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34% des Français ont quitté la religion de leur enfance

Des pèlerins franchissent la Porte Sainte de la basilique Saint-Pierre de Rome le 24 décembre 2024.

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Agnès Pinard Legry - publié le 27/03/25
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Une étude du Pew Research Center publié le 26 mars révèle que 34% des Français ont quitté la religion de leur enfance, marquant une transformation religieuse profonde dans le pays. Si ce phénomène mondial concerne essentiellement le christianisme, des signes d'espérance sont à prendre en compte comme la hausse des baptêmes d'adultes, témoignant d'une solide quête spirituelle.

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Ils grandissent dans une foi, bercés par les rites et les traditions de leur enfance, puis un jour, ils s'en éloignent, parfois sans retour. Ce phénomène, qui touche des millions de personnes à travers le monde, redessine profondément le paysage religieux des sociétés contemporaines, dont la France. Une nouvelle étude du Pew Research Center publié le 26 mars 2025, révèle que 34% des adultes français ne s'identifient plus à la religion de leur enfance, la religion dans laquelle ils ont été élevés. Cette tendance s'inscrit dans un mouvement global analysé par l'étude, qui examine l'évolution de l'affiliation religieuse dans 36 pays (États-Unis, Europe, Asie…) et repose quelque 80.000 réponses.

De quoi parle-t-on ? Le phénomène du religious switching, ou changement religieux, correspond au passage d'une affiliation religieuse à une autre, ou à l'abandon de toute appartenance religieuse. En France, cette dynamique se traduit par une baisse significative du christianisme. Si 67% des adultes français ont été élevés dans la foi chrétienne, seuls 41% s'identifient encore comme chrétiens aujourd'hui. Ainsi, 28% des Français ont quitté cette religion, tandis que seulement 2% y sont entrés à l'âge adulte. Sur les 42% de Français ayant été élevés dans des familles chrétiennes et ayant changé de conviction religieuse, 35%, c’est-à-dire la quasi-totalité, se définissent comme "religieusement non affiliés", c’est-à-dire athées ou agnostiques.

Cette tendance française s'inscrit dans un contexte mondial de transformation des affiliations religieuses. Selon le rapport du Pew Research Center, le changement religieux est fréquent en Europe de l'Ouest, en Amérique du Nord, en Amérique du Sud et en Asie de l'Est. L'étude montre que les religions qui connaissent les pertes les plus importantes sont le christianisme et le bouddhisme. En Allemagne, le ratio des départs par rapport aux nouvelles conversions est de 20 pour 1, tandis qu'en Italie, le ratio parmi les non-affiliés est de 1 pour 28,7. 36% aux Pays-Bas et 28% aux États-Unis ne s'identifient plus à la religion de leur enfance. En Inde, en Israël, au Nigeria et en Thaïlande, 95% ou plus des adultes déclarent appartenir toujours au groupe religieux de leur enfance.

Un renouveau spirituel ?

Mais la foi, le sentiment d’appartenance à une religieuse autant que les conversions ne peuvent se résumer à des sondages figés. Toujours dans le rapport du Pew Research, on peut lire que 50% des adultes en Corée du Sud ne s'identifient plus à la religion de leur enfance. Mais c'est aussi l'un des pays qui affiche l'un des plus haut taux d' "adhésion" au christianisme avec quatre adultes chrétiens sur dix dans ce pays qui se déclarent avoir été élevés dans une autre religion ou sans religion. Une tendance que l'on retrouve également à Singapour.

En France, un signe d’espérance demeure la hausse des baptêmes d’adultes. En 2024, plus de 7.000 adultes ont reçu le baptême, un chiffre en augmentation par rapport aux années précédentes et qui progresse encore en 2025. Ce phénomène traduit une quête spirituelle profonde et un choix conscient d’adhérer à la foi chrétienne après un cheminement personnel. Les catéchumènes, souvent en recherche de sens, témoignent d’une redécouverte du christianisme, parfois après une enfance sans pratique religieuse. Leur engagement contraste avec la désaffiliation massive observée, montrant que la foi peut être un chemin librement emprunté à l’âge adulte. Ce mouvement, bien que numériquement modeste, rappelle que le christianisme en France n’est pas seulement en déclin, mais aussi en transformation.

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