"Nul art n’est plus complexe que celui de la médaille. Sous des dehors attrayants, il cache des difficultés presque insurmontables. À une extraordinaire sûreté de main, l’artiste est forcé de joindre des qualités cérébrales de premier ordre. La perfection doit être d’autant plus grande que le champ d’action est restreint", déclarait Charles Saunier, historien d’art, en 1899. Un art à la fois technique, créatif et minutieux dans lequel excelle Anne Kirkpatrick, ancienne institutrice devenue sculpteur puis artiste médailleur dans le Gers. Secondée par son fils Bruce et son équipe elle crée des médailles de baptême originales, dans une recherche constante de simplicité, de douceur et de beauté. Le résultat est tout simplement sublime !
C’est dans son atelier de Rozès, un petit village à une trentaine de kilomètres d’Auch, qu’Anne Kirkpatrick s’adonne de longues heures à son art et à sa passion : la création de médailles de baptême. Une vocation que l’on peut baptiser de tardive puisqu’elle a d’abord exercé pendant de nombreuses années le métier d’institutrice en classes maternelles. Sa passion pour l’univers de la petite enfance n’est pas étrangère à son style artistique : simple, doux, frais, spontané et expressif.
En 1996, elle a l’opportunité de créer une Vierge pour la place de Rozès. Un pari réussi qui l’amène à se spécialiser dans la sculpture de statues monumentales. Elle crée un saint Saturnin pour un autre village gersois, restaure des statues d’église, façonne différents groupes statuaires pour Lourdes, Béziers, Paris, Auxerre et des bustes pour des musées ainsi que pour le Liban. L’art religieux devient son sujet de prédilection. En 2004, une maison de médaillistes lui demande de créer un modèle de médaille de baptême. Dix ans plus tard, ils décident, avec son fils, de créer leur propre société, Anne.K, basée uniquement sur ses créations.
Tandis qu’Anne imagine, esquisse puis crée le relief de la médaille sur un disque plat de vingt centimètres de diamètre, son fils lui, réduit le modèle à l’aide d’une machine appelée le tour à réduire.
Et dans l’atelier de l’entreprise, il transforme l’œuvre de sa mère en petite matrice d’acier qui lui serviront ensuite à frapper les médailles avec l’aide de son épouse Adèle et de son équipe familiale.
Une entreprise familiale comme il y en a peu : regroupant en un seul lieu talent artistique et savoir-faire artisanal, le tout ancré dans une foi profonde et partagée.
« Je veux que ce soit beau »
« Pour les médailles, je commence avec de la pâte à modeler. J’aime lui donner une forme comme pour attirer ma pensée vers mes mains. Si la courbe d'un visage m'émeut, je sens qu'il faut la respecter. Lorsque le visage est enfin là, il m'est soudain familier. C'est comme si je le reconnaissais ». Anne Kirkpatrick n’a pas autre chose en tête lorsqu’elle crée, corrige et recorrige ses créations : « Je veux que ce soit beau. Je veux toucher les gens par la beauté et l’harmonie que je cherche à faire émerger à travers les médailles », confie-t-elle. Faire naître la simplicité, laisser prédominer une impression de spontanéité, donner vie à l’ensemble du sujet, voilà ce qui motive cette artiste pour qui « l’art, quel qu’il soit, est quelque chose de religieux », dans la mesure où « l’art est une représentation d’autre chose ». Et alors l’art devient un chemin pour relier l’homme à Dieu.
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