous ont marqués par leur engagement : Mère Teresa, Sœur Emmanuelle ou encore l’Abbé Pierre qui se sont donnés pour les plus pauvres par exemple. Et vous, qui voulez-vous consoler, fortifier, aimer d’un amour de prédilection ?...

Astuce : Écrivez dans votre journal spirituel pour qui vous voulez vous donner tout particulièrement, et pourquoi. Choisissez-vous un saint qui s’est engagé pour les autres, et qui vous accompagnera et vous soutiendra dans votre cheminement.

3Passer de la chimère à la réalité

Avant d’embrasser concrètement une vocation, il est fréquent de tomber dans le piège des images d’Epinal. On s’imagine le mariage d’une façon très naïve ou encore la vie consacrée comme l’imitation à la lettre de la vie de tel ou tel saint ayant vécu plusieurs siècles auparavant.

Thérèse Martin elle-même nous révèle dans ses manuscrits n’avoir compris sa vocation que quelque temps avant son entrée au Carmel, lors d’un pèlerinage en Italie. Elle s’imaginait les prêtres "plus purs que le cristal". Elle les découvre "faibles et fragiles". Thérèse comprend dès lors la vocation des carmélites de prier pour les prêtres.

Astuce : Écrivez toutes les images qui vous viennent sur la vocation que vous souhaitez embrasser. Choisissez-vous un ou plusieurs référents de confiance, des aînés qui vivent déjà cette vocation et confrontez vos images à leurs propres descriptions de la réalité qu’ils vivent. Y a-t-il une grande différence ? Votre vision est-elle quelque peu chimérique ?

4Surmonter les obstacles un par un et persévérer

L’entrée de Thérèse au Carmel est précédée d’une multitude d’obstacles à sa vocation, qu’elle parvient à surmonter un par un. Convaincre son oncle Isidore qui songe au scandale que pourrait provoquer l’entrée de sa nièce à seulement quinze ans au Carmel de Lisieux, mais aussi les ecclésiastiques…jusqu’à demander à son père de l’accompagner à Rome pour supplier le Pape Léon XIII en personne de la laisser entrer au Carmel ! La "petite Thérèse" ne manque ni de détermination ni d’audace.

Elle vit comme une grande épreuve son attente de trois mois qui lui semble interminable, tout en reconnaissant que cette épreuve l’a fait beaucoup "grandir dans l’abandon et dans les autres vertus."

Suite à son entrée au Carmel, Thérèse devra encore persévérer dans sa vocation, au-delà des épreuves qu’elle décrit dans ses manuscrits : "les coups d’épingles des créatures", autrement dit les réflexions désagréables des Sœurs et autres petites humiliations ; le danger de se laisser infantiliser par ses sœurs aînées qui la surnomment encore "le petit roseau" ; faire face à la sécheresse dans l’oraison lorsque "Jésus se cache", ou encore surmonter sa grande tristesse devant la maladie puis l’internement de son père à l’asile…

Thérèse accueille les épines aussi bien que les roses. Au-delà des épreuves, elle se dit mue par une grande paix intérieure. 

Astuce : Écrivez sur votre journal les obstacles qui se dressent devant vous dans l’accomplissement de votre vocation. Au-delà des souffrances et des obstacles, vous sentez-vous néanmoins porté par une grande paix intérieure ? Si oui, vous avez trouvé votre vocation !

5Comprendre le sens profond de la vocation

En septembre 1896, soit un an avant sa mort, Thérèse s’écrit : "Ma vocation, enfin je l’ai trouvée !". Cette réflexion de Thérèse est pour le moins étonnante, au vu de sa détermination précoce et de ses huit années déjà passées au Carmel. Que veut-elle dire par là ? Elle a en effet l’intuition que la vocation ne consiste pas à "être quelqu’un" (une carmélite, un prêtre, un missionnaire, etc.), mais qu’elle nous est donnée pour transformer notre quotidien en actes d’amour extraordinaires. En un mot, résume Thérèse, "ma vocation, c’est l’Amour."

Astuce : Imaginez un instant que vous ne puissiez pas accomplir la vocation que vous avez choisie (devenir mère/père, ou encore médecin, etc.). Votre vie serait-elle pour autant gâchée à jamais ? Comment pouvez-vous vivre cette vocation ouverte à tous proposée par Thérèse, la vocation à l’Amour, aujourd’hui même, au cœur de votre quotidien ?

Aliénor Strentz est docteur en ethnologie-anthropologie, enseignante et fondatrice du blog « Chrétiens heureux ».

Vous avez aimé cet article et souhaitez en savoir plus ?

Recevez Aleteia chaque jour dans votre boite e−mail, c’est gratuit !

Vous aimez le contenu de Aleteia ?

Aidez-nous à couvrir les frais de production des articles que vous lisez, et soutenez la mission d’Aleteia !

Grâce à la déduction fiscale, vous pouvez soutenir le premier site internet catholique au monde tout en réduisant vos impôts. Profitez-en !

(avec déduction fiscale)