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Acteur infatigable, Jean-Paul Belmondo a vécu sa vie avec passion. « Et si mon corps ne me permet plus de réaliser des cascades, de foncer à bord d’une Ferrari, de courir d’un tournage à un autre, d’une représentation à la suivante, il ne m’empêche pas de tout revivre, comme si c’était hier, comme si c’était aujourd’hui. Je mesure, en vous la racontant, combien j’ai aimé la balade, combien elle a été joyeuse, folle, riche, semée d’amitié et d’amour », s’amusait-il à écrire, avec nostalgie, dans Mille vies valent mieux qu’une (2016). Jean-Paul Belmondo, c’était l’heureux gagnant de tous les spectateurs, pour son jeu, son talent, son énergie, sa joie, mais aussi pour le drame qu’il mêlait à l’action. Il en aura d’ailleurs rassemblé pas loin de 160 millions dans les salles. Et ce n’est pas seulement au cinéma de perdre l’un de ses prophètes, mais aussi à la France de perdre l’un de ses fidèles représentants.
Il a 20 ans le jour où il monte pour la première fois sur les planches d’un théâtre, 25 pour sa première fois à l’écran. Depuis, il ne s’était pas arrêté, sauf les dernières années de sa vie. Ses rôles sont aussi riches et nombreux que l’homme, qui ne tient pas en place. On se souvient surtout de ceux, pleins de fraîcheur, où il renvoyait d’un regard ou d’un mot toute tristesse ou lugubre pensée. Et d’Henri Verneuil à Gérard Oury, il n’a travaillé qu’avec les plus grands cinéastes du moment. Il nous a fait pleurer dans L’As des as (1982) ou Le Professionnel (1981), dont le succès tient aussi à la célèbre musique d’Ennio Morricone. Il nous a donné des envies de liberté et de soirées d’ivresse dans Un singe en hiver (1962), où il donne la réplique à Jean Gabin et lance avec dédain : « Une paella sans coquillages, c’est comme un gigot sans ail, un escroc sans rosette : quelque chose qui déplaît à Dieu! ».
Mais il nous a surtout bouleversés dans Léon Morin, prêtre (1961), fait rire et rêver dans L’Homme de Rio (1964), dans lequel il déclame son célèbre : « Accroché par la mâchoire, j’avais envie de rire », ou encore dans Cartouche (1962) où il campe un fougueux chef de bande ; nous a fait vivre les plaisirs de la douce folie et de la liberté dans Pierrot le fou (1965). Il nous a fascinés avec ses cascades, dont il était expert et pour lequel il ne se faisait jamais doubler, dans Les mariés de l’an II (1971), Le magnifique (1973) ou Les Tribulations d’un Chinois en Chine (1965). Gouailleur, toujours prêt à vivre le plus intensément possible et à tout égayer dans sa vie, toujours authentique et d’une simplicité désarmante, Jean-Paul Belmondo savait donner aux rôles le pouvoir d’entraîner le spectateur avec lui, d’entrer dans sa vie, de changer le cours d’une journée.