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La communion quotidienne, grâce ou pratique excessive ?

KOMUNIA ŚWIĘTA
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Edifa - publié le 18/09/20 - mis à jour le 23/09/22
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Communier tous les jours ne pousserait-il pas à considérer l’Eucharistie comme quelque chose de banal ? Ou au contraire, est-ce un chemin de sanctification ?

Communier souvent, est-ce bien utile ? Voilà une question que ne se serait jamais posée le roi saint Louis. Il "entendait" deux messes chaque jour, comme on disait alors, c’est-à-dire qu’il assistait successivement à deux "messes basses" mais, comme tous les frères mineurs et les dominicains de son siècle, il ne communiait que sept fois par an, aux grandes fêtes. Ce n’était pas par manque de confiance en Dieu, mais en vertu d’un immense respect qu’on avait alors pour le corps du Christ reçu dans la communion : on ne communiait qu’après s’y être longtemps préparé.

Aujourd’hui, grâce aux exhortations vigoureuses lancées par Léon XIII, puis par saint Pie X pour qu’on revienne à la pratique primitive de l’Église, les chrétiens trouvent normal de communier chaque fois qu’ils vont à la messe. Et, comme les règles du jeûne eucharistique se sont considérablement assouplies, il n’y a plus guère d’efforts à fournir pour communier, quelle que soit l’heure de la messe. Tant et si bien que très nombreux sont aujourd’hui les chrétiens qui vont communier tous les dimanches et même tous les jours alors qu’ils ne se confessent presque jamais ou qu’ils ne font que rarement oraison ! Que faut-il en penser ?

Communier le plus souvent possible, à une condition

La communion ne produit tout son fruit que si, dans les heures qui précèdent, nous redisons intensément à Jésus que nous avons besoin de Lui et que nous Le supplions d’envahir notre cœur. Après avoir communié, il faut aussi que nous prenions le temps de Lui parler. Alors, notre corps à corps eucharistique s’épanouira en un vrai cœur à cœur, qui se prolongera toute la journée.

Le Curé d’Ars mettait en garde ses confrères contre l’habitude qu’ils avaient trop souvent de se précipiter sur le journal aussitôt leur messe dite, au lieu de poursuivre le dialogue avec Celui qu’ils venaient de tenir en main et de donner aux fidèles. D'autres personnalités vénérables osaient dire que l’oraison était plus importante que la communion quotidienne : "L’oraison est toujours possible, ne serait-ce que quelques minutes. La communion ne suppose pas toujours la vertu : on peut se rendre coupable de communier au corps et du sang du Seigneur. L’oraison de chaque jour ne veut point dire qu’on soit vertueux, elle est cependant une preuve qu’on travaille sérieusement à le devenir".

Continuons à communier le plus souvent possible, si nous en avons pris la bonne habitude. Mais que ces communions soient le sommet de nos journées. Un sommet qu’on se prépare à gravir et dont on redescend "dans les mains de Jésus", le cœur plein de joie.

Abbé Pierre Descouvemont

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