Le pape François inaugure le mois marial aux pieds de l’image miraculeuse qui, depuis des siècles, ne cesse de dispenser grâce et réconfort spirituel aux Romains, mais pas seulement… Le Chapelet à la “Mère du Divin Amour” est comme “une vague de tendresse de Marie qui se manifeste dans la prière et dans un élan pour donner corps à ses inspirations, telles de petits trésors aux pieds de la Très Sainte Trinité”, lit-on en introduction du chapelet à Notre-Dame du Divin Amour. Et le réciter – où se joindre à distance — à l’endroit-même où la Vierge, le 4 juin 1944, a exaucé la prière des Romains de les préserver des horreurs de la guerre en échange de la promesse de “corriger et améliorer leur conduite morale”, est aujourd’hui, comme par le passé, une nouvelle invitation à faire vœu et promesse de conversion sous son aile.
Lire aussi :
Le chapelet, une prière adaptée à notre mode de vie
À 17 heures, ce 1er mai, tous les catholiques sont invités par le pape François à “s’unir spirituellement” au chapelet qu’il présidera au sanctuaire Notre-Dame du Divin Amour, et à le prolonger tout au long du mois de mai, en priant tout particulièrement pour la paix en Syrie et dans le monde entier. Ce pèlerinage est le second pèlerinage du Saint-Père à ce sanctuaire, après celui du 14 mai 2014. Benoît XVI, le 1er mai 2006, s’y était rendu pour confier à Marie “les besoins de l’Église et du monde entier” marqués par “de nombreuses zones d’ombre”, comme les guerres et le terrorisme.
Sur les ruines d’un vieux château
L’histoire du sanctuaire remonte à l’année 1740, lorsque qu’un pèlerin se rendant à Saint-Pierre s’était perdu et fut attaqué par des chiens fous. Terrorisé, cet homme, dont l’identité n’a jamais été révélée, avait levé les yeux vers la tour du château Castel Leva en ruines et aperçu une image de la Vierge à l’Enfant, surmontée d’une colombe représentant l’Esprit saint, le “Divin Amour”. Il avait hurlé “Ô ma Madone, pitié !”, et les chiens s’étaient enfuis. L’histoire a rapidement attiré de nombreux pèlerins. En 1745, le pape Benoît XIV ordonna la construction d’une église sur le site du miracle, où les pèlerins devinrent si nombreux qu’”on ne distinguait plus le jour de la nuit” et “accourraient toujours plus pieux, recevant de nombreuses grâces”, rapportent les chroniques de l’époque.
De Pie XII à Jean Paul II
Au cours de la seconde guerre mondiale, le sanctuaire a été touché par un bombardement puis reconstruit à la demande de Pie XII et du peuple romain après leur vœu exaucé, en juillet 1943, pour sauver Rome de la destruction. Le nouveau sanctuaire, inauguré par Jean Paul II le 4 juillet 1999, comprend une maison pour les pèlerins, un séminaire, une résidence de consultation psychologique pour les personnes consacrées, un centre sportif pour les jeunes et la maison de prière Saint-Luc. Des milliers d’anciens ex-voto à l’intérieur de l’église témoignent des grâces demandées et reçues en ce sanctuaire, dont une par le coureur cycliste Eddie Merckx qui y a laissé son vélo. « Faites, ô notre Mère, que jamais personne ne vienne à ce sanctuaire sans recevoir dans le cœur la consolante certitude du Divin Amour », avait prié Jean Paul II lors de l’inauguration, en le nommant « le nouveau sanctuaire de Rome ». Le saint Pape s’y est rendu trois fois : le 1er mai 1979, le 7 juin 1987 et le 4 juillet 1999.