En canonisant celui que l’on appelle communément "le Saint" en 1232, moins d’un an après sa mort, le pape Grégoire IX imagine-t-il alors la popularité dont bénéficiera Antoine de Padoue tout au long de l’Histoire ? Certes, certains signes pouvaient déjà laisser présager une telle aura. Au lendemain de sa mort déjà, la sainteté d'Antoine semble acquise aux yeux de certains et dans les rues de Padoue, sa montée au ciel est célébrée comme une véritable fête. "Le saint est mort", s’exclame-t-on. Lors de sa canonisation, le clocher de Lisbonne, ville dont Antoine est originaire, sonne quant à lui miraculeusement pour signifier les retrouvailles de ce serviteur de Dieu avec son sauveur.
Plus de 800 ans plus tard, la dévotion à ce franciscain est toujours vivace. Mieux, elle semble mystérieusement continuer à se développer ! C’est du moins ce dont témoigne la revue qui lui est consacrée, Le Messager de saint Antoine, un mensuel tenu par les franciscains de Padoue distribué à 400.000 lecteurs chaque mois rien qu’en Italie et traduit dans de multiples langues dont le français. Sur la page du courrier des lecteurs, les témoignages, louanges et remerciements adressés au saint fleurissent tels des ex-voto modernes. Au saint, les abonnés semblent tout confier : leurs joies, leurs peines, mais aussi leurs problèmes très concrets de pertes d’affaires ou d’examens à passer. Et du ciel, le saint déverse son flot de grâces.
C’est sans doute de cette manière qu’opère le miracle Antoine de Padoue depuis tout ce temps : son étonnante proximité de prédicateur continue de toucher les cœurs. Que ce soit en se rendant auprès de sa tombe à Padoue ou à travers les pages de cette revue, nombreux sont les fidèles à lui faire une confiance absolue et à voir à lui un intercesseur puissant. Il faut dire que les miracles rapportés sur saint Antoine relèvent pour certains de l’extraordinaire. Sa foi était telle qu’il est allé jusqu’à demander à une mule de se prosterner devant l’eucharistie pour prouver à un hérétique que le Seigneur était bien présent dans cette hostie !
Une revue pour répandre l'enseignement du saint
À travers leurs multiples rubriques, les franciscains de Padoue continuent de distiller les riches enseignements du saint, dont la langue, précieuse relique, est encore vénérée à la basilique saint Antoine de Padoue. Chaque mois, ils commentent les écrits de ce docteur de l’Église pour mieux en faire ressortir leur incroyable actualité. La vie du saint, balloté par la main de Dieu, constitue aussi un bel exemple d’abandon à la Providence dont chacun peut s’inspirer. C’est bien parce qu’il se retrouve pris dans une tempête qu’Antoine débarque en Sicile et rejoint ensuite la ville de Padoue. En acceptant l’imprévu dans sa vie, il laisse Dieu le conduire pour accomplir sa vocation de grand prédicateur et adversaire des hérésies.
À travers ces pages, les franciscains de Padoue racontent encore comment ils s’inspirent toujours de la ferveur missionnaire d’Antoine pour continuer à servir les plus pauvres au XXIe siècle. Il faut en effet rappeler que le Portugais est d’abord parti au Maroc pour annoncer le Christ. Que ce soit au Sri Lanka, en Terre sainte ou en Italie, les moines disciples d’Antoine continuent à mener une œuvre missionnaire d’envergure en reconstruisant des écoles, en venant en aide à des victimes du terrorisme ou en nourrissant les plus pauvres. En lisant cette revue, le lecteur contribue à sa petite échelle à ces chantiers missionnaires.
Fervents priants, les franciscains de Padoue n’en oublient pas de vivre bien ancrés dans le temps présent. Chaque mois, la revue traite un grand thème d’actualité avec un regard franciscain et permet à un témoin d’analyser ce sujet. L’Histoire, la famille, l’art ou encore le cinéma font partie des thématiques traitées par Le Messager de saint Antoine. Cherchant sans cesse à décrypter le monde qui nous entoure, la revue offre aussi bon nombre de respirations spirituelles qui ne manquent pas de nourrir le lecteur. Plus encore qu’un mensuel, elle incarne la ferveur d’une communauté réunie autour d’un saint décidément intemporel.