separateurCreated with Sketch.

Les catholiques adorent-ils Marie ?

whatsappfacebooktwitter-xemailnative
La rédaction d'Aleteia - aleteia - publié le 09/04/14
whatsappfacebooktwitter-xemailnative

Dans la piété catholique, Marie est la Mère de Jésus et, à ce titre, mérite un culte particulier. Mais l’adoration est réservée à Dieu seul. En fait, nous adorons Dieu et nous vénérons la Sainte Vierge, mère de Dieu.

Pour qu’Aleteia poursuive sa mission, faites un don déductible à 66% de votre impôt sur le revenu. Ainsi l’avenir d’Aleteia deviendra aussi le vôtre.


Je donne en 3 clics

*don déductible de l’impôt sur le revenu

09/04/14

L’Eglise enseigne que le culte de l’adoration est réservé à Dieu seul. Bien que les catholiques n’adorent pas Marie, la bienheureuse Vierge est légitimement honorée dans l’Eglise sous le titre de Mère de Notre-Seigneur Jésus-Christ (article de foi, défini par le Concile d’Ephèse) et de fidèle servante de Dieu.

Les catholiques distinguent différents types de cultes, dont l’un, spécifique, réservé  à Notre-Dame. Le concile Vatican II exhorte vivement les fidèles à exprimer concrètement cette vénération envers la Mère de Dieu, tout en avertissant à la fois contre tous excès contre la vérité  et une « étroitesse d’esprit injustifiée », quand la dignité unique de la Mère de Dieu est en cause.

L’Eglise catholique fait la distinction entre trois types de vénération : "latria" (latrie, culte d’adoration qui n’est rendu qu’à Dieu seul), "dulia" (dulie, honneur réservé aux saints et anges du Ciel) et l’ « hiperdulia" (hyperdulie, culte particulier réservé à la seule Bienheureuse Vierge). Entre le culte de latrie et  celui de dulie, il existe une différence de nature : « Dulie» et «latrie» sont aussi distantss que la créature du Créateur.

Le Concile Vatican II  l’affirme clairement : « aucune créature en effet ne peut jamais être mise sur le même pied que le Verbe incarné et rédempteur ».  (LG 62). Cette déclaration vaut également pour la Mère de Dieu : « Ce rôle subordonné de Marie, l’Église le professe sans hésitation » (LG 62).

Bien que le Concile invite à un juste culte envers Marie, vivement encouragé parmi les fidèles, il avertit de s’abstenir de tout excès  et  « exhorte vivement les théologiens et ceux qui portent la Parole de Dieu à s’abstenir avec le plus grand soin, quand la dignité unique de la Mère de Dieu est en cause, à la fois de tout excès contraire à la vérité et non moins d’une étroitesse injustifiée.  L’application à la Sainte Écriture, aux écrits des Pères et des docteurs, à l’étude des liturgies de l’Église, sous la conduite du magistère, doit leur faire mettre dans une juste lumière le rôle et les privilèges de la bienheureuse Vierge, lesquels sont toujours orientés vers le Christ, source de toute vérité, sainteté et piété. Qu’ils se gardent …de toute parole ou de tout geste susceptibles d’induire en erreur (sur la véritable doctrine de l’Église) soit nos frères séparés, soit toute autre » (LG 67).

Par conséquent, l’Église catholique n’encourage pas un culte d’adoration de Marie. Les éventuels excès parmi les fidèles sont contraires à l’enseignement explicite de l’Église et ne représentent pas une juste pratique catholique. Nombre de protestants, par une certaine réaction contre quelques dévotions exagérées diffuses dans la piété catholique, ont tendance à ignorer complètement Marie.

D’autre part, concernant le culte envers Notre-Dame, l’Eglise catholique suit la tendance des Saintes Ecritures.  Nous en trouvons un exemple dans Luc 1, 28.30: "L’ange entra et lui dit : « Réjouis-toi, comblée de grâce, le Seigneur est avec toi; bénis sois-tu entre toutes les femmes. (…) Et l’ange lui dit: Sois sans crainte, Marie ; car tu as trouvé grâce auprès de Dieu ».

Un autre exemple dans Luc 1, 41-45: «  Et il advint, dès qu’Elisabeth eut entendu la salutation de Marie, que l’enfant tressaillit dans son sein et Elisabeth fut remplie de l’Esprit Saint Alors elle poussa un grand cri et dit : bénie es-tu entre les femmes et béni le fruit de ton sein.  Et comment m’est-t-il donné que vienne à moi la mère de mon Seigneur  Car, vois-tu, dès l’instant où la salutation a frappé mes oreilles, l’enfant a tressailli d’allégresse en mon sein. Oui, bienheureuse celle qui a cru en l’accomplissement de ce qui lui a été dit de la part du Seigneur
.

Remplie de l’Esprit Saint, Elisabeth honore Marie, bénie entre les femmes, elle se sent honorée d’être en sa présence, car elle est la Mère de notre Seigneur Jésus.  Dans ce passage, ni l’ange ni Elisabeth ne  semblent pécher en honorant Marie ni diminuer le culte d’adoration dû à Dieu. Bien au contraire,  les deux exemples montrent que ce traitement est approprié et ne diminue en rien le culte dû à Dieu.

Ces deux passages de Luc se basent sur  la première partie de la forme la plus commune de la dévotion mariale: la prière de l’Ave Maria. La première phrase de la prière – «Je vous salue Marie, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous» – est une traduction simple et ancienne de la salutation de l’ange à Marie.  La phrase suivante– « vous êtes bénie entre toutes les femmes et le fruit de vos entrailles, Jésus, est béni " –est empruntée à la salutation d’Elisabeth à Marie.
 
En honorant Marie, les catholiques suivent l’exemple de Jésus. Dans son petit livre « Traité de la vraie dévotion à la Sainte Vierge », l’écrivain du XVIIIe siècle, saint Louis-Marie Grignion de Montfort, souligne que, Jésus n’ayant pas péché, aurait donc obéi au quatrième commandement – honorer père et mère – et qu’ainsi, nous devons imiter Jésus en honorant comme il convient Marie.

Cependant, selon certains, Luc 11, 27-28  est un exemple que Jésus  rejette le culte dû à Marie: « Or il advint, comme il parlait ainsi, qu’une femme éleva la voix du milieu de la foule et lui dit : « Heureuses les entrailles qui t’ont porté et les seins que tu as sucés ! ». Mais il dit : Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu et l’observent ! ».  Mais  nous, nous savons par d’autres passages,  qu’il est juste de réserver un culte spécial à Marie.  Plus encore : Jésus souligne que la foi de Marie est plus importante que son rôle de Mère. La dernière phrase de la salutation d’Elisabeth n’est-elle pas : « Oui bienheureuse celle qui a cru en l’accomplissement de qui lui a été dit de la part du Seigneur ! » (Lc 1, 45).

Article traduit de l’édition portugaise d’Aleteia par Elisabeth de Lavigne

Vous avez aimé cet article et souhaitez en savoir plus ?

Recevez Aleteia chaque jour dans votre boite e−mail, c’est gratuit !

Aleteia vit grâce à vos dons

Permettez-nous de poursuivre notre mission de partage chrétien de l'information et de belles histoires en nous soutenant.