À Viuz-en-Sallaz (Haute-Savoie), c’est dans un avion que la chapelle de l’École catholique d’apprentissage par l’automobile (ECAUT) a élu domicile.
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Quand on prend la route de Viuz-en-Sallaz en Haute-Savoie, impossible de passer à côté. Un magnifique “Noratlas”, également appelé “Nord 2501”, avion mythique de l’armée française en service entre 1950 et 1980, trône majestueusement à l’entrée de l’École catholique d’apprentissage par l’automobile (ECAUT). Si la surprise est déjà de taille, attendez d’ouvrir la porte de la carlingue… À l’intérieur, parfaitement conservé, se trouve désormais une chapelle pour le moins insolite. “Quasiment chaque jour nous avons des curieux qui s’arrêtent et nous demandent de visiter”, raconte à Aleteia Anne-Marie Vaudaux, co-fondatrice de l’école en 1988.
Le pilote c’est le Seigneur et l’hôtesse de l’air la Vierge Marie.
L’histoire de cette chapelle singulière est intimement liée à celle du père Léon Doche, l’autre fondateur de l’école. Passionné d’automobile et d’aéronautique, le père Doche avait toujours eu dans l’idée d’installer la chapelle de l’établissement dans un avion. “Il aimait dire que le pilote était le Seigneur et l’hôtesse de l’air la Vierge Marie”, se souvient avec émotion la co-fondatrice. “Pour lui la symbolique de l’avion était puissante, elle invite à suivre le Seigneur et à prendre de la hauteur”.
Un avion offert par l’armée de l’air
Gardant cela dans un coin de sa tête, il se passe de longs mois avant que le projet se réalise. Le père Doche partage volontiers son idée. Son important réseau fait le reste. Jusqu’à cet appel de l’armée de l’air qui leur annonce la mise à la retraite d’un avion “Noratlas”. “C’était inespéré !”, raconte Anne-Marie Vaudaux. “Le seul problème c’est qu’il fallait aller le chercher à la base aérienne de Châteaudun, en Eure-et-Loir et que nous étions en Haute-Savoie”.
Après quelques semaines de réflexion et d’échanges, un des responsables de la base appelle l’école pour leur dire qu’ils vont finalement mettre en place un convoi exceptionnel afin de l’acheminer. “Imaginez-vous : ils ont démonté l’avion à la base de Châteaudun, l’ont transporté en pièces détachées jusqu’ici et, pendant un mois, trois mécaniciens de l’armée de l’air sont restés ici afin de le remonter”.
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Depuis, les quelque 90 élèves que compte l’établissement scolaire peuvent s’y recueillir s’ils le souhaitent. Il y a trois ans, l’appareil a subi une série de travaux de restauration. Le cockpit, les verreries, la carlingue, “tout a été restauré afin de concilier son esprit avec sa nouvelle vocation de chapelle”. À l’intérieur, une statue de la Vierge baptisée Notre-Dame de l’air a été réalisée par un sculpteur amateur de la région. “À l’image de l’hôtesse de l’air qui va offrir aux passagers des rafraîchissements, la Vierge offre ici à ceux qui viennent se recueillir le corps et le sang du Christ”. Autre élément symbolique du lieu : le tabernacle. “Il s’agit d’un globe terrestre moulé dans du plexiglas”, détaille Anne-Marie Vaudaux. Pour l’ouvrir et accéder au ciboire, il faut basculer l’hémisphère nord vers l’arrière. “Les noms des différents continents sont gravés sur la sphère et le Seigneur, lui, est présent au cœur de ce monde”.
Découvrez en image cet avion transformé en chapelle :