Benoît, futur baptisé : “J’ai laissé mon cœur parler”

Benoît, 32 ans, conseiller en gestion de patrimoine, n’aime pas faire les choses à moitié. Depuis qu’il a découvert Dieu et qu’il est entré en catéchuménat, le jeune homme l’assure : "J’apprends à lâcher prise. " Et quoi de mieux qu’un baptême par immersion pour incarner ce lâcher prise ? "Je l’ai vu en 2023 lors de la vigile pascale à la paroisse étudiante de Toulouse et j’ai été impressionné. C’était un tel acte d’abandon et de confiance !" Dès qu’il a pu, il en a fait la demande auprès du père Simon d’Artigue, curé de la cathédrale Saint-Étienne de Toulouse où il s’apprête à recevoir le baptême lors de la Vigile pascale. Ce dernier a accepté et l'a également proposé cette année pour la première fois aux 23 autres catéchumènes. "Ce n’est pas un symbole, pour moi le baptême par immersion c’est ressentir cette vie nouvelle dans chaque cellule de mon corps, poursuit-il. Je voulais cette étape pour renaître à nouveau."

Une renaissance qu’il doit à sa fiancée Clarence avec qui il se marie cet été. "Quand j’ai rencontré Clarence fin 2022, j’ai tout de suite été illuminé par sa foi", déclare-t-il avec émotion. "C’est assez inexplicable, je vois comment elle s'émerveille de tout avec une joie profonde et sans a priori. Pour la première fois je me suis dit que la foi ne devait pas être si froide ou sectaire que ça." Au bout de quelques semaines de relation, par curiosité, Benoît décide de l’accompagner un dimanche à la messe à Notre-Dame de la Daurade. "Et là, ça a été le choc : la messe était incroyable avec 300 à 400 étudiants qui chantent d’une même voix. Il s’est passé quelque chose d’extraordinaire, j’ai ressenti l’appel à ce moment-là."

Alors, bien sûr, suivre la messe pour la première fois n’est pas évident. "J’étais un peu mal à l’aise à certains moments car je ne connaissais pas le formalisme de la messe, etc.", reconnaît-il. "Mais j’ai ressenti une vibration assez inexplicable dans mon cœur. Ça a été le point de départ. Je me suis dit dans la foulée que je devais aller voir plus loin, que je comprenne. C’est là que j’ai commencé à vouloir rencontrer Jésus." Progressivement il lâche prise sur ses peurs, les injonctions…" Mais à chaque fois que j’accompagnais Clarence à la messe, il me manquait quelque chose. Comme si je n’étais pas encore suffisamment digne de son amour, comme si Jésus m’attendait encore. J’ai donc sauté le pas en demandant le baptême."

À l’été 2023, il se rapproche de sa paroisse et est finalement reçu en septembre par l’une des accompagnatrices du catéchuménat, Claudine. Seul hic, Benoît et Clarence ont prévu de partir en Australie et en Nouvelle-Zélande pendant un an. "J’ai été très ému par sa qualité d’écoute", poursuit-il. "Je lui ai expliqué que nous partions dans deux semaines pour six mois. Je lui ai dit que si c’était trop compliqué de démarrer mon catéchuménat à distance je reviendrai vers elle plus tard." Après avoir échangé avec le père Simon d’Artigue, Claudine revient vers lui en lui confirmant qu’il peut entrer en catéchuménat à distance. "Nous avons un groupe WhatsApp avec des conseils de lecture, des questions partagées etc. J’ai pu ainsi démarrer mon catéchuménat tout en vivant avec Clarence notre aventure." Et à son retour, il poursuit son catéchuménat… sur place.

Alors que la date de son baptême approche, il pense à sa famille. "Je viens d’une famille très athée. Mes parents m’ont mis pas mal d’injonctions sur la religion et l’Église en raison d’un passif", poursuit-il. Ses parents ayant divorcé lorsqu’il était petit et n’ayant plus de relation avec son père, c’est à sa mère, son beau-père et sa sœur qu’il a annoncé son baptême. "Quand je leur ai dit, je pensais qu’ils allaient me juger mais pas du tout, explique encore Benoît. Ils étaient circonspects car ils ne m’ont pas éduqué dedans et ils ne m’ont pas posé plus de questions. Ils l’ont accepté très simplement." "C’est la première fois que je ressens dans mon cœur cet amour paisible, cette plénitude dans ma vie. C’est un tel cadeau si précieux, inestimable que je ne pouvais pas ne pas le partager", songe-t-il en passant à sa famille. "Mais bon, parfois tout le monde ne souhaite pas le recevoir, où en tout cas pas immédiatement. Il faut savoir le respecter."

Alors qu’il s’apprête à s’unir devant Dieu avec Clarence le 16 août, Benoît se réjouit de cet inestimable trésor qu’est la foi. "J’ai cette image d’un triangle", poursuit le jeune homme. "Aux angles du bas, il y a l’époux et sa femme. Et tout en haut, l’angle, c’est Dieu. Plus on se rapproche de Dieu, plus la distance qui sépare le couple diminue. Plus on s’aligne avec Dieu, plus on se rapproche avec Clarence. Plus largement me rapprocher de Dieu, c’est me rapprocher des autres." Et Benoît de poursuivre : "Je me souviens d’un temps d’enseignement avec le père Simon autour d’un évangile où le Christ appelle à tout quitter pour le suivre. À un moment, j’ai laissé mon cœur parler et j’ai compris que Jésus nous demandait de le suivre en premier car tout vient de Lui. L’amour ? Il prend sa source à son Amour. Et c’est une source inépuisable."